Concert : Speranza Scappucci dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées
L’Orchestre de chambre de Paris est ce soir dirigé par la cheffe d’orchestre italienne Speranza Scappucci.
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Mercadante, Boieldieu et Cherubini composaient ce concert laissant ainsi une large place à des œuvres méconnues. La Sinfonia caratteristica spagnola, ouverture de l’opéra buffa I due Figaro de Saverio Mercadante, servait d’introduction à ce concert. Le compositeur de cette œuvre écrite entre 1827 et 1829 semble y appliquer avec quelque ardeur certains principes chers à Gioachino Rossini. Tout comme son modèle, il tente de recourir au fameux crescendo que ce dernier utilise sans modération dans tous ses ouvrages lyriques. Avec sa Sinfonia, Mercadante nous livre ainsi une page brillante permettant à tous les pupitres de s’exprimer avec une ardeur communicative du plus bel effet.
La seconde œuvre de ce concert n’était pas vraiment une inconnue des mélomanes puisqu’il s’agissait du Concerto pour harpe et orchestre de Boieldieu. Dans ce Concerto, Boieldieu fait appel aux ressources sonores illimitées de cet instrument aérien et enchanteur, la harpe. Le sommet de ce Concerto se vérifie aisément avec le Rondeau final d’une belle facture, digne en tous points de l’auteur dans le domaine lyrique de deux opéras célèbres : La Dame Blanche et Le Calife de Bagdad.
Mais la grande surprise de ce concert provenait d’une Symphonie de Cherubini totalement méconnue du public. Si ce compositeur a surtout fondé sa notoriété sur son Requiem et ses opéras Medea et Anacreon, on ignore encore ses Quatuors à cordes et donc cette unique Symphonie dont l’écriture remonte à 1815. Cherubini sait que celui qui régnait comme père de la Symphonie, un certain Joseph Haydn, vient de disparaître en 1809. Une étoile montante vient de prendre sa place : il s’agit de l’illustre Ludwig van Beethoven. Pourtant Cherubini relève le défi en tentant sa propre conception dans le domaine de la Symphonie, dominé sans partage par le compositeur de Fidelio, opéra datant de 1805 mais que Beethoven révisera en 1806. Construite en quatre mouvements, cette Symphonie de Cherubini surprend par sa vivacité et sa virulence très perceptibles dans le Minuetto où le compositeur confie aux bois d’extraordinaires séquences, leur permettant d’exprimer toute leur virtuosité.
Inutile de préciser que le harpiste Xavier de Maistre remporte un succès largement mérité dans son interprétation du Concerto de Boieldieu, alors que la cheffe Speranza Scapucci s’impose grâce à un Orchestre de chambre de Paris performant dans son interprétation énergique et incisive de la Symphonie de Cherubini.
Un concert précieux nous permettant d’accéder à la connaissance de deux compositeurs beaucoup trop négligés : Mercadante et Cherubini.
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Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Merveilles méconnues
- Saverio Mercadante : Sinfonia extraite de I due Figaro
- François-Adrien Boieldieu : Concerto pour harpe en ut majeur
- Luigi Cherubini : Symphonie en ré majeur
- Speranza Scappucci, direction
- Xavier de Maistre, harpe
- Orchestre de chambre de Paris
- Lundi 17 octobre 2022, à 20 h
- Théâtre des Champs-Elysées
www.orchestredechambredeparis.com
www.theatrechampselysees.fr
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