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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : ''Sonnerie de cor'', volume 13 de l’Édition Haydn 2032___

Haydn2032 Hornsignal

Le 13ème volume de l'intégrale des symphonies de Haydn de l’édition complète du label Alpha réunit trois œuvres titrées, dont celle dite ''Avec la sonnerie du cor'' donne le thème de l'entier album. Les cors sont à l'honneur dans les trois symphonies et c'est là sans doute le fil conducteur de ce nouveau programme, exécuté avec la maestria qu'on connaît de Giovanni Antonini et de son ensemble Il Giardino Armonico. 

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Les fastes divertissants du cor en musique, mais aussi ses accents de chasse l'ont mis en vedette dans plusieurs symphonies de Haydn ; sans parler d'autres de ses contemporains (Mozart) et chez quelques-uns de ses successeurs (Strauss). La Symphonie N°31 en Ré majeur ''Avec la sonnerie du cor '', ou encore dite ''A l'affût'', écrite pour 4 cors, violon, violoncelle solos, est haute en couleurs. Dès l'Allegro, les cors jouent des sonneries différentes, évoquant des signaux plus militaires que de chasse. Elles sont suivies d'envolées de flûtes dans l'aigu. Le développement fait la part belle aux fanfares de ces cuivres rutilants dans une allure bien soutenue, dégageant un parfum de musique de plein air. L'Adagio s'ouvre par un solo de violon qui va vite dialoguer avec les cors, laissant ensuite d'autres instruments concerter entre eux, comme le cello avec le violon. De telles combinaisons sont rares, surtout lorsqu'elles donnent lieu à de larges contrastes de dynamique par rapport au pianissimo des cordes. Après un Menuet très rythmé, dont le trio met en exergue les hautbois, le finale est conçu sur le mode modéré, ce qui est peu fréquent. Il est à variations : une marche lente déclinée en sept digressions, chacune pour un instrument différent, hautbois, violoncelle, flûte, les 4 cors virtuoses (à la 4ème), violon et même contrebasse. Le mouvement fourmille d'effets de surprise jusqu'à sa coda Presto introduisant un nouveau thème populaire.

La Symphonie N°59 en La majeur ''Le Feu'', évolue dans le goût théâtral. Elle débute en effet par un Presto fougueux dégageant l'impression de fébrilité du feu, dans une alternance de passages ff et pp. L'Andante, confié d'abord aux seules cordes, déploie un chant d'un agréable mélodisme, interrompu par la survenance d'un accès rythmique. Les vents, dont les cors, n'apparaissent qu'à la fin, effet magique. Le Menuet travaille le même thème mais dans une autre perspective. Les cors brillants donnent le ton, alors que le trio des seules cordes tranche par sa fluidité et son calme. Le finale Allegro assai offre la particularité de faire d'abord dialoguer allégrement cors et hautbois, avant que les cordes prennent le relais et que reviennent les fanfares du début.

La Symphonie N°48 en Ut majeur ''Marie Thérèse'' doit son appellation sans doute à la visite au château d'Esterhaza de l'impératrice d'Autriche à l'automne 1773. Mais il semble établi qu'elle a été composée en 1769. En tout cas sa manière atteste d'une indéniable grandeur. Comme il en va du panache du premier thème martial de l'Allegro initial introduit par les cors. Ce qui contraste avec un second plus chantant. Le développement est énergique et diversifié et la péroraison majestueuse. L'Adagio se distingue par ses brillants solos de cors, mais aussi des hautbois, sur des cordes en sourdine. Des points d'orgue interrompent le cours de la mélodie, ce qui introduit un élément de suspense, surtout dans la dynamique différentiée adoptée par Giovanni Antonini. Le Menuet Allegretto sonne fièrement dans ses unissons ; comme il en est du trio où l'on perçoit une pointe d'inquiétude annonçant le mouvement Sturm und Drang. L'Allegro final est une page grandiose, emportée par un flux soutenu constamment dans le registre forte, en forme de perpetuum mobile. Cordes impétueuses, effets d'amplification, influx dramatique dessinent une pièce du meilleur Haydn.

Les interprétations de Giovanni Antonini, désormais reconnues comme références sur instruments d'époque, sont parées d'extrêmes nuances dans la dynamique, manière favorite à ce chef. Ce qui décuple l'intérêt de ces musiques déjà bien diversifiées dans leurs climats et leurs originalités compositionnelles. Le choix judicieux des tempos, parfois poussés à l'extrême, est une des marques de cette intégrale. Comme le fini instrumental exceptionnel que procurent les musiciens de l'ensemble Il Giardino Armonico. Dont il faut citer la prouesse des cors naturels, Johannes Hinterholzer, Edward Deskur, Konstantin Timokhine et Michael Reifer jouant de magnifiques instruments. Les pianissimos ténus des cordes que favorise Antonini sont une autre source d'admiration. Comme la qualité superlative de la prise de son au Kulturzentrum Gustav Mahler de Toblach en Italie du nord : une image sonore d'un grand naturel, procurant un équilibre quasi idéal entre orchestre et solistes, dont les fameux quatre cors. 

Texte de Jean-Pierre Robert 

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Plus d’infos

  • Joseph Haydn : Symphonie N°31 ''Mit dem Hornsignal''. Symphonie N°59 ''Feuersinfonie''. Symphonie N°48 ''Maria Theresia''
  • Il Giardino Armonico, dir. Giovanni Antonini
  • 1 CD Alpha : Alpha 692 (Distribution : Outhere Music France)
  • Durée du CD : 80 min 18 s
  • Note technique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5)

CD disponible sur Amazon



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