Concert : Myung-Whun Chung dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France à l’Auditorium
Deux compositeurs au programme de ce concert : Olivier Messiaen et Anton Bruckner.
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C’est d’abord avec L’Ascension d’Olivier Messiaen que débutait ce concert dirigé par le chef Myung-Whun Chung qui, rappelons-le, fut le directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France de 2000 à 2015. Composée de 1932 à 1933 par un très jeune compositeur âgé de seulement 24 ans, cette œuvre constituée de quatre parties distinctes affirme avec autorité l’étonnante maîtrise orchestrale d’Olivier Messiaen qui ne possède pourtant à son actif que Les Offrandes oubliées et ses Préludes pour piano. L’Ascension sera dirigée en première exécution par Robert Siohan qui fonda dès 1929 son propre orchestre, Les Concerts Siohan. On ne peut qu’être fasciné par cette Ascension contant en quatre sections une élévation mystique fulgurante culminant en une partie particulièrement prenante : Prière du Christ montant vers son Père.
La deuxième partie de ce concert consistait en une œuvre monumentale : la Symphonie N°7 d’Anton Bruckner. Élaborée entre 1881 et 1883, elle fera d’abord l’objet d’une première exécution sous forme d’une version pour deux pianos interprétée par deux de ses élèves, Ferdinand Löwe et Joseph Schalk dont le frère cadet Franz Schalk sera le créateur de deux opéras célèbres de Richard Strauss (Ariane à Naxos et La Femme sans ombre). Il est en outre celui qui avec Schreker met au point définitivement les deux premiers mouvements de la Symphonie N°10 de Gustav Mahler. C’est avec le chef d’orchestre Arthur Nikisch que la Symphonie N°7 d’Anton Bruckner sera exécutée pour la première fois, le 30 décembre 1884 à Leipzig. Créateur du premier enregistrement intégral de la Symphonie N°5 de Beethoven (1913 !), Arthur Nikisch sera également l’interprète de grands compositeurs de son temps comme Reger, Korngold, Scriabine, Busoni et Stenhammar. Cette Symphonie de Bruckner est surtout caractérisée par son deuxième mouvement qui témoigne du choc émotionnel profond ressenti par le compositeur lorsqu’il apprend la disparition de Richard Wagner dont il est un admirateur passionné (sa Symphonie N°3 porte le titre de Wagner). Après un Scherzo fantastique célébrant encore son admiration pour le Freischütz de Carl Maria von Weber, la Symphonie N°7 de Bruckner se termine par un Finale majestueux où les quatre Wagner-tuben jouent à nouveau un rôle essentiel, tout comme dans le deuxième mouvement.
Hypnotique et transcendant dans L’Ascension de Messiaen, Myung-Whun Chung porte au sommet la Symphonie N°7 de Bruckner révélée dans toute sa force et toute sa puissance. Pour accomplir ce prodige, Myung-Whun Chung disposait d’un Orchestre Philharmonique de Radio France aux cuivres éloquents, de cordes aériennes et de bois saisissants ! Messiaen et Bruckner réunis sous la baguette d’un chef littéralement habité par ce répertoire.
Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Olivier Messiaen : L’Ascension
- Anton Bruckner : Symphonie N°7 en mi majeur
- Orchestre Philharmonique de Radio France, dir. Myung-Whun Chung
- Ji-Yoon Park, violon solo
- Vendredi 17 mars 2023, à 20 h
- Auditorium de Radio France
www.maisondelaradioetdelamusique.fr
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