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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : le concerto pour violon de Miklós Rózsa

Cet album est l'occasion de mettre en lumière la production classique du célèbre auteur de musique de film Miklós Rózsa et de découvrir son Concerto pour violon. Le concerto N°2 de Bartók forme un complément naturel. Roman Simovic, Premier violon leader du LSO, en donne des interprétations de haute tenue. Un bel hommage à la musique hongroise.

Essentiellement connu pour ses nombreuses musiques de film, dont Ben-Hur qui lui vaudra un Oscar, Miklós Rózsa (1907-1995) s'est aussi consacré au répertoire classique, composant symphonies, musique de chambre, concertos et sonates pour instrument solo. Il écrit son Concerto pour violon op.24 en 1954 pour le grand virtuose Jascha Heifetz qui en assurera la création en 1956. Conçu dans la grande tradition romantique, l’œuvre possède une riche et transparente orchestration, notamment en ce qui concerne la petite harmonie. Comme est dense la partie de violon. Ainsi à l'Allegro non troppo ma passionato, s'avère-t-elle sinueuse et extrêmement variée, alors que le mouvement alterne lyrisme et héroïsme inquiet. La cadence est plus expressive que brillante, exploitant l'entier ambitus du violon. Le Lento cantabile instaure une ambiance nocturne et un dialogue intense du soliste avec un orchestre assagi, tamisé d'harmonies envoûtantes. La partie de violon extrêmement ouvragée connaît une progression jusqu'à un point culminant, puis un decrescendo, pour terminer par un épilogue ppp. L'Allegro vivace final s'ouvre par un orchestre querelleur introduisant une lutte acharnée avec le soliste dont ce dernier sort vainqueur, tout en s'inscrivant dans l'alchimie sonore instaurée depuis le début du concerto. Un passage plus lyrique viendra tempérer cette atmosphère de course, avant une coda enflammée jusqu'à l'incandescence. Rózsa réutilisera cette musique dans le film La vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder (1970).

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Béla Bartók écrit son Concerto pour violon N°2 en 1937/1938 à l'intention de Zoltán Székely. À l'instar d’œuvres contemporaines, telle que la Sonate pour deux pianos et percussions, le langage se veut plus mélodieux que précédemment. On a pu dire qu'il s'agissait d'une de ses partitions les plus jaillissantes, par son inventivité sonore faisant une large part aux percussions et à la harpe, extrêmement mise en valeur, la singularité des harmonies souvent lumineuses, et bien sûr une rythmique très élaborée. De structure en arche, le concerto s'articule autour d'un Andante tranquillo tutoyant le sublime par son thème de simple ton populaire souplement rythmé. Il est traité ensuite en sept variations tour à tour chantantes, énergiques, voire mystérieuses eu égard à l'instrumentarium utilisé (timbales, célesta, harpe, associés à la clarinette ou à la flûte piccolo), laissant le soliste se livrer à des figures difficultueuses ou enjouées. Les mouvements extrêmes de type Allegro traduisent une rare et constante inventivité où l'on décèle des influences folkloriques, mais qui font place aussi à des sonorités éruptives. Le finale est une reprise du Ier mouvement qu'il enrichit de nouvelles trouvailles. D'écriture complexe, souvent tendue, la partie soliste participe de la rythmique ambiante, proche de la danse, et se confronte à l'orchestre dans des joutes énergiques. La cadence concluant le Ier Allegro est acrobatique, à l'aune du talent virtuose du dédicataire. 

Dans ces deux œuvres, Roman Simovic, Ier violon solo du LSO, qui mène une belle carrière de soliste, fait montre d'une technique à toute épreuve, agrémentée d'un extrême raffinement de jeu, refusant toute manière purement démonstrative. Familier de ce répertoire hongrois dont il possède les codes, ses exécutions sont marquées au sceau de l'authenticité et d'un naturel qui dépasse la virtuosité pour installer un climat vrai. L'accompagnement attentif au détail comme à l'ensemble prodigué par Sir Simon Rattle dans le Rózsa ajoute à l'impact d'une œuvre qui mérite à être plus connue. Tandis que celui du jeune chef Kevin John Edusei pour le Bartók instaure un équilibre entre fourmillement rythmique et lyrisme paisible.

Les enregistrements, live en 2022 au Jerwood Hall St Luke à Londres, dispensent un équilibre idoine entre soliste et orchestre et une belle spatialisation de ce dernier dans une ambiance aérée.
Texte de Jean-Pierre Robert      

Plus d’infos

  • Miklós Rózsa : Concerto pour violon et orchestre op. 24
  • Béla Bartók : Concerto pour violon N° 2
  • Roman Simovic, violon
  • London Symphony Orchestra, dir. : Sir Simon Rattle (Rózsa), Kevin John Edusei (Bartók)
  • 1 CD LSOlive : LSO0886 (Distribution : [Integral])
  • Durée du CD : 73 min 28 s
  • Note technique : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5)

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Béla Bartók, London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle, Miklós Rózsa, Roman Simovic, Kevin John Edusei

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