Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Bedin
  • Musique

Grand Gala des Amis de Georges (Paris IXème)

Un 29 octobre 1981 de malheur, patatras, la chanson est en deuil : Georges Brassens venait de quitter la vie sans rancune. Depuis, les associations d’amis de Georges fleurissent partout (Auprès de son arbre, Le Grand Pan, Passage Brassens, Les Copains d’après, etc), des ouvrages sont écrits par centaines sur le Villon du XXème siècle, ils sont plus de mille groupes ou chanteurs dans le monde à l’interpréter. Bref, mieux que l’Académie française, qu’il avait refusée à Kessel, ce fut la consécration totale. Et le phénomène ne ralentit pas. Au contraire. Comme, le 8.8.88 (ça ne s’invente pas), Félix Leclerc l’avait suivi au sein des vignes du Seigneur, l’association des Amis de Georges, qui sort tous les deux mois une superbe revue parlant essentiellement de Brassens, mais aussi de la belle chanson, a décidé d’organiser son gala en associant Brassens à Leclerc.

Image

Le 13 septembre donc, le ban et l’arrière-ban des copains de Georges, la fine fleur, l’élite, celle qui avait préféré fêter ainsi l’anniversaire de Gibraltar, le secrétaire perpétuel (87 ans aux prunes) plutôt que d’aller à la fête de l’Huma ou à la messe du Pape, s’était retrouvé à la Grande comédie dans le IXème de Paris. Salle archi-bondée.
Le maître de cérémonie, Jean-Paul Sermonte, qui, depuis 1991, tient à bout de bras la rédaction des Amis de Georges, présente les artistes qui vont se succéder tout l’après-midi sur scène. Une gentille première partie, avec le trio Verhoeven, pour des instrumentaux, puis la Canadienne, pardon la Québécoise, Christine Laville qui chante la « Ronde des Jurons » en y ajoutant un couplet de Plume Latraverse, puis Alain Laurent, guitariste gaucher qui interprète un très joli « Comme une Sœur »). Enfin, Sandrine Devienne, pas du tout déstabilisée par des problèmes de micro, finit la première partie sur du Félix Leclerc. On sent dans la salle une véritable communion entre le public et les artistes, et une fraternité presque palpable.
Après l’entracte, vont monter sur scène de grands professionnels que le showbiz et la télé oublient régulièrement d’inviter. Yves Uzureau, accompagné par l’immense guitariste Rodolphe Raffalli, régale tout le monde avec du Brassens, du Leclerc et même une pochade hilarante, une imitation impeccable de Brassens chantant Sheila et Claude François. Pendant ce temps-là, Rodolphe Raffalli, imperturbable, invente des merveilles sur sa guitare. Puis, vient le Suisse Michel Bühler qui nous fait revivre intelligemment Félix Leclerc. Joël Favreau, le dernier guitariste de Brassens (ah, le contre-chant de la Route aux quatre chansons !) le suit, accompagné par l’accordéoniste Jean-Jacques Franchin. Eux aussi devraient passer à la télé si le showbiz n’était ce qu’il est. L’excellent Yves Duteil, qui vient de sortir un CD, dont vous entendrez probablement peu parler, alors que les antennes sont envahies d’ignorants balbutiants, finit la soirée en beauté, avec du Brassens. Et lorsque toute la salle entonne en adieu, avec tous les artistes réunis sur scène, la Chanson pour l’Auvergnat, on a l’impression d’éprouver ensemble la même compassion que l’hôtesse qui, sans façons……. Des soirées comme celle-là, il y en a tout le temps, partout, en France, en Belgique, en Suisse, mais aussi au Japon, au Canada, en Argentine, en Russie. Pour être renseigné sur ce genre de belles chansons, il suffit de lire les Amis de Georges ou de parcourir le site www.aupresdesonarbre.fr, on y trouve tout.

texte de Michel Bedin


Image



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ