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  • Michel Bedin
  • Musique

La Chabotterie : Concerts du 26 juillet 2009

Le treizième festival de musique baroque se déroulait du 21 juillet au 12 août au Logis de la Chabotterie en Vendée. Nous sommes allés écouter les concerts donnés le 26 juillet par la Sinfonie Bohémienne, dirigée par Gilles Thomé. La Sinfonie Bohémienne, ici, était un sextuor à vents jouant sur des instruments d'époque ou sur des copies fidèles, dont certaines sortent de ses propres ateliers. Un sextuor composé de deux cors (Philippe Bord et Pierre-Yves Madeuf), deux bassons (Gabriel Vernhes et Emmanuel Vigneron au contrebasson) et deux clarinettes (Raphaël Vuillard et Gilles Thomé).

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[size=small]by courtesy of Festival de la Chabotterie[/size]

Le premier concert, à 16h, se déroule en plein air, avec, en arrière-plan, le Logis de la Chabotterie, vaste bâtisse dix-huitième. Les spectateurs s'assoient sur des chaises disposées en demi-cercle et les musiciens arrivent dans une charrette à cheval. Clin d'oeil historique ? Rappelons que c'est à la Chabotterie que le chef chouan Charette fut capturé par les Républicains.
Au programme, un andante de Haydn, un autre de Jean-Chrétien Bach, un menuet de Mozart et un rondo de Franz Krammer. Une interprétation toute en finesse, en nuances, en fragilité aussi, les instruments d'époque étant beaucoup plus « à risque » que ceux d'aujourd'hui, et qui restituait à merveille l'esprit et les timbres du XVIIIème siècle.
Puis, toujours gratuitement, un film documentaire remarquable, « Mozart. L'Enigme K621b » dont Gilles Thomé est précisément le personnage central, attendait les spectateurs. Il raconte l'épopée du Concerto K621b dont une source manuscrite a amené Gilles Thomé à préciser qu'il était écrit pour cor de basset en sol et qui l'a incité à reconstituer cet instrument quasiment disparu, ancêtre de la clarinette.

Le second concert, payant celui-ci, toujours par la Sinfonie Bohémienne, intitulé Une Soirée chez La Popelinière, se déroulait, vu l'extrême qualité de la météo, décidément bien gracieuse en Vendée, dans la cour même de la Grange des Communs, en plein air, au milieu des hirondelles qui ajoutaient leurs babillements au son des instruments. Et contrairement à ce que peuvent en penser certains, cela ne nuit en rien à la qualité d'écoute. Une suite de Jean-Philippe Rameau, tirée d'Achante et Céphise, puis des pièces en sextuor de François-Joseph Gossec, et une suite de pièces d'harmonie de Valentin Roeser, toutes donc précédant d'une trentaine, voire d'une vingtaine d'années la Révolution Française et qui auraient pu être au programme d'une soirée musicale chez le Fermier général Alexandre Le Riche de la Popelinière. Des pièces pour sextuor à vents, une nouveauté à l'époque, des arrangements d'opéras à la mode, interprétés là aussi avec beaucoup de maîtrise et un grand sens des nuances, par une Sinfonie Bohémienne de très haute tenue.

En seconde partie, la première suite d'harmonies pour deux clarinettes, deux cors et deux bassons de Prosper-Didier Deshayes, qui, jusqu'à 1789, était la composition la mieux adaptée au sextuor à vents. Une très belle interprétation, par des artistes doublés de musicologues hauts de gamme, d'un ouvrage qui, avec le concerto pour clarinette de Mozart, faisait entrer cet instrument définitivement dans la musique classique pour supplanter plus ou moins le hautbois.
La clarinette, d'instrument de brasserie et de bals populaires, entrait dans la cour des grands, tout comme l'avait fait le violon et qui sait, comme le fera plus tard le bandonéon, par exemple.
Au total, ce 26 juillet fut une journée exceptionnellement dense, avec la presque découverte (nous les connaissions déjà par disques interposés) d'artistes remarquables.

Le festival de musique baroque de la Chabotterie (www.chabotterie.vendee.fr), soutenu par le Conseil général de Vendée (on aimerait que d'autres départements fassent des efforts comparables vis-à-vis de musiques d'une telle qualité), dirigé par Hugo Reyne, mérite largement le détour et la présence de chambres d'hôtes magnifiques (nous pensons à la Ferme de l'Ecorce - www.lafermedelecorce.com) est pour le touriste mélomane un havre de paix.

texte d’Yvette Canal

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[size=small]by courtesy of Festival de la Chabotterie[/size]



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