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  • Michel Bedin
  • Musique

Evgeny Kissin - Myung-Whun Chung : Une rencontre au sommet

Myung-Whun Chung et les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France officiaient Salle Pleyel ce mardi 23 février dans un programme voué à la première génération du romantisme musical.

En toute logique le concert débutait avec l’Ouverture du Freischütz de Carl Maria von Weber, œuvre fondatrice du romantisme allemand, qui par son aspect visionnaire, son goût prononcé pour le fantastique ouvrait loin les portes de l’avenir aux compositeurs de la génération suivante tels que Marschner (Der Vampyr), Raff, Berlioz et même un certain Wagner (Le Vaisseau fantôme, Les Fées).

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En deuxième partie figurait le Concerto pour Piano et orchestre No 2 de Frédéric Chopin, qu’Evgeny Kissin abordait dans le Maestoso initial avec une fougue sans retenue, ménageant pourtant une émotion attachante et sincère dans le Larghetto, jouant enfin avec un brio irrésistible l’allegro vivace conclusif. Le public enthousiaste ne ménagea guère ses applaudissements à l’artiste en réclamant - et en les obtenant ! - trois bis toujours de Chopin : une Étude et deux Valses !

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Myung – Whun Chung avait inscrit en fin de programme une œuvre plutôt méconnue de Robert Schumann : sa Deuxième Symphonie, œuvre souvent ignorée au profit presque exclusif de la Quatrième Symphonie. Si les deux mouvements extrêmes - le premier et le dernier - manifestent une énergie et une force peu communes, il en va tout autrement pour le Scherzo traversé d’anticipations étranges, et surtout de l’Adagio espressivo, méditatif, tourmenté et nettement tourné vers le rêve et l’introspection. Myung-Whun Chung dirigeant sans partition les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, donnait de cette œuvre à la fois étrange et agitée, une vision peu commune, tour à tour violente, nerveuse, allant jusqu’à l’ivresse et au vertige, repoussant très loin l’absurde image accolée à Robert Schumann de piètre orchestrateur de ses Symphonies - ce qui nous vaudra bien plus tard les réorchestrations discutables de Gustav Mahler.

[size=small]texte Michel Jakubowicz[/size]

Prochains concerts de l’Orchestre Philharmonique de Radio France :

- vendredi 19 mars, 20 heures, Salle Pleyel : Rachmaninoff, Concerto pour piano et orchestre No 3 ; Tchaïkovski, Symphonie No 4 (Myung-Whun Chung, direction, Nicholas Angelich, piano)

- vendredi 26 mars, 20 heures, Cité de la Musique : Ives, Holidays Symphony ; Barber, Knoxville - summer of 1915 ; Stravinski The Rake’s Progress ; Adams, Harmonielehre (Orchestre Philharmonique de Radio France, Direction Lawrence Renes Sally Matthews (Soprano))



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