Haendel : Judas Maccabaeus
Judas Maccabaeuspar l’orchestre « Les Agrémens » dirigé par François Fernandez et le chœur de chambre de Namur dirigé par Leonardo Garcia Alarcon
Durée : 2h 8’ 14’’
Ambronay AMY 024
(www.ambronay.org)
Notation : :-D :-D :-D :-D :-D
L'oratorio de Haendel, Judas Maccabeus, n'est pas souvent joué, il s'en faut de beaucoup. L'argument selon lequel il ne le serait pas, à cause de son absence d'intrigue dramatique, ne tient guère, de nombreux autres oratorios plus souvent interprétés ne brillant pas, eux non plus, par des scénarios hollywoodiens. Je crois plutôt qu'un certain philosémitisme (le thème en est les grandes heures de gloire d'Israel tirées de l'Ancien testament) peut avoir découragé des “bonnes âmes”. C'est d'autant plus dommage que cet oratorio contient de très belles pages, notamment pour le choeur, tantôt seul, tantôt avec soliste, voire avec duettistes. Faute de coups de théâtre, il contient aussi tous les mouvements du coeur humain, de la désespérance (Ye Afflicted Children) à la jubilation (Hail Hail Judea), de l'espoir (Lead On Lead On) à la piété (Sing unto God). L'interprétation est somptueuse, et il faut saluer les trente musiciens des Agrémens de François Fernandez, les vingt choristes du choeur de chambre de Namur et les six solistes, notamment Maria Soledad de la Rosa (soprano) et Mariana Rewerski (mezzo) de Leonardo Garcia Alarcon. Cet oratorio, avec ses pièces chorales qui ressemblent parfois à des Te Deum, à des Marches triomphales très haendeliennes, a des aspects conquérants, jubilatoires, mais aussi d'autres plus contemplatifs, plus retenus. Il s'écoute avec une facilité déconcertante car, malgré sa variété de climats, il présente une grande unité de construction. Ce double CD, avec son livret trilingue clair et complet, est un exemple pour les autres maisons de disques. La Région Rhône-Alpes s'honore grandement en soutenant de telles initiatives.
textre d'Yvette Canal