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  • Michel Bedin
  • Musique

CD Classique : Jean Baptiste Lully - Atys

  • visuelAtysGenre : classique, baroque
  • par la Simphonie du Marais
  • dirigée par Hugo Reyne
  • Durée : 2h 46’ 56’’
  • Musiques à la Chabotterie 605008
  • Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

Hugo Reyne et sa Simphonie du Marais viennent d’enregistrer en première mondiale l’opéra, plus exactement la tragédie en musique, Atys, de Jean Baptiste Lully, sur un livret de Philippe Quinault, une œuvre magistrale de la musique baroque.

Ecrit pour servir les desseins amoureux de Louis XIV et lui permettre de remplacer Mme de Montespan par Mme de Maintenon, cet opéra raconte les amours du bel Atys aimé d’une déesse, Cybèle, mais dont le cœur va vers une mortelle, Sangaride. Traduisez vous-même. Après un prologue à la gloire de Louis XIV, pardon, d’Atys, on voit un temple consacré à Cybèle, des amoureux qui tentent de berner la déesse amoureuse du héros, des quiproquos entre les deux amoureux, et la vengeance de la déesse qui fait assassiner sa rivale par son amant (la magie, bien sûr), puis transforme le criminel involontaire en pin parasol. Bref, le scénario habituel du genre.
D’un point de vue dramatique, cet opéra contient un curieux Acte III qui d’ordinaire, est, sinon l’apogée, du moins généralement l’un des points culminants  de la pièce, et qui, ici, est une longue berceuse, Atys étant endormi et en proie aux songes manipulés par la déesse. Il est vrai que les Songes et le Sommeil sont prétextes à des danses, dont on sait à quel point le roi était friand. Le rôle-titre est tenu par le remarquable Romain Champion, son amante-victime par la délicate soprano Bénédicte Tauran et la grandiose Cybèle par Amaya Dominguez, au timbre vigoureux et impérial. Aimery Lefevre campe un Célénus, ami trompé d’Atys, avec beaucoup de majesté. Quant aux chœurs, ils sont tenus par le Chœur du Marais, bien dans l’esprit baroque qui sied à l’œuvre. La Simphonie du Marais, quant à elle, joue comme toujours sur des instruments d’époque (violons, flûtes, viole de gambe, archiluth, guitare, théorbes et clavecin) avec une maîtrise, en même temps qu’une certaine économie de moyens, car Hugo Reyne a tenu à éviter tous les effets superfétatoires et inutiles dont on avait tendance à encombrer la musique baroque pour revenir à un sens de la mesure, de l’équilibre qui coïncident mieux avec l’esprit du siècle, marqué à la fois par le jansénisme et le cartésianisme. L’enregistrement, qui donne une netteté et une grande précision à toutes les voix, est magistral et ce triple CD est voué à un bel avenir. Si, en plus, un mécène se chargeait de financer une mise en scène qui verrait des danseurs, une machinerie et des effets spéciaux dignes de cet opéra, on toucherait au miracle. Allez, messieurs les milliardaires, un beau geste !

LA SUITE APRÈS LA PUB

texte d’Yvette Canal

Pour en savoir plus :
www.simphonie-du-marais.org



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