(Test) enceintes Triangle Signature Delta : quand le confort rejoint la vitesse
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Le fabricant français d'enceintes acoustiques Triangle vient de signer un très bel exploit avec une nouvelle série Signature. À une finition très agréablement luxueuse s'ajoutent des performances sonores en matière de précision et de rapidité qui font de ces colonnes Delta, une nouvelle référence dans cette gamme de prix. Les ayant eus quelques temps, nos conclusions seront sans appel, la concurrence n'a qu'a bien se tenir.
Dès le mois de juillet de cette année, la marque française Triangle nous annonçait l'arrivée d'une toute nouvelle série d'enceintes haut de gamme dans la présentation et les qualités sonores, la gamme Signature dont est tiré le modèle Delta en test aujourd'hui. Nous vous en avons écho rapidement, et une chose en amenant une autre, une paire de colonnes Delta a atterri dans notre salle d'écoute pendant quelques temps. Immédiatement et dès la sortie de ces enceintes de leur carton d'emballage, nous avons été plus qu'agréablement surpris et charmé (il faut bien le dire) par la qualité de finition des Delta. Elles marient un aspect "classieux" et moderne à la fois qui en font un véritable "objet" sonore. Et sachant qu'elles sont entièrement fabriquées en France, dans les ateliers de Soisson du fabricant-concepteur, c'est plutôt encourageant pour la réputation notre savoir-faire national dans ce domaine. Lors de notre présentation de la gamme Signature (ici), nous avons dressé les grandes lignes techniques de ces enceintes, nous y reviendrons quelque peu, l'essentiel ayant déjà été dit.
Un tweeter TZ2500 adapté
Les Delta sont donc de grandes colonnes 3 voix à quatre haut-parleurs (2 boomers de 16.5 cm) disposés à la verticale et avec comme sommet, le fameux tweeter semi-débafflé TZ2500. L'idée, bien entendu, de cette technologie est une indépendance mécanique par rapport au coffret, comme une absence de phénomène de diffraction des ondes sur la face avant et une ligne de fuite idéale de ces mêmes ondes sonores vers l'arrière. Ce dôme de 25 mm en titane bénéficie par rapport au modèle qu'il remplace d'une nouvelle pièce de mise en phase, mise au centre d'une amorce de pavillon avec joint périphérique en caoutchouc pour une meilleure dispersion des ondes. Ce principe produit une réduction de la directivité du HP, tant sur le plan horizontal que vertical et en augmente l'efficacité. Ce pavillon est en aluminium injecté, une idée reprise des modèles plus haut de gamme Magellan.
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Un médium à charge close
Juste en dessous et placé dans un coffret séparé du reste du corps l'enceinte par une paroi horizontale, nous trouvons le médium de 18.5 cm à membrane papier traité et suspensions petits plis à faible débattement (une tradition chez Triangle depuis le début), avec, au centre un cache noyau en forme d'ogive, le tout formant une seule et même pièce avec la membrane afin d'éviter les fuites d'air (ogive traditionnelle), ce HP travaillant en mode clos. Le saladier en aluminium injecté a été optimisé (par rapport aux modèles Quartet que les Delta remplacent), le but étant d'obtenir une ventilation pour l'ensemble de l'équipage mobile dont une bobine 4 couches et le nouveau cône. Viennent ensuite, disposés de part et d'autre du double évent de décompression, deux boomers de 16.5 cm de diamètre. Là, Triangle a opté pour une membrane en fibre de verre avec un large noyau en aluminium. Un maximum de rigidité est manifestement recherché, tout en restant d'une faible masse. Ca se retrouve d'ailleurs parfaitement bien à l'écoute. Le saladier est similaire à celui du médium, comme la bobine double couche, ce qui les différencier (outre la composition de la membrane), c'est la présence d'un moteur avec doubles ferrites et une suspension négative.
L'artisanat, un signe de luxe !
En les ouvrant quelque peu, nous nous sommes aperçus que du câble de la marque Kimber, et plus précisément le modèle Kwik 16 était de mise pour l'ensemble du câblage interne, avec comme terminaison un bornier en alliage de cuivre proposant le bi-câblage ou la bi-amplification. Comme nous l'avons déjà précisé, un double évent sépare les deux 16.5 cm des HP de grave. Cette technologie Twin-Vent qui comprend deux tuyaux recourbés (l'un vers le haut, l'autre vers le bas) permet d'isoler la charge arrière des deux transducteurs, les seules limites de distorsion restant dès lors celles de chaque haut-parleur. L'ébénisterie est réalisée à partir de 7 panneaux de fibre de bois de 3 mm (HDF) qui sont cintrés sous presse, l'épaisseur totale atteignant les 21 mm (25 mm pour la face avant). Ensuite viennent 10 couches de peinture et polissage après chacune d'entre elles avant d'obtenir la finition "laquée piano" si recherchée. Toute la colonne repose sur une large embase avec pointes de découplage faisant corps avec elle. Celle qui est placée à l'avant peut être réglée en hauteur afin d'ajuster la bonne inclinaison de l'ensemble suivant la position de l'auditeur. L'ensemble est magnifiquement réussi visuellement, tant par la forme de l'ébénisterie que par son haut degré de finition, le tout n'étant pas proposé à un prix prohibitif.
Ecoute
En guise de préambule et avec quelques années de pratique de la Hifi, une des toutes premières choses que nous avons faite, c'est de retirer les jumpers en métal (barres de jonction) reliant les deux points positifs entre eux, comme les deux points négatifs par d'autres faits maison à partir de câble Audioquest. Cette petite manipulation a libéré l'enceinte, musicalement on s'entends, ce qui lui a permis de s'exprimer beaucoup mieux en dynamique, grave, timbre.... Enfin presque tout. Et autre point important, au niveau du branchement à l'amplificateur, nous avons croisé les connexions (+ des aigus et – des graves) pour un rendu plus homogène. Bi-câblage ou pas, bi-amplification ou pas, ceci est un long débat quant aux résultats finaux, cependant nous pensons qu'au prix de l'enceinte, une connectique plus simple aurait été justifiée. Le bi-câblage n'est pas forcément signe de gain sonore (tout dépend comment est conçu le filtre) et le choix croisé du branchement que nous avons fait, c'est toujours montré plus satisfaisant. Nonobstant, nos écoutes ont été effectuées avec les matériels suivants : amplification : Goldmund Mimesis 27.5 + Telos 280, sources : Esoteric K-05 ou Lumin Music Payer, platine vinyle VPI Traveler avec cellule Dynavector 10x5 et étage phono Jolida, le tout câblé avec du Goldmund enceintes et modulation. Nous avons également utilisé un petit intégré tout numérique NuForce DDA-100 avec un set de câbles d'enceintes Nordost Flatline Super (ancienne référence).
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Alors, les premières impressions qu'offrent ces Delta, c'est une sorte de fraicheur musicale, une vivacité générale due à un haut du spectre lumineux qui est rejoint par un registre médium très fourni et détaillé. On sent bien que ce HP de médium offre une fluidité assez surprenante, conférant à ces enceintes des très beaux timbres, à la fois chaleureux et riches, ces deux qualités se transmettant avec une facilité presque insolente. Cela donne l'impression d'être assis dans le confort d'une Maserati avec, sous les pieds, la puissance instantanée d'un moteur d'une Formule 1. C'est à la fois rapide et juste, deux qualités que l'on aime bien voir assemblées dans un seul et même matériel. Le registre grave, de son côté, sait parfaitement se tenir. Comparé à nos PEL Alycastre, il peut sembler même légèrement discret mais il est, en revanche, d'une divine fulgurance. L'image stéréophonique est, elle, la stable et imposante avec une belle spacialisation des musiciens et instruments. Pour connaître les enceintes Triangle et leur signature sonore, ces Delta ont, manifestement, gagné en contour des notes, en épaisseur et densité sonore.
Sur le disque Joël Grare Paris-Istanbul-Shanghai, le résultat est totalement réjouissant. L'écart sonore entre les notes les plus hautes de certains instruments de percussion et la profondeur de tambours ou gong est parfaitement restitué. Tous les registres ressortent individuellement à la perfection, avec leur cohorte de mille sonorités et sans se mélanger une seconde. On perçoit le filé des aigus accompagner le reste du spectre sans aucune rupture comme les attaques de notes qui sont d'une extrême franchise, sans trainage aucun et laissent ainsi s'exprimer toutes les harmoniques sans en couper l'essence. C'est racé, fin, et facile d'écoute sans tomber dans un quelconque effet physiologique notoire.
Mêmes sentiments avec le disque d'Isabelle Faust interprétant les Sonatas & Partitas pour Violon Seul de JS Bach. Les Delta nous offre un violon avec un excellent mordant sur les attaques d'archet sur les cordes tandis qu'elles se font plus douces lorsque ce même archet glisse quelque temps après. Cet instrument sonne avec ces enceintes particulièrement "juste" mettant en avant le boisé de l'instrument comme tous les minimes accents du jeu de l'interprète. Cette dernière est bien calée entre les enceintes, comme si elle était debout devant nous apportant de fait un surplus de réalisme à l'ensemble. On comprend vite qu'un gros travail a été fait sur le HP de médium et son raccordement avec le tweeter. Les timbres sont pleins, l'image emprunte d'un grand sens de la réalité ; pas loin d'imaginer que l'on est au concert ou présent lors de l'enregistrement.
Passant le disque de Michel Jonaz Mister Swing et toujours le morceau "Le Temps Passé", il est évident que la partie grave bénéficie d'une exceptionnelle tenue. La basse électrique passe l'examen sans problèmes avec fermeté et netteté. Dans notre pièce d'écoute de 25 mètre carré, il n'en faudrait pas plus à moins de souhaiter gêner nos chers voisins même si, par exemple, les PEL Alycastre (7 000 €) en offre plus dans ce domaine. Mais si on veut rester juste, les Delta sont plus satisfaisantes par exemple que les Broadmann F1 testées il y a peu et qui elles pouvaient parfois en manquer. Pour nous, l'important n'est pas tellement le niveau atteint d'ailleurs dans les notes les plus basses que la tenue et la rapidité obtenus dans ce registre. Il n'est pas rare d'apprécier plus que tout des modèles bibliothèque (même à des prix équivalents) pour leur timbre, leur clarté et leur précision, c'est ce qu'offrent les Delta avec un registre grave, en revanche, beaucoup avantageux et puissant.
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Conclusion
En conclusion, Triangle a fait naître une nouvelle référence en la matière. Nous avons énormément apprécié son côté vivant et transparent. C'est une écoute d'une extrême fraicheur et d'une ouverture vraiment étonnante pour le prix. Et ceci s'ajoute à un tel degré de finition comme de fabrication qu'elles sont aussi belles à entendre qu'à voir. De plus, avec notre amplificateur intégré DDA-100 NuForce (599 €) et à condition de mettre une belle source, les Delta offrent déjà des résultats plus que probants, certains amplificateurs à tubes de puissance moyenne devraient aussi très bien leur convenir. Il y a donc matière, avec elles, de débuter à partir d'un amplificateur d'entrée de gamme, et d'évoluer ensuite avec d'autres solutions plus onéreuses, elles sauront bien vous le rendre.
Spécifications de la Signature Delta
• Enceinte de type colonne, 3 voies, bass-reflex
• Haut-parleurs : 1 tweeter de 25 mm à dôme titane, 1 médium de 18.5 cm et 2 woofers de 16.5 cm à membrane en fibre de verre
• Fréquence de coupure : 290 Hz et 2.75 kHz
• Évent à l'avant (Twin Vent)
• Impédance minium : 3 Ω
• Rendement : 92 dB
• Réponse en fréquence : 35 Hz à 20 000 Hz (-3 dB)
• Puissance admissible : 120 watts RMS
• Dimensions avec pied : 1230 x 345 x 385 mm
• Poids : 33,4 kg
• Finitions : laquée noire, laquée blanche et acajou vernis
• Prix : 4 990 € (la paire)
Site du constrcuteur : www.triangle-fr.com
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