(Test) Helixir HRDDAC : Cap sur l’émotion
Née en 2010, la marque Helixir est le fruit d'une passion commune entre 3 frères pour la musique et la Hifi. Trois appareils forment la gamme actuelle avec un préamplificateur et son bloc de puissance (HPLSD + DCSP) et ce convertisseur HRDDAC dont on entend déjà beaucoup parler. Nous l'avons eu quelque temps chez nous, et nous confirmons l'engouement pour cette machine qui sort des sentiers battus.
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Notes : (5/5)
Dans un premier temps, il est bon de rappeler qu'à l'origine des appareils Helixir, il y a Christian Catauro, un concepteur que l'on a connu par la réalisation d'un lecteur de CD assez exceptionnel : le Helios Stargate, un appareil qui reste encore dans la mémoire de beaucoup d'audiophiles par son caractère chantant et loin des sonorités numériques aseptisées et froides (Diapason d'Or et 5 étoiles NRDS en 2000). Christian Catauro nous revient donc pour notre plus grand plaisir, entouré de ses frères, sous la marque Helixir avec 3 appareils conçus dans le même esprit que ses anciennes productions.
Pour la conception du convertisseur HRDDAC Christian Catauro s'est non seulement basé sur des critères techniques, mais également sur la façon dont notre cerveau écoute, analyse et ressent les messages audio d'un système Hifi. Des études ont été réalisées en collaboration avec des scientifiques du milieu médical dans un domaine qui intéresse de plus en plus de constructeurs Hifi ; la psycho-acoustique ou neuro-acoustique. A partir de ces études, il lui est apparu impératif de mettre au point des technologies tout à fait spécifiques comme le filtrage numérique avancé, un circuit de conversion propre et un circuit de synchronisation PLL numérique, tout ceci rompant avec les technologies habituelles et couramment rencontrées.
Une construction optimisée de tout premier ordre
Le convertisseur HRDDAC se présente dans un châssis tout à fait similaire aux deux autres produits de la gamme avec une face avant noire brillante en méthacrylate et châssis en acier électrozingué noir mat et légèrement granulé. Ne vous demandez pas pourquoi cet appareil n'affiche pas de revêtement en aluminium même taillé dans la masse, Christian Catauro en est un farouche adversaire, car pour lui, ce métal n'isole en rien les interférences comme dit si souvent. Cette face avant offre huit leds avec couronnes lumineuses indiquant leur mise en fonction. Nous avons la sélection des 6 sources (DSD par trois prises BNC avec transfert des données et horloges séparé, une RCA, une BNC, une symétrique XLR, une optique Toslink et enfin une fibre ST), un mute et la mise en veille de l'appareil. Ajoutons une sortie numérique RCA et un afficheur indiquant la source connectée et la fréquence d'échantillonnage de la source. Rien qu'avec le type de connexion choisie, on prend conscience de l'absence de tout compromis de la part du concepteur comme l'absence d'une prise USB, qui demeure pour lui incompatible avec un transfert de qualité (une interface USB/BNC est prévue d'ici peu). Une fois le capot retiré, on aperçoit, en dehors du circuit de commande et d'affichage situé au dos de la face avant, qu'une seule et même carte avec l'ensemble de tous les composants. Ce circuit et certains de ses composants subissent une étape de cryogénisation à -272° avec un montage de l'ensemble sur pistes de cuivre plaquées or.
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Des circuits de conversion, filtrage et d'horloge propriétaires
À gauche de ce circuit principal, nous avons l'alimentation du type "Shunt" travaillant en Classe A (le type d'alimentation utilisée dans les appareils à tubes) avec condensateurs de filtrage placés au plus près de cette dernière. Ce transformateur est fait sur cahier des charges Helixir par une société française qu'il convient de citer, CECLA. Nous retrouvons le même type de transformateur avec une forme assez originale dans le préamplificateur, cette dernière étant guidée par une meilleure élimination de toutes interférences. Puis nous arrivons au cœur du système Helixir pour le traitement des données audio. Tout d'abord, et se refusant à un circuit d'horloge analogique comme il est courant de le rencontrer, Christian Catauro a opté pour un circuit totalement numérique multi-bits (32 bits) qui va caler le flux numérique (comme le faisait un tuner analogique avec la fréquence radio souhaitée) pour ne plus en bouger ensuite, assurant de fait un transfert parfaitement synchronisé pour toutes les entrées.
Ensuite, nous avons pour la conversion, un système à base de deux DSP/Dac placé sur la face cachée de cette carte (photo 1). Ces deux DSP sont cadencés à très haute fréquence, suivis par un circuit de filtrage analogique avec des résistances faîtes sur mesure avec corps en céramique et vaporisation de nickel/chrome auxquels d'ajoutent des condensateurs mica argentés. Ce système propriétaire prend le nom d'Advanced Natural Digital Filter. Quant aux résolutions annoncées, Christian Catauro nous assure un traitement allant du simple 16/44 kHz au 24/192 kHz en passant par la conversion du DSD 1 bit/2.8 MHz en véritable format natif (d'où la présence des trois BNC pour le raccordement à un ordinateur). A cela s'ajoute le fait que ce choix de conversion "maison" met à l'abri l'utilisateur d'un coût supplémentaire pour un futur upgrade comme on peut le voir lors de l'utilisation d'une puce habituellement proposée par les marques quelles qu'elles soient. Quant à eux, les étages de sortie sont confiés à des composants discrets de très haute précision, une assurance pour que tout le travail fait en amont trouve son meilleur mode d'expression. Ces étages de sortie font à la fois de filtrage capables de supprimer toutes résidus hautes fréquences sur les DSP.
Ecoute
Un tel déploiement de technologies doit trouver toute sa légitimité au niveau de l'écoute et bien, autant le dire tout de suite, c'est le cas. Nous avons écouté ce HRDDAC à la fois en sortie de notre Esoteric K-05 et à celle d'un Lumin Music Player appelé désormais baptisé A1 et ce, avec des CD traditionnels comme avec des fichiers HD en notre possession. Le reste du système étant indiqué en fin d'article. Nous ne citerons que quelques disques significatifs tant ce dac fut utilisé durant presque deux mois, car une fois branché, il n'a pas quitté notre système.
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Autant le dire tout de suite, il émane de ce convertisseur une sorte d'humanité assez remarquable, un son qui sait marier douceur, vivacité et réalisme comme peu de dacs savent le faire dans cette catégorie de prix. Et même nous irons plus loin en précisant que son prix n'est pas en rapport, ni avec sa conception, ni avec les résultats sonores qu'il distille avec grâce. On a affaire ici à un appareil à très forte personnalité, un appareil qui apportera son emprunte à la haute fidélité de façon définitive.
Sur de nombreux disques et fichiers, on assiste à une mise en relief de la musique assez étonnante, une mise en relief mêlant à la fois une image stéréophonique en 3 dimensions et un grain et une densité exceptionnelle. Les timbres sont remarquablement restitués avec du poids sur les notes. Les instruments sonnent particulièrement juste nous donnant le sentiment que toute la région médium est particulièrement travaillée avec une matière et un éventail de couleur assez unique. Ceci est particulièrement net sur les multiples percussions sur CD Paris-Istanbul-Shanghai de Joël Grare. On obtient en même temps l'attaque des notes que le son si particulier de certains instruments à percussion. La sonorité de la peau d'un tambour est rendu d'une façon aussi précise que le frappé des baguettes sur des cloches par exemple. Le registre haut montre également d'excellentes qualités avec un filé et une précision toujours matérielle. Ce HRDDAC sait se montrer chaleureux sans en oublier pour autant d'être lumineux dans le haut, et ce tour de magie est amplifié par une totale absence d'artifice ou coquetterie dans ce registre. Ce convertisseur apporte son lot de détails tout en restant particulièrement équilibré et juste. L'émotion est là, palpable et vous envahit pleinement.
Idem pour le grave, notamment avec le disque d'orgue de Benjamin Alard jouant des œuvres pour Joham Sebastien Bach (Sonate en trio BWV252), avec lesquelles on obtient une puissance et une énergie peu communes. Le grave reste détaillé et analytique tout en déployant un niveau impressionnant. Il y a non seulement le son puissant des tuyaux de cet instrument mais également celui du lieu d'enregistrement par la restitution de l'ambiance sonore de cette salle. La dynamique, ou plutôt la rapidité est parfaite sans que l'on sente un quelconque tassement. L'énergie et la définition sont sur l'autel d'un mariage parfait avec une bande passante qui semble illimitée.
Nous pourrions continuer longtemps à vous faire partager notre enthousiasme pour cet appareil, mais parfois devant de telle réalisation les mots sont difficile à trouver. Il est, avec le temps, terriblement attachant et du genre a procurer un plaisir sans limite dès qu'on le met en marche. Il nous rappelle sans cesse que la restitution sonore ne doit être qu'une affaire de plaisir tant il matérialise les sonorités de chaque instrument avec une bonne dose de générosité. Nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir de tels talents en France, des concepteurs qui savent apporter bien plus qu'une French Touch à des produits, mais qui innovent réellement et en profondeur pour réaliser des appareils en dehors des modes et qui font avancer les choses. Alors, effectivement le prix du HRDDAC atteint un certain niveau, mais cela nous semble totalement justifié, voire en dessous de ces qualités intrinsèques.
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Spécifications du HRDDAC Helixir
• Entrées numériques : 5 (Optique ST, optique Toslink, AES/EBU XLR, S/PDIF BNC, et RCA)
• Sortie numérique : 1 RCA 75 Ω
• Entrées DSD : 3 BNC 75 Ω, 1 1 S/PDIF 2/3 auto, WCLK, DATA L/DATA R
• Plage dynamique : 130 dB
• Distorsion harmoniue totale : 0.0002%
• Séparation des canaux : -130 dB
• Sorties analogiques : symétrique XLR, 4Veff, asymétrique RCA 2 Veff
• Jitter intrinséque : 20 ps
• Filtrage numérique : « Advanced Natural Digital Filter »
• Dimensions : 43 x 8.5 x 29 cm (LxHxP)
• Prix : 6 990 €
Site du constructeur : www.helixir-audio.com
Système d'écoute
Sources : lecteur réseau Lumin A1, lecteur SACD Esoteric K-05
Electroniques : Goldmund Mimesis 27.5 + Telos 280
Enceintes : Pierre-Etienne Léon Alycastre
Câbles : Goldmund (modulation et enceintes), Nordost (câbles secteur et barrette)
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