Pro-Ject RPM9 Carbon : le Mozart de la platine vinyle
Parmi les sept gammes de platines vinyles proposées au catalogue du constructeur autrichien Pro-Ject, la série RPM est probablement la plus innovante, la plus audacieuse, la plus contemporaine. Tous ces « plus » ne seraient rien sans validation à l’écoute, et si le jury de l’EISA a décerné cette année le prix du meilleur produit « Platine Vinyle » à la RPM 3 Carbon, ce n’est pas sans raison.
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Ce test a été publié dans notre guide de la vraie Hi-Fi pour tous 2015
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Au sommet de la gamme RPM, aux côtés de la reine RPM 10.1 Evolution (l’ultime aboutissement du concept RPM), prend place la RPM 9 Carbon. Une belle pièce de mécanique soigneusement mise au point par les ingénieurs de Pro-Ject pour remplacer la déjà excellente RM9.2.
Une conception entièrement fondée sur la masse élevée et l’équilibrage des éléments.
Pro-Ject partage la démarche de très nombreux fabricants pour qui la masse et la densité des matériaux utilisés pour le socle et le plateau doivent être élevées, histoire de repousser les résonances récalcitrantes très bas en fréquence et hors du spectre audible. Et côté masse, la RPM 9 Carbon en impose. Son châssis en forme de goutte de plus de 9 kg est constitué d’un sandwich de MDF usiné par machine numérique et de billes en acier. Un traitement thermique est appliqué avant la mise en place d’un superbe revêtement de surface en fibre de carbone.
Quant au plateau en aluminium massif, il reçoit une couronne inférieure amortissante en TPE (ThermoPlastic Elastomer) et pèse plus de 7 kg. Recouvert d’un couvre plateau en vinyle, il tourne autour d’un roulement inversé à bille en céramique à très faible friction.
Le beau bébé est assis sur trois pieds massifs en aluminium à suspension magnétique, donc sans contact mécanique vertical. Ces pieds vissés sous le socle découplent la RPM 9 Carbon du support et permettent de régler son horizontalité.
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Pro-Ject a équipé la RPM 9 Carbon d’un magnifique bras lui aussi en carbone.
La platine est livrée avec un bras Pro-Ject 9 cc Evolution de haute qualité. Le tube conique en fibre de carbone à partir duquel il est réalisé contient de la fibre de carbone entrelacée qui réduit les résonances. L’embase à quatre roulements inversés pivote au sein d’un support en C qui améliore la précision de l’ajustement en hauteur du bras et de l’angle de suivi.
Plusieurs contrepoids cylindriques sont fournis et un connecteur DIN à 5 broches est monté sous l’embase pour y raccorder un cordon de modulation adapté.
L’entraînement par courroie torique souple est assuré par un moteur synchrone externe posé sur une embase en acier très lourde. Il est alimenté en basse tension sinusoïdale reconstituée par une Speed Box intégrée qui convertit la tension continue issue du bloc secteur « plug in ». La vitesse est régulée et changée de 33 à 45 tours/minute électroniquement avec visualisation par diode LED bleue (clignotante pendant le changement de vitesse et fixe une fois la vitesse atteinte).
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Pas de cellule fournie avec la RPM 9 Carbon, mais l’importateur dispose d’un choix de roi
Sans cellule livrée d'origine, la RPM9 nous a été livrée pour nos tests avec une Ortofon Quintet Black MC. La platine a été associée à un préampli phono Pro-Ject Phono Box RS pour rester en famille. Après deux jours d’écoute afin de débrider la Quintet et la Box RS sorties de leurs cartons, la RPM 9 Carbon a commencé à chanter, vraiment.
C’est d’emblée le suivi mélodique, le filé des notes et la densité tonale qui flattent les sens. Ça chante vraiment. Yves Montand sur scène à l’Olympia a retrouvé toute sa maturité, tout son charme vocal, tout son timbre, ce timbre unique pour lequel a succombé Simone Signoret, et on la comprend. Les mots sont prononcés jusqu’au dernier souffle, le lien entre les notes ne veut pas se rompre, on entend les prises et les fins de respiration, on frissonne.
La plage de variations dynamiques est assurément large, très large. Les attaques sont franches sans paraître foudroyantes, car la RPM 9 Carbon propose une texture sonore extrêmement fluide, avec une palette « haute définition » de couleurs tonales. La partition de la batterie de Stewart Copeland sur "Synchronicity" sonne de manière plus dense. Les cuivres et les caisses produisent un éventail de sonorités plus variées les unes que les autres, l’ampleur du message croît avec réalisme holographique garanti.
Proposée à moins de 2000 € sans cellule et à un peu plus de 2700 € avec une Ortofon Quintet Black MC, la Pro-Ject RPM 9 Carbon est un parfait exemple de platine haut de gamme accessible. C’est de la technologie de qualité, bien pensée et bien réalisée, faîte pour durer et pour prendre beaucoup de plaisir, longtemps.
La pro-Ject RPM9 Carbon en images
Spécifications techniques
- Système d’entraînement : par courroie et moteur AC avec Speed Box DC/AC
- Vitesses (tours/minute) : 33, 45 (78 en option)
- Rapport signal sur bruit : 75 dB
- Équipement : bras carbone Pro-Ject 9 cc Evolution, pas de cellule
- Alimentation externe : 15 VDC / 800 mA
- Consommation : < 0,3 W (veille), 13 W maxi
- Dimensions : 440 x 325 x 180 mm
- Poids : 16,7 kg
- Prix de la platine sans cellule : 2000 €
Notre avis
- Ergonomie / Équipements / Fonctions (4/5)
- Fabrication / Finition : (4,5/5)
- Performances / Musicalité : (4,5/5)
- Intérêt : (4,5/5)
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