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(Avant-première) Test Jadis Diapason : un intégré stéréophile à tubes, made in france, qui a une voix en Or

Jadis Diapason1

Proposer un amplificateur à tubes à la sonorité enchanteresse, conçu et fabriqué en France, autour des 2000 € devait être un véritable challenge pour Jadis, une marque habituée à proposer des appareils très haut de gamme bien plus coûteux. Ce défi fut relevé et de ce point de vue, le Diapason est une parfaite réussite. Cet intégré à tubes est le fruit de nombreuses recherches et séances d’écoute pour atteindre le but souhaité tout en faisant le moins de compromis possible. 15 watts qui chantent et qui en ont sous le pieds en plus.

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La marque française Jadis s’est fait connaître dans les années 80 avec la sortie de blocs monophoniques à tubes en pure Classe A, les fameux JA80 qui existent toujours aujourd’hui dans une version MKII (2 x 90 watts avec tubes KT150). Grâce à ces blocs monophoniques, les jalons du succès étaient posés surtout à l’international où Jadis rencontra un énorme succès notamment dans les pays asiatiques. Premièrement le design un peu rétro avec des châssis en inox amagnétique orné de plaques en or 24 carats tranchaient avec toutes les autres productions du moment et deuxièmement les transformateurs (alimentation et sortie), pièces maîtresses d'un appareil à tubes, étaient entièrement fabriqués à la main dans l’usine de Villedubert en France. Deux spécificités qui restent toujours d’actualité aujourd’hui. C’est, bien entendu, sans évoquer la fameuse sonorité à la fois chaude et généreuse de tous ces amplificateurs qui conquirent bien des audiophiles amateurs d’électroniques à tubes de haute qualité. Jadis montra dès ses débuts un savoir-faire du plus haut niveau aux côtés de productions outre-atlantique bien connues de tous. Depuis, l’offre de ce fabricant français s’est considérablement étoffée, comme les moyens de production, avec toute une gamme d’amplificateurs tant séparés qu’intégrés à laquelle s’ajoutent des sources avec des lecteurs CD, Drive, convertisseurs et même depuis peu, une platine analogique.

Un Jadis dans sa plus simple expression

Présenté en avant-première dans divers salons Hifi, nous avions pu voir apparaître presque discrètement un tout nouvel amplificateur de la marque, un intégré à l’air austère, quasi monastique, en comparaison des autres productions Jadis qui brillent de toutes parts mais dont l’entrée en scène avait déjà séduit un public de mélomanes. Plus intéressant encore, le prix annoncé de cette nouveauté qui ne devait pas dépasser les 2000 € grâce à une conception générale qui ne sacrifiait en rien les fondements techniques de la marque tout en conservant le fameux « son » Jadis. Après presque une année d’attente, nous avons eu entre les mains la fameuse nouveauté, le modèle Diapason que nous vous présentons aujourd’hui. Inutile de chercher ici les plaques dorées à l’or fin, ou d’autres ornements qui signent habituellement les produits Jadis, cet intégré se présente sous le plus simple appareil, une raison de son prix abordable.

Cet intégré bénéficie d’un châssis simple mais toujours en inox amagnétique avec une face avant en métal grise et boutons de la même couleur. Il en est effectivement fini des plaques dorées l'or fin 24 carats et autres ornements bien agréables à l'oeil. Peu importe, priorité est donnée à la musicalité dont il va être capable.
Sur la façade ne sont présents que le gros interrupteur marche/arrêt, un sélecteur de source, une balance et le potentiomètre de volume. Sur la face opposée sont distribuées les 6 entrées analogiques dont la dernière peut basculer en numérique grâce à l’ajout optionnel d’une entrée USB A au standard maximal de 16 bits/44 kHz. Ainsi, l’utilisateur pourra y connecter une source numérique et lire des fichiers jusqu’à cette résolution. Cette entrée peut se commander à l’achat de l’appareil ou ultérieurement. C’est sobre mais efficace. Nous demandons juste aux lecteurs d’être indulgents concernant l’aspect extérieur de l’appareil présenté car il s’agit du tout premier modèle, la version définitive pourrait bénéficier encore de quelques améliorations.

Jadis Diapason 2

Simple Push-Pull d’6L6

Pour arriver à proposer un appareil à tubes à un tarif si attractif, la société Jadis à dû surmonter quelques contraintes, non pas sur la qualité des composants, mais sur le type de montage. Sur le dessus de l’appareil, 7 tubes émergent juste devant les trois transformateurs conçus et fabriqués dans l'usine de Villedubert. Sur ce point, la marque n’a pas cédé à la tentation de mettre d’autres modèles du commerce mais conserve ceux de son cru. D’après Jadis, ces transformateurs ont dû subir quelques aménagements ou simplifications, mais correspondent en tout point aux spécificités habituelles avec bobinage numérique et résine amortissante pour éviter toutes vibrations parasites. Les étages d’entrées et drivers sont servis, tout d’abord, par une double triode 12AU7/ECC82 Electro Harmonix pour la partie préamplification, puis par deux 12AX7/ECC83 du fabricant Tung-Sol (fabrication en Russie). Chacun de ces tubes a été choisi à l’oreille par Jadis d’où la différence de marque entre ces derniers.

Ce sont ensuite quatre 6L6 toujours de chez Tung-Sol montés sur support céramique qui prennent le relai dans un montage simple Push-Pull. Là aussi, le choix de ces modèles (le Diapason étant le seul appareil de la marque à en posséder) a été uniquement dicté par des choix d’esthétiques sonores mais contrairement aux autres appareils de la marque, le changement de ces tubes pour d’autres modèles équivalents n’est pas possible. Effectivement, un Orchestra (le modèle au-dessus) par exemple, peut se commander avec des tubes de puissance EL34, KT88, 6550 ou encore KT120, seules les 6L6 nouvelle cuvée sont acceptées sur le Diapason. Le courant de polarisation n’est pas automatique, les concepteurs ont donc prévu des petites vis accessibles sur le dessus (une fois la grille de protection retirée), deux indicateurs par LED indiquant le bon réglage du courant traversant les tubes lorsque ceux-ci sont au repos.

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Jadis Diapason3

Un circuit imprimé mais haute qualité

L’autre différence flagrante apparaît lorsque l’on a ouvert l’appareil et qui explique son prix, c’est la présence d’un circuit imprimé en lieu et place du montage en l’air habituellement rencontré chez Jadis, un montage qui demande un temps de fabrication bien plus long. Mais la marque n’a pas fait les choses à moitié puisque ce circuit fait 2.4 mm d’épaisseur (Cu70μm), il facilitera tout simplement n’importe quelle intervention sur l’appareil sur le long terme tout en garantissant un minimum de perte dans le trajet du signal. En revanche, tous les composants sont identiques à ceux que nous trouvons sur d’autres appareils de la marque.
Le potentiomètre de volume est un modèle Alps de qualité, comme celui du sélecteur des sources qui a été déporté aux plus près des prises afin d’éviter du câblage qui nuirait à la qualité de l'ensemble. Il en est de même des condensateurs de filtrage, Jadis a conservé les mêmes modèles électrolytiques Vishay installés sur les autres modèles de la gamme, les sorties pour les enceintes sont même directement soudées sur cette carte.
Le Diapason est donné pour une puissance de sortie de seulement 15 watts en Classe AB, mais attention aux watts issus des amplificateurs à tubes, car ces derniers saturant plus en douceur, ils supporte des pics de dynamique plus importants. Ils offrent subjectivement une puissance du double d’un amplificateur à transistors. Et manifestement, cela s’avère une réalité à l’écoute.

Jadis a manifestement fait les bons choix techniques pour pouvoir proposer un amplificateur à ce prix, il n’en serait être autrement d’une marque si prestigieuse. Les transformateurs sont toujours faits maison et l’absence de possibilité de changer de tube comme celle d'une quelconque dorure ne sera pas un frein à tous mélomanes ne cherchant que la qualité sonore et rien d’autre. Et ne cherchez pas une télécommande, il n’y en a pas, tout simplement.

Ecoute

Comme beaucoup d’amplificateurs à tubes, « un certain temps » (comme le disait un humoriste) est nécessaire avant qu’ils ne prennent leur vitesse de croisière. C’est le cas avec le Diapason qui s’ouvre et donne ce qu’il a de meilleur qu’au bout d’une vingtaine de minutes au minimum. Donc, allumez cet intégré, allez-vous faire un café ou ouvrir, si vous en avez les moyens, une bonne bouteille de Château Angélus 2012 et patientez tranquillement, vous ne serez pas déçus. En tout cas, associé à diverses sources comme une platine VPI et sa compagne de route la cellule Kiseki Blue N.S, un Metis Player ou encore un lecteur réseau Lumin Music Player avec en bout de chaîne une paire d'enceinte Grand Cru Horizon, tout cela câblé par de l'Absolue Créations IN-TIM, Goldmund Lineal et des câbles secteur Furutech, le Diapason a pu nous offrir un beau spectacle sonore.

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En début de test, la faible puissance de 15 watts annoncée par Jadis nous avait fait un peu craindre que ce Diapason ne manquerait de souffle et d’énergie sur notre système, il n’en a rien été. Les Grand Cru Horizon et leur rendement de 92 dB avec une courbe d’impédance très stable ont pu exprimer leur naturel, leur justesse de timbre et leur parfaite mise en phase tout en atteignant des niveaux sonores impressionnants. Ce nouveau Jadis a montré assez rapidement qu’il possédait, non seulement une réserve de puissance impressionnante, mais également un médium particulièrement bien charpenté qui donne du poids sur les notes, tout en disposant en même temps d'un certain pouvoir d’analyse du message sonore. Le son est assez doux, mais n’en oublie pas tout de même d’être fluide : la cohérence des registres est bel et bien là avec un aigu finement ciselé sans être brillant et un bas-médium/grave parfaitement en place mais pas encombrant. Nous ne touchons pas la richesse des couleurs sonores des Jadis en Classe A, mais le résultat avec ce montage de 6L6 est surprenant de présence et de relief sonore. De plus, nous sentons que ce Diapason est prêt à en découdre, l’impression de puissance est réelle comme un fauve tapi dans l’ombre prêt à bondir.

Emma Bell

Le Diapason a aussi un excellent liant sonore, le meilleur exemple nous en est donné avec l’écoute du disque SACD Operatic Arias de G.F Haendel chanté par Emma Bell que dirige Richard Egarr et le Scottish Chamber Orchestra (Linn Records). Les échanges dans l’introduction entre les pupitres des cuivres et des bois sont magnifiques. Chaque ligne mélodique est parfaitement suivie, et la nature sonore de chaque instrument apparaît clairement. Ce médium si bien organisé nous offre un spectacle musical superbe. Le placement des pupitres est reproduit au millimètre près, nous indiquant de fait une scène sonore réaliste et bien dimensionnée. Sous cet aspect, le Diapason reste maître de la situation, l’image stéréophonique, tout en relief est parfaitement encadrée par les enceintes. La voix de soprano d’Emma Bell est d’une belle tessiture. Elle passe d’une grande légèreté à une puissance sans aucune difficulté ; toutes les acceptions de cette voix nous sont restituées fidèlement.

C’est très enjoué, très vivant, cet intégré ne nous montrant jamais un quelconque signe d’essoufflement même lors des passages orchestraux plus complexes. Il pose des fondements solides au son et les timbres sont nappés d’une douceur digne des meilleurs appareils à tubes avec ce que la suppose de grain et de délié des notes ; les harmoniques peuvent enfin s’épanouir dans l’espace en toute liberté.

Jadis diapason4

De la cohérence scénique avant tout

Concernant le bas du spectre, nous restons également à la fête. Le grave d’une basse électrique trouvera avec le Diapason à qui parler. Il descend bas et avec de l’amplitude. Les 15 watts de l’appareil semblent gonflés à fond. Le disque du film Arizona Dream écrit par Goran Gregovic nous le prouve, notamment le troisième morceau qui mélange une basse électrique descendant très bas et divers instruments à percussion qui demandent de la précision et une bonne extinction de note. La restitution reste douce mais surtout bien diversifiée et dynamique. Les coups de la batterie comme le jeu du bassiste claque avec un son franc et rapide, nous entendons bien le frappé sur les peaux comme les résonances des caisses de l’instrument.

Le Jadis Diapason sait se montrer généreux sans tomber pour autant dans la caricature de certains amplificateurs à tubes. La voix d’Iggy Pop dans le morceau "In The Deathcar" est touchante de présence, le Diapason excellant dans ce domaine grâce à un médium riche et fourni que rejoint un haut du spectre affublé d'une large palette de couleurs musicales. Cet intégré n’en fait jamais trop, et reste pondéré en toutes circonstances. Même si, avec certains amplificateurs à transistors, nous obtenons un meilleur fouillé dans le haut, ce Jadis ne manque pas d’être piqué et fin dans ce registre. Le rendu sonore n’est jamais crispé ou grinçant, c’est bien le contraire qui se passe.

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 Agnès Jaoui

Restant dans le domaine de prédilection de cet appareil, et à l’écoute de Canta chanté par l’actrice Agnès Jaoui, l’impression d’être au concert, prêt de l’orchestre et de la chanteuse, est envoutante. Les airs de fado et les mélodies latinos interprétés par elle et Marcos Arrieta comme Misia, la grande chanteuse de fado, sont reproduits avec une grande sensibilité. La notion d’ensemble est magnifique. Nous pouvons parfaitement différencier chaque registre : entendre un pincement de corde d’une guitare comme son amplitude, comme les accents que mets le contrebassiste sur chacune de ses notes, mais sans jamais perdre une seconde la conjonction de tous ces participants. Les claquements de doigts, le chant d’une flûte, des percussions se mêlent au chant d’Agnès Jaoui et Marcos Arrieta sans chevauchement. Chacun reste a sa place sans se bousculer au milieu de la scène sonore.

Du coup, nous avons beau percevoir une multitude de détails, la restitution reste homogène et cohérente. Tout est bien distribué dans l’espace avec une impression de relief sonore très matérialisante. Le suivi rythmique n’est pas frénétique mais plutôt délié et sans rupture. La voix de soprano d’Agnès Jaoui est superbe. On sentirait même ses quelques hésitations dans son chant, mais l’émotion de ses interprétations domine largement. Et lorsque l’orchestre s’anime avec tous ses musiciens, la restitution demeure précise avec un pouvoir de séparation qui enrichit d’autant le rendu sonore.

Conclusion

Jadis a encore frappé et dans un domaine où nous ne l’attendions pas. Cette marque montre avec un appareil de faible puissance en Classe AB que l’on peut toucher de très près ce que ses autres appareils en Classe A de son catalogue peuvent faire. Cette constatation nous démontre un vrai savoir-faire, une véritable philosophie sonore qui n’est pas prête à décevoir les amateurs d’appareils à tubes. Le Diapason, et à son prix, peut revendiquer ses origines sans aucun complexe, c’est un vrai Jadis dans la plus grande tradition de ce fabricant.  

Lien constructeur : www.jadis-electronics.com

Spécifications Jadis Diapason

  • Connectique d’entrée : 6 analogiques (USB A en option)
  • Puissance : 15 W Classe AB
  • Bande passante : 20 Hz à 25 kHz
  • Tubes : 4 x 6L6 x 2 x ECC83 + 1 ECC82
  • Impédance de sortie : 4 ou 8 ohms
  • Impédance d’entrée : > 100 kohms
  • Sensibilité d’entrée : 100 mV
  • Dimensions : 37 x 35 x 16.5 cm (LxPxH)
  • Poids : 12 kg
  • Prix : 2000 €

Notre avis

  • Qualité de fabrication : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
  • Fonctions/Équipements : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile grise(4/5)
  • Performances sonores pures : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue(5/5)
  • Musicalité : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile demi orange(4.5/5)
  • Intérêt : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleue(4.5/5)



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