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Test ampli intégré HEED Obelisk SI III : petit mais musclé et audiophile

Obelisk si III1

Cet Obelisk SI III est la troisième version de ce petit intégré dont les origines remontent à plus de 3 décennies. Même si le format très British  dit « Shoebox » ou boîte à chaussures est resté le même, cette version connaît des améliorations notables, notamment sur sa puissance donc sur la taille de son alimentation. C’est donc une refonte complète d’un amplificateur qui jouissait pourtant déjà d’une solide réputation, une refonte qui n’en change pas son âme profonde pour autant.

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Appréhender un appareil dans toute sa complexité, c’est aussi connaitre ses origines. Pour cela, en ce ce qui concerne la marque Heed, il faut remonter dans le temps et retourner aux années 80. A cette époque très prolixe d’une Hifi naissante, la toute nouvelle marque anglaise Nytech lançait un amplificateur intégré avec tuner, le modèle 252XD qui, par son look résolument atypique et sa musicalité très chantante, enchanta bien des audiophiles à la recherche d’un appareil se différenciant de toutes les productions japonaises de l’époque. Nytech avait été créé par un certain Richard Hay, un ancien de Radford Electronics, une marque anglaise dont la première production fut un amplificateur à tubes dès les années 60, le MA15. Puis Nytech devint Ion Systems quelques années plus tard, et la gamme Obelisk naquit. Elle comptait seulement une gamme d’intégrés (1, 2, 3) et un bloc,  X Pak 1, d'alimentation secteur optionnelle pour le 3.
Pour des raisons commerciales, l’Europe (CEE) n’existant pas encore sous forme actuelle, la distribution et la fabrication furent confiées à une société basée en Hongrie, une société fondée par deux frères : Zsolt et Alpar Huszti sous le nom de HEED. Suite à la faillite de Ions Systems et à l’arrêt de toute activité de Richard Hay, les frères Huszti décidèrent de continuer l’aventure Obelisk sous leur marque propre cette fois-ci. C'est aisni ue le mythique ampli Nytech se réincarna jusqu’à offrir aujourd’hui cette troisième génération d’intégrés Obelisk et ce sans perdre son âme du début.

Le tout premier HEED Obelisk est donc né au milieu des années 90 et a connu sa première transformation en 2011, il devient dès lors l’Obelisk SI I pour ensuite bénéficier de nettes améliorations tant au niveau de la puissance affichée que de sa connectique jusqu’à notre modèle d’aujourd’hui, le troisième du nom.

Un ampli intégré évolutif et modulaire

Conservant toujours l’esprit très anglais des productions des années 80, HEED a délibérément choisi de conserver le format shoebox, un format très en vogue comme en témoignent les productions comme Naim Audio, Cyrus, Onix qui proliféraient à cette époque. L’Obelisk SI III se présente donc sous la forme d’un parallélépipède rectangle d’une largeur de 220 mm pour une profondeur de 360 mm et une hauteur de 85 mm.
Sur la face avant en méthacrylate de l'Obelisk SI III sont implantés seulement deux sélecteurs, celui à droite servant au contrôle de volume, l’autre à la sélection des sources. Les indications de ces deux boutons se font via une rangée de LED les entourant. Cet appareil peut accepter 5 sources analogiques dont l’une d’entre elles peut se transformer en étage phono pour cellule à aimant mobile grâce à l’adjonction d’une carte spéciale Vinyl-1 (5mV/47kΩ, prix 150€) et une sixième, numérique cette fois.
A l’arrière de l’appareil et en plus de la rangée de prises RCA femelle correspondante à ces entrées analogiques, une prise d’entrée S/PDIF est également accessible. En effet, et comme pour l’étage phono additionnel, un module de conversion est intégrable dans l’appareil et HEED en propose deux versions : la Dac Card 1.2 (250 €) et la 2.1 (450€). La paire de RCA Tape Out peut aussi se transformer en véritable sortie Pré-Out, il suffit pour cela d’enlever des cavaliers sur la carte électronique principale à l'intérieur de l'appareil. Cette opération permet de connecter un bloc de puissance supplémentaire pour réaliser une véritable bi-amplification passive tandis qu’une prise à cinq broches peut assurer la liaison de l’Obelisk SI III avec un bloc d’alimentation externe optionnelle X2 qui servira exclusivement à l’étage de puissance. Dans ce cas et ainsi boosté, cet intégré passe de 2 x 50 watts à 2 x 80 watts.
Pour l'aspect pratique, l’ampli est équipé d’une télécommande au format carte de crédit qui pilote ses fonctions de base, ainsi que celles de tout lecteur de CD compatible au code RC5. La façade a été revue avec un récepteur infrarouge un peu plus discret. Vous pouvez, comme avec la précédente version, choisir la teinte de votre appareil, noire ou blanche.

HEED Obelisk SiIII rear

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Une implantation rationnelle et typiquement audiophile

A l’intérieur de l’appareil, l’implantation des divers composants n’a guère changé depuis le modèle SI I. Nous retrouvons le même push-pull de transistors BDV65B et BDV64BG, ces derniers étant fixés sur une semelle d’aluminium, elle-même, adossée à un dissipateur de chaleur. En revanche, le transformateur torique d’origine On Semiconductor est plus puissant puisqu’il affiche une valeur de 200VA à la place du 150VA de son prédécesseur. Il est toujours découplé mécaniquement du châssis. Le filtrage est assuré par deux capacités de 10 000 µF/80 V et de deux autres de 10 000 µF/35 V, là pas de changement à noter. Manifestement, HEED a refait appel à la technologie RC Coupled, une technique que l’on retrouve dans des schémas d’amplificateur à tubes avec un couplage direct entre les étages d’entrées et ceux de sortie. D’après nos informations, la puissance comme la dynamique de cette dernière mouture III serait du même niveau que celle de l’association d’un Obelisk avec son option d’alimentation X2. D’autre part, l’étage d’entrée tout en composant discrets reste inchangé ; HEED est resté fidèle au choix technique de Richard Hay qui souhaitait proposer un amplificateur à transistors ayant le son d’un appareil à tubes. Pour finir, la carte principale est maintenant double-face et 4 fois plus épaisse, elle offre des chemins plus courts au transfert des signaux.

HEED Obelisk SiIII inside

Écoute

A lire les différentes critiques, toutes excellentes de cet intégré, comme d’ailleurs l’objectif du créateur de produire un appareil à transistors sonnant comme un tube, nous avons été quelque surpris de constater dès la mise en route que ce que nous entendions ne correspondait pas à ce qui fait un appareil issu de la seconde technologie. Certes, l’Obelisk SI III ne manifeste aucune brillance ni aucune coloration notamment dans le haut du spectre, mais sait au contraire prouver que définition et douceur peuvent se marier sans aucun souci. Niveau puissance, et face à de grandes enceintes colonnes que sont les Grand Cru Audio Horizon, cet intégré s’est parfaitement bien débrouillé avec une réserve de puissance jamais mise en défaut. Alors d’emblée et non sans avoir attendu le temps de chauffe réglementaire, cet ampli HEED fait preuve d’un charme sonore plus que convaincant. Dès les premières notes, nous sentons sa fluidité et son suivi musical, ce qui donne une écoute vivante et très chantante. De ce côté, nous sommes en accord avec l’ensemble des éloges qui lui ont été prodigués par la presse depuis sa sortie.

En effet, l’Obelisk SI III montre un visage très incarné, comme si le respect de la musique comptait avant tout. La reproduction est très bien articulée, et sonne avec une grande justesse. Comme nous l’avons déjà énoncé, le haut du spectre bénéficie d’une grande douceur, jamais les aigus ne viendront vous vriller les oreilles, bien au contraire l’Obelisk SI III donne de la matière à l’écoute. Nous percevons que la bande passante est large, comme le témoigne le CD Heritage des œuvres pour deux pianos de Sergueï Rachmaninov de chez Fondamenta. Les deux instruments sonnent admirablement. Il y a en même temps du corps, ce qui rend hommage à leur puissance, et une grande légèreté quant au jeu des deux musiciens. La restitution est fluide comme le cours d’une rivière, et peut aussi se transformer en torrent si la partition le demande. Mais cet intégré le fera avec distinction, une sorte d’élégance naturelle qui prouve une justesse des timbres très réussie.
D’autre part, il reproduit très bien la puissance des caisses de résonance de ces deux pianos réunis pour l’occasion après deux ans de recherches. Cette qualité dénote un bas du spectre très bien contrôlé tout en restant souple et en sachant garder de la puissance en réserve. Certes, certains intégrés iront fouiller et dénicher plus d'informations, notamment dans l’extrême aigu, mais si c’est pour perdre en sensualité, le rendu offert par l’Obelisk SI III doit rester tel qu’il est.

Cet amplificateur est fait pour les vrais mélomanes qui souhaitent avant tout des timbres justes et naturels. L’Obelisk SI III ne brille pas comme le font certains transistors, mais il n’en oublie pas pour autant d’être défini. Il intègre les micros-détails des prises de son au sein même du message général, ce qui apporte un certain confort d’écoute. Jamais hystérique, ni agaçant, cet intégré rend justice à l’âme de la musique. Un bon appareil dans cette gamme de prix.

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Le disque du film Arizona Dream du compositeur Goran Bregović et notamment le troisième morceau nous confirme les impressions notées avec le CD précédent. Les instruments à percussion ressortent avec de la densité et sont parfaitement situés dans l’espace. Ils bénéficient de beaucoup de matière rendant leur présence en 3D. C’est très précis mais pas trop éclatant, preuve s’il faut encore en donner que cet Obelisk SI III sait faire la part des choses entre définition et naturel. La scène sonore se déploie avec majesté sans pour autant oublier le sens de la mesure. Calme, posé, cet intégré joue plus la carte de la matérialité qu’une reproduction éthérée. La dynamique fait également ses preuves sur ce disque. Elle donne beaucoup de réalisme à la reproduction sonore et l’extinction des notes dans l’espace ne peut être prise en défaut : c’est précis, clair et nullement artificiel.

Conclusion

Cet amplificateur est fait pour les vrais mélomanes qui souhaitent avant tout des timbres justes et naturels. L’Heed Obelisk SI III ne brille pas comme le font certains transistors, mais il n’en oublie pas pour autant d’être défini. Il intègre les micros-détails des prises de son au sein même du message général, ce qui apporte un certain confort d’écoute. Jamais hystérique, ni agaçant, cet intégré rend justice à l’âme de la musique en toutes circonstances. Un excellent appareil dans cette gamme de prix.

Le site de la marque : heedaudio.com

L'ampli Heed Obelisk SI III en images

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Spécifications

  • Connectique d’entrée : 5 entrées analogiques + 1 numérique S/PDIF RCA (carte en option)
  • Connectique de sortie : 1 paire pour enceintes : 1 Pre-out/line
  • Puissance : 2 x 50 watts sous 8/4 ohms (2 w 80 W avec alimentation X2)
  • Bande passante : 7Hz à 60kHz, 1W, 8 Ω, -1.5dB
  • Facteur d’amortissement : >150, 8 Ω
  • Impédance d’entrée : 10 kΩ
  • Sensibilité : 250mV
  • Rapport signal/bruit : 98dB
  • THD : <0.08% 20Hz à 20kHz
  • Dimensions : 220 x 85 x 360 mm (LxHxP)
  • Poids : 7kg
  • Prix : 1400 € (finition noire ou silver)

Notre avis

  • Qualité de fabrication : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile demi orange(4,5/5)
  • Fonctions/Équipements : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
  • Performances sonores pures : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(4/5)
  • Musicalité : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleue(4,5/5)
  • Intérêt : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile grise(4/5)



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