Test ampli HiFi Gato Audio AMP-150 : le luxe stéréophile et charme ravageurs à la danoise
Carrossé comme une voiture italienne, cet ampli HiFi haut de gamme, Gato AMP-150, en a aussi dans le moteur. Les watts annoncés sont bien en dessous de la puissance subjective que cet intégré danois offre, ce qui ne lui enlève rien en matière d’élégance et de fruité sonore. Voilà un amplificateur qui va faire chavirer les cœurs tant par ses lignes sensuelles que sa musicalité d’une justesse incroyable. Comment additionner un design dès plus réussi et une restitution sonore tout aussi séduisante ; la réponse est donnée par cette jeune marque danoise Gato Audio.
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Jeune, c’est vrai puisque cette année elle fête non sans succès d’ailleurs sa dixième année d’existence. À la genèse de Gato Audio, plusieurs talents se sont réunis pour former cette société dont la principale vocation, outre de créer des éléments Haute-Fidélité très performants, était également de proposer des produits dont le design ne pourrait laisser personne indifférent. Avouons en regardant l'AMP150 que ce pari est largement gagné. Mais qui est derrière Gato Audio ? En 2007 plusieurs ingénieurs se sont réunis pour se lancer dans cette aventure. Il y a Frederik Johansen, Kresten Dinesen, Rasmus Holm des ingénieurs à qui l’on doit déjà les marques Holfi, Thule Audio et enfin Gamu T. Un certain Poul Rossing compose aussi ce groupe. Ce personnage commença ses activités dès les années 50 en travaillant avec son père. Il devint par la suite distributeur de grandes marques audio (Audio Research, Luxman, B&W…) et finit par créer sa marque danoise Avance qui ne connut pas un immense succès commercial. Il apporte toute son expérience marketing à Gato Audio, sa vision du marché et des attentes des audiophiles dont nous voyons les résultats avec cet ampli intégré AMP-150 qui sait être beau et bon à la fois.
Cet intégré AMP-150 a été la toute première création de Gato Audio, il fut suivi de près par deux paires d’enceintes, les modèles bibliothèques FM-2 et les colonnes FM-6, et surtout d'un lecteur CD + Dac CDD1 reprenant le même design pour une parfaite harmonisation visuelle avec l’amplificateur. La gamme d’électroniques s’est considérablement étoffée depuis avec deux autres intégrés plus puissants avec section de conversion opérant eux à partir d'étages de sortie en Classe D ; les DIA-250S et DIA-400S et plus récemment Gato Audio a encore élargi son offre avec des solutions d’amplifications séparées. Il y a, tout d'abord deux blocs de puissance multicanaux en classes D (configurables en 2, 4 ou 6 canaux à la demande), les DPA-2506 et DPA-4004 et deux autres blocs mono PWR-222 plus traditionnels avec la technologie TwinFet que nous allons retrouver sur notre "petit" intégré AMP-150. Il ne manquait qu’un préamplificateur à la hauteur de ces blocs, PRD-3S remplit parfaitement ce rôle.
L’intégré Gato AMP-150 : où comment ne pas fondre à ses formes
Pour faire un descriptif de cet intégré, les mots habituellement utilisés ne suffiront pas à réellement décrire le look de cet appareil. On peut énumérer le nombre de commandes comme celui de toute la connectique arrière, mais nous passerions à côté de l’essentiel : la beauté de ses rondeurs. Le Gato AMP-150 est troublant avec ses galbes sensuels qu’il doit, à la fois, aux profils de demis cylindres des deux dissipateurs de chaleur qui forment les flancs de l’appareil comme à sa face avant en plein milieu de laquelle trône une sorte de hublot lumineux. C’est en réalité un compteur à aiguille qui a un double rôle. Tout d’abord, il indique la source connectée et là encore une fois c’est inhabituel, car au lieu de lire par exemple : source 1, 2, 3, ce sont de petites icônes lumineuses qui indiquent celle traitée. Certes, il faut s’y habituer, mais cela vient assez vite en fait. Cette même aiguille sert aussi pour indiquer le niveau de puissance atteint, un peu à la manière d’un compteur automobile. C’est délicieusement rétro en fait.
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Viennent ensuite, à droite, la commande volume qui fait intervenir un processeur Burr-Brown, Gato Audio a préféré cette solution à un potentiomètre à piste traditionnel, et à gauche le commutateur des entrées par relais. Ces deux grosses molettes en aluminium massif sont hyper douces au toucher, le Gato AMP-150 est non seulement agréable à regarder, mais aussi à utiliser.
À cela s’ajoute, une première touche Mute et une seconde, plus inhabituelle, marquée Heat. D’après ce que nous avons pu comprendre, cette touche permet au Gato AMP-150 d’atteindre plus rapidement la bonne température de fonctionnement de l’appareil. Au lieu des 2 à 3 heures réclamées normalement, seulement 15 à 30 minutes sont nécessaires pour qu’il atteigne sa pleine musicalité. Enclencher cette touche fait intervenir un petit transformateur, situé à côté de l’alimentation de cet intégré. Il booste les transistors de sortie jusqu’à ce qu’ils atteignent la température de fonctionnement idéale.
À l’arrière de l'appareil, nous apercevons les 5 entrées asymétriques par RCA dorées à droite tandis qu’à la gauche de la prise secteur femelle IEC, c’est l'entrée asymétrique XLR accompagnée de la double sortie (préamp out, caisson de grave) par XLR et RCA. Pour activer le mode préamp-out, il suffit juste d’une pression de plus de deux secondes sur la touche Mute. Juste en dessous, un petit orifice cache la possibilité de régler la luminosité de l’afficheur rond de la face avant. Les sorties enceintes sont disposées aux deux extrémités : ce sont des bornes WBT Nextgen de dernière génération de très haute qualité. Cet ampli intégré Gato de luxe est accompagné d’une télécommande. Là aussi elle est de toute beauté. Toute en métal, elle est d’une parfaite ergonomie avec son curseur cylindrique pour jouer sur le réglage de volume. Si l'on résume, cet AMP 150 arbore non seulement des lignes harmonieuses et sensuelles, mais s’en servir est tout autant source de plaisir.
Est-ce que le ramage vaut le plumage ?
Avec les puissances données, nous ne nous doutions pas de ce que nous allions découvrir à l'intérieur du Gato AMP-150. Sous le capot de cet ampli intégré, tout part d’un très gros transformateur torique de la marque Noratel avec alimentations distinctes pour les étages de puissance, de préamplification, du circuit digital de commande de volume et de toute la gestion électronique (refroidissement des étages de sortie). Nous avons beau chercher la valeur de ce transformateur torique, et même demander des informations à l’importateur national de ce composant, nous n’avons eu aucune réponse. En revanche et toujours concernant la section d'alimentation, nous avons découvert, cachés sous une sorte de capot, deux énormes condensateurs Kemet (Aluminium Electrolytic) de 22 000 µF pour une tension de 63 VDC.
La section préampli comme les diverses alimentations linéaires et circuits de protection sont tous installés sur trois circuits imprimés double face en fibre de verre à pistes épaisses en cuivre. Le montage des circuits de puissance de cet amplificateur, que Gato Audio a baptisé Twinfet, repose sur le choix de deux gros transistors PolarHT HiperFET MOSFET IXYS (2 par canal) avec un premier étage driver à base de transistors J-FET (Junction Field Effect Transistor). Il s’agit d’un montage Push-Pull particulier faisant appel à ces deux MOSFET parfaitement assortis et polarisés de façon identique, ce qui va linéariser les signaux en sortie. Frederik Johansen avait déjà travaillé à l'élaboration de ce circuit du temps où il travaillait pour GamuT, il l’a repris pour la conception des amplificateurs Gato Audio. De tels transistors ne sont pas utilisés en Hifi d’une façon générale, le concepteur a dû chercher du côté de l’industrie automobile pour les trouver. Le courant d’offset est surveillé en permanence avec extinction de l'AMP-150 en cas de surcharge ou autres anomalies de fonctionnement. Et pour finir ce tableau déjà prometteur pour la suite, le câblage a été réduit à sa plus simple expression, afin de ne pas nuire à la qualité de l’ensemble.
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Bon, comme nous le voyons, l’originalité ne touche pas seulement le dessin de cet appareil. Le montage TwinFet est, lui aussi, une originalité Gato Audio. Les ingénieurs de la marque savent manifestement faire beau et bon…. Très bon même.
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Écoute : je t'aime, un peu, beaucoup, à la folie
Inutile de vous dire que nous avons été impatients de brancher cet intégré sur notre système de référence et rapidement nous avons été largement conquis par les performances sonores de ce Gato AMP-150. Il a tout et sait tout faire. Il serait difficile de détailler chacune de ses qualités tant elles forment un ensemble qui laisse passer avant tout toutes les émotions de la musique. Mais nous allons tout de même nous y essayer. Tout d’abord, et un peu à la manière d’un amplificateur à tubes, cet intégré fait tout de suite preuve d'une suavité dans l’établissement et la texture des timbres. Il nappe le haut du spectre d’une sorte de douceur et de consistance qui offre, en même temps, une parfaite différenciation des timbres. C’est doux, mais doté d’une vie incroyable. D’autre part, tous les registres s’articulent à merveille, ne laissant apparaître aucune coloration, ou effet flatteur à l’horizon. Il se dégage de cet appareil une sorte de souplesse dans l’écoute que nous devons à une abondance de détails qui n’exclut pas un très large pouvoir expressif. C’est transparent sans être froid, c’est chaud sans être mou. L’équilibre spectral est parfaitement équilibré et les notions de dynamique, de vélocité n’en sont pas mis à l’écart.
Le médium additionne une excellente texture des timbres et une analyse poussée. Lorsque l’on écoute le CD de Claude Nougaro "La Note Bleue" (Blue Note), nous tombons immédiatement sous le charme de la voix si chantante de Claude Nougaro. Il a une présence scénique qui touche à un réalisme rarement rencontré. Le duo avec Natalie Dessay et sa voix de soprano est magnifique d’humanité, car cet ampli HiFi de luxe développe un sens rythmique et mélodique hors du commun ; un réalisme sonore qui nous fait réellement vibrer. Le haut du spectre n’est pas en reste. La touche personnelle du guitariste Nelson Veras dont nous percevons à la fois l’étendue harmonique de son instrument comme la trompette bouchée de Stéphane Belmondo nous confirme l’homogénéité qu’est capable de développer cet intégré. C’est tout simplement beau et chantant, avec lui ce sont les émotions qui priment.
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Quant à elle, l’image stéréophonique conjugue un espace sonore aux dimensions réalistes à un fort pouvoir de focalisation. Sur le fichier (16 bits/44 kHz) "Dixit Dominus" de Vivaldi joué par l’orchestre La Nuova Musica que dirige David Bates, on assiste à une mise en place fort bien proportionnée. Sans déborder du cadre des enceintes, la scène sonore sait jouer entre profondeur des sources et étagement des divers plans. Nous pouvons suivre toutes les lignes mélodiques, l’accompagnement avec détails et facilité. Elles sont nullement masquées par le chant de Lucy Crowe ou plusieurs ténors qui font leur entrée dans le passage tout en subtibilité "Duet Tecum Principum in Die Virtutis". Le rang des violons comme le souffle de l’orgue en arrière-plan reste parfaitement détaillé. Nous ne pouvons que tomber sous le charme de cette reproduction qui allie la transparence et toute la richesse de cet enregistrement.
À ce point de notre test, non sans avoir écoutés bien d’autres musiques, nous avons décidé d’aller chatouiller cet ampli Gato Audio sur le terrain de la dynamique et rien de mieux que le dernier Carl Graig jouant avec l’orchestre philharmonique Les Siècles. Dès l'introduction, les cors se déploient avec force. Les nappes de synthé basse comme le piano montrent que cet ampli intégré sait aussi être hyper alerte et vif. Le suivi comme l’extinction des notes ne traîne pas une seconde. Elles s’enchainent dans un train d’enfer avec une montée en niveau que suit parfaitement cet ampli. De plus, le grave reste très bien contrôlé bien que sur cet album il atteint des niveaux ahurissants. Çà descend, ça tape et notre intégré tient tout cela d’une main de fer. Inutile de s’inquiéter pour les enceintes, elles restent parfaitement contrôlées en toutes circonstances.
Conclusion
Et bien, pour conclure, avouons que nous avons réellement adoré cet appareil. Il est séduisant à l’œil, cela se voit immédiatement, mais lorsqu’il se met à chanter, c’est encore mieux. Il cumule des qualités de transparence, de douceur et d’homogénéité qui forme un message sonore vivant et bourré d’émotions. Un appareil qui ne pouvait, pour nous, échapper à une récompense chez On-Mag.
Source : www.gato-audio.com
Le Gato Audio AMP150 décortiqué par On-Mag
Système d’écoute
Platine vinyle VPI Prime + cellule MC Kiseki Blue N.S
Préampli phono Jolida JD9 à tubes
Lecteur réseau Lumin S1 (deuxième génération)
Enceintes Grand Cru Horizon
Câbles de modulation : Esprit Eterna, et Goldmund Lineal
Câbles secteur Nordost et barrette Supra
Câbles enceintes : Esprit Eterna
Spécifications
- Puissance : 2 x 150 W RMS/8Ω et 2 x 250 RMS/4Ω
- Connectique : 5 entrées ligne 4 x RCA + 1 XLR Neutrik, 2 sorties (1 RCA + 1 XLR Neutrik)
- Impédance d’entrée : 20 kΩ RCA et 40 kΩ XLR
- Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz +/- 0.5 dB, et 2 Hz à 100 kHz +/- 3 dB
- Impédance sortie préampli : 100 Ω RCA et 200 Ω XLR
- Distorsion Haromique totale : < 0.05%
- Rapport signal/bruit : > 100 dB pondéré
- Dimensions : 325 x 105 x 430 mm (LxHxP)
- Poids : 13.8 kg
- Prix : 7 000 € (finition noir laqué, bois laqué et blanc laqué)
Notre avis
- Qualité de fabrication : (5/5)
- Design/finition : (4.5/5)
- Fonctions/équipement : (3/5)
- Ergonomie : (4,5/5)
- Performances sonores pures : (5/5)
- Musicalité : (5/5)
- Intérêt : (5/5)