Test préampli et ampli Advance Paris PX1 + BX1 : un ensemble facile à vivre… musicalement
Nous connaissons bien la marque française Advance Acoustic pour sa foison d’appareils très complets et répondant aux besoins actuels des audiophiles dans des tranches de budget très raisonnable. Elle a récemment lancé une nouvelle gamme d'électroniques au format mini sous le nom d’Advance Paris. Aboutissement de 20 ans d’expérience, cette série Hifi haut de gamme se complète petit à petit avec des appareils de plus en plus aboutis, ce nouveau préampli PX1 et son bloc de puissance BX1 en sont un bel exemple.
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Advance Acoustic est bien connue des amateurs de Hifi pour ses créations toujours proposées à un prix d’approche tout en se fixant le cap de fournir des appareils extrêmement complets. Créée en 1985 à Toulouse, cette firme fut ensuite rachetée et déménagea dans la région parisienne. Il y a deux ans, elle a lancé une série de produits sous l’estampille Advance Paris, une "French Touch" bien appréciée à l’international, la marque "Paris" étant un atout manifestement. De là est venue la décision de concevoir une gamme d’électroniques de type Premium, la Smart Line, et nous n’avons pas tardé à voir arriver tout d’abord des blocs de puissance X-A1200, un lecteur de CD à tubes X-CD1000 et un intégré X-i1000. Un convertisseur avec volume ajustable DX1 et un amplificateur intégré AX1 suivirent. Le préamplificateur PX1 et son bloc de puissance BX1 sont les derniers nés de cette gamme. Il est à parier d’ailleurs que petit à petit, tous les produits de cette marque porteront fièrement le nom d’Advance Paris.
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Préampli PX1 : plus complet... impensable
Toujours dans la même culture de conception propre à la marque, ce préamplificateur PX1 est, très certainement, le plus complet qu’il nous ait été donné de voir surtout à ce prix. Il a tout, peut tout faire et en musique s’il vous plait. Esthétiquement, il reprend les standards de la marque avec un châssis en métal avec une face avant transparente en méthacrylate qui laisse deviner toutes les indications du petit afficheur placé au plus près du bouton de volume. Cette commande servira aussi de sélecteur de source comme pour régler un certain nombre de paramètres audio assez inhabituelle de nos jours comme la balance, le niveau de tonalité des aigus comme des graves, la mise en route du Loudness, l’activation ou la désactivation après 30 minutes d’inactivité et ce n’est pas tout. Il offre également deux modes de fonctionnement de ce préampli dont le premier dit Discrete qui utilise un montage de plusieurs transistors J-F montés en parallèle ou le mode Class A qui fait appel à des transistors bipolaires employés en Classe A comme son nom l’indique. A chacun de choisir, après écoute le mode de fonctionnement qui lui convient le plus.
En bas à gauche de la face avant, nous trouvons le bouton de sortie de veille (celui qui commande la mise en marche ou l’arrêt est placé en face arrière), il est aux côtés de la double sortie casque au standard 3.25 mm jack. A savoir que dès l’introduction d’un casque, le son des enceintes est automatiquement coupé. Advance Paris a été encore plus loin dans la conception de son préampli, en pensant notamment aux mordus des casques audio. Ainsi, sous l’appareil, nous avons un réglage de gain comme d’impédance pour chacune des sorties casque (+6 DB-0—4dB et 100Ω-0Ω) afin d’adapter au mieux le PX1 à chaque modèle de casque connecté.
Question connectique, Advance Paris nous a vraiment gâtés. Nous ne pouvons pas espérer un préampli plus complet tant sur le plan des entrées que des sorties. Nous ne comptons pas moins de 8 entrées analogiques ligne dont un symétrique XLR qu’accompagne une neuvième dédiée, elle, à une platine analogique. Là aussi, nous avons le choix entre les trois types de cellules phono lectrices : MM, MC haut niveau et MC bas niveau comme un réglage de la bonne capacitance d’entrée (100P, 200P, 300P). Mais ce n’est fini, loin de là. Le PX1 offre également pas moins de 6 entrées numériques. Nous avons 3 optiques Toslink, une coaxiale RCA, un port USB A pour un utilitaire de stockage, une USB B pour ordinateur et enfin un port femelle pour que soit inséré un récepteur Bluetooth de la même marque, en l’occurrence un modèle Direct Path X-FTB01 dont le prix est très abordable : 99 € pour établir une connexion sans fil type AptX de qualité presque CD. Côté sortie, on se régale aussi avec un Rec Out, une double sortie Préamp Out (RCA et XLR), une sortie filtrée passe-bas pour caisson de grave (75/150 Hz) et une passe-haut (75/150 Hz).
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Tout cela dans un seul coffret
Comme nous le voyons clairement, le PX1 n’est ni un format standard, ni mini : il est de ce point de vue assez original. Une fois ouvert, il nous laisse découvrir une implantation assez rationnelle de toute l’électronique qui est, pour la partie audio, répartie en trois circuits montés comme un échafaudage avec la carte d’entrée en bas, celle des sorties au centre et en haut celle qui est destinée à tout le numérique. Cette dernière est occupée par une interface AKM AK4118A supportant des flux jusqu’à 24/192 kHz en PCM. Il est suivi d’une puce de conversion Wolfson Electronics WM8740 tandis que les signaux sont recalés sur l’entrée USB B par un contrôleur XMOS XS1-L8A-64. Mais le plus impressionnant est dans le sérieux de ou des alimentations de l’appareil. Il possède, non pas un seul transformateur EI, mais deux qui sont totalement blindés au moyen de plaques de mumétal, une solution onéreuse mais idéale pour se prémunir de toutes interférences. De plus, les ingénieurs à la charge de la conception de ce préampli n’ont pas lésiné sur les moyens mis en œuvre pour alimenter de façon efficace tous les circuits avec un ou plusieurs régulateurs de tension pour chacun d’entre eux : une conception très haut de gamme.
BX1 : ou l’art de la puissance maîtrisée
Ce bloc de puissance stéréophonique complète à merveille le préamplificateur PX1 que nous venons de décrire même si son châssis est légèrement plus massif. Les poser l’un sur l’autre pour de simples questions de refroidissement du BX1 sera à éviter. Comme le PX1, ce bloc est disponible en deux finitions : châssis blanc avec deux vumètres à fond bleus ou châssis noir avec les mêmes afficheurs mais à fond noir et indications bleues cette fois. Derrière la face en méthacrylate, nous pouvons y lire les indications suivantes : Input RCA ou XLR, Speaker Off, A, B ou A+B et enfin une Led High Bias sur laquelle nous allons revenir. La face arrière reprend sous forme de connectique tous les choix précités avec une double entrée RCA et XLR. Le choix entre ces deux modes se fera par un petit commutateur. Viennent ensuite les 8 bornes HP pour l’utilisation d’une ou deux paires d’enceintes acoustiques ou le bicâblage d’une seule. Et l’on découvre tout en bas un petit commutateur Off/On High Bias. Le BX1 fonctionne de base en classe AB mais une fois ce commutateur enclenché, cet amplificateur fonctionnera dans un mode assimilable à la Classe A pour ses premiers watts. Tout dépendra du rendement des enceintes, de la taille de la pièce et de la musique écoutée.
Ce bloc intègre un gros transformateur torique de 480 VA placé à la verticale et en plein milieu de l’appareil. Le courant redressé sera ensuite filtré par 4 gros condensateurs de 6 800µF soit au total une valeur de 27 200µF. De part et d’autre de la structure de l’appareil, les deux cartes de puissance viennent prendre appui sur des dissipateurs de chaleur qui assurent aux 8 transistors bipolaires Toshiba un maintien à une bonne température de fonctionnement. On note également que peu de composants sont traversés par le signal audio, ce qui est un gage de qualité tant sur la transparence que sur la réponse transitoire. D’autre part, une seconde alimentation à découpage cette fois se consacre à la façade, au rétroéclairage des vumètres, aux différentes Leds afin de ne pas polluer les tensions d’amplifications. La conception mécanique est elle aussi, bien réalisée. Nous avons entre les mains, un ampli bien conçu et bien fabriqué, ce qui par rapport au prix est assez étonnant.
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Écoute : une écoute libre et évidente
Tout d’abord, nous nous sommes amusés, puisque cet ensemble le permet, de choisir le principe de fonctionnement du préampli et de l’ampli. Nous avons opté pour le mode Discrete pour le PX1 et High Bias pour le BX1. La combinaison des deux nous a semblé à la fois bien transparente et non dépourvue d’une certaine matière sonore. Les essais ont été effectués sur nos Grand Cru Horizon comme sur des Amphion Argon 3S, nous apprécions ces deux transducteurs par leur neutralité et leur parfaite mise en phase, ce qui laisse le champ libre à une belle définition et une absence de colorations trompeuses. L’ensemble PX1 + BX1 déploie assez rapidement une aptitude à proposer une écoute que nous pourrions qualifier de « facile ». Elle est, à la fois, détaillée, précise et en même temps ne se détourne pas d’un son analogique, un son qui loin arrondir les angles demeure vif et clair. Les aigus sont assez bien dessinés et apportent une palette de couleurs riche et variée aux instruments. Ils sont rejoints par un médium dont la présence scénique est flagrante. Sans tomber dans une sonorité propre aux appareils à tubes, le couple Advance Paris n’est en aucune manière décharnée et maigre. Le cocktail est bien réussi entre transparence et densité. Et si vous allez chercher le bas du spectre pour voir ce que cet ensemble a dans le ventre, méfiez-vous des niveaux et de la propreté dans ce registre, ils sont tout simplement terrifiants.
Le disque de Gregory Porter Liquid Spirit et le tout premier morceau No Love Dying (flac 24/44.1 k Hz) nous prouve que l’aptitude de cet ensemble à offrir une image stéréophonique bien dessinée est une réalité. Gregory Porter a cette voix de gorge chaude qui lui appartient et le saxo ténor de Tivon Pennicot sonne admirablement bien. Nous percevons parfaitement toutes les subtilités sonores de cet instrument comme la nature du souffle de ce musicien et tous les bruits de clés. Sur le morceau Liquid Spirit, nous restons agréablement surpris de la dynamique de l’ensemble. Même à des niveaux forts, le jeu du bassiste sur les cordes de son instrument reste parfaitement identifiable. Les coups de baguettes sur les cymbales du batteur frappent l’espace même si nous aurions désiré un meilleur suivi mélodique, une lumière dans le haut plus intense.
Sur le fichier A Trace Of Grace de Monteverdi (24/96 kHz chez Carpe Diem Records) joué d’une part par un trio baroque composé de Guillemette Laurens (mezzo-soprane), Bruno Helstroffer (théorbe), Fanny Paccoud (violon, alto baroque) et d’un second, jazz cette fois, avec Michel Godard (serpent), Gavino Murgia (saxophone) et Steve Swallow (guitare basse) nous restons enthousiasmés tout d’abord par la justesse des timbres de chaque instrument comme de l’émotion reproduite par la chanteuse mezzo-soprano. De plus, nous parvenons parfaitement à entendre toutes les réverbérations de la salle dans laquelle a eu lieu l’enregistrement. Les sons directs et réfléchis sont parfaitement identifiables et construisent un espace sonore très crédible. Les attaques de notes, du violon baroque comme au serpent joué par Michel Godard sont bien soulignés. C’est spontané et permet de bien localiser chaque source sonore. Jusqu’à présent, un sans faute.
Et c’est là où nous retrouvons le tout dernier London Grammar Thruth Is a Beautifull Thing (24/44.1 k Hz). Nous commençons à nous habituer à la scène sonore hyper précisons. Nous pourrions souhaiter un peu lus de profondeur, mais cet ensemble PX1 et BX1 joue à fond la carte de la précision et de la focalisation, quitte à perdre légèrement en densité. En tout cas, cette image est large et bien sépare, avec un positionnement précis de nos trois musiciens. Gentiment, on attend dans le premier morceau Rooting For You que le bas du spectre prenne toute son ampleur, il faudra attendre Big Picture pour que cela arrive. Et là nous ne sommes pas déçus de la basse électrique comme des nappes de synthé qui sont le fondement rythmique de ce morceau. Le grave reste délié et musclé sans le moindre signe de fatigue malgré des niveaux à gêner nos voisins. Même si on a entendu des notes allant plus bas avec certaines électroniques, les Advance Paris ont une fermeté et un aplomb magnifiques.
Conclusion
C’est une électronique qui, manifestement, met du cœur à jouer de la musique. Il a un caractère enthousiasmant qu’il sait faire partager et transmettre. Certains préféreront un son avec plus de caractère mais celui des PX1 et BX1 associe une transparence et une rapidité assez exemplaires. Une électronique avec laquelle on ne se pose pas de question, qui se laisse écouter et déguster sans frustration. A l’image de leurs possibilités et ouvertures aux modes de consommation actuels.
L'Advance Paris PX 1 décortiqué par On-Mag
L'Advance Paris BX 1 décortiqué par On-Mag
Système d’écoute
Platine vinyle VPI Prime + cellule MC Kiseki Blue N.S
Préampli phono Jolida JD9 à tubes
Lecteur Metis Player
Enceintes Grand Cru Horizon + Amphion Argon 3S
Câbles de modulation : Esprit Eterna
Câbles secteur Nordost et barrette Supra
Câbles enceintes : Esprit Eterna
Spécifications PX1
- Connectique analogique : 8 entrées haut niveau (7 RCA + 1 XLR) + 1 phono MM et MC
- Connectique numérique : 1 x USB B + 1 USB A + 3 Toslink et 1 RCA coaxiale
- Connectique sans fil : 1 port Bluetooth pour adaptateur X-FTB01
- Connectique de sortie : 1 REC Out, 1 Sub Out (75/150 Hz), 1 Pre out Hi-Pass (75/150 Hz), 1 Pre Out RCA et 1 XLR
- Sortie casque : 2 jack 3.5 mm en façade
- Commande trigger in et out : oui
- Compatibilité : 24/192 KHz PCM
- Bande passante : 20 Hz à 45 KHz
- Distorsion Harmonique : < 0.007%
- Rapport signal bruit : > 100 dB
- Dimensions : 230 x 120 x 280 mm (LxHxP)
- Poids : 5.3 kg
- Prix : 1000 € (finition noir ou blanc)
Spécifications BX1
- Puissance : 2 x 105 watts (8 Ω) et 2 x 150 watts (4 Ω)
- Bande passante : 10 Hz à 50 kHz (- 3 dB)
- Distorsion : < 0.03 %
- Rapport signal bruit : > 100 dB
- Séparation des canaux : > 70 dB
- Impédance d’entrée asymétrique : 20 KΩ
- Impédance d’entrée symétrique : 38 KΩ
- Dimensions : 230 x 160 x 309 mm (HxLxP)
- Poids : 8.5 kg
- Prix : 900 € (finition blanc ou noir)
Notre avis
- Qualité de fabrication : (4/5)
- Design/finition : (4/5)
- Fonctions/équipement : (5/5)
- Ergonomie : (5/5)
- Performances sonores pures : (4/5)
- Musicalité : (4/5)
- Intérêt : (4.5/5)
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