Test Shure M97XE : une cellule phono MM qui sait faire du gros son
Même si sa gamme est plus restreinte que celles d'Ortofon ou Audio-technica, Shure n'en reste pas moins un des grands spécialistes incontournables de la cellule phono pour la hifi ou pour les DJ. Son modèle haut de gamme M97XE développe une restitution pleine d'ampleur avec des basses profondes.
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Encore un grand spécialiste historique des cellules phonolectrices. Créé en 1925 par Sidney N. Shure, nous devons à cette marque américaine une des premières cellules stéréophoniques, avec celle de la marque allemande Elac, la fameuse M3D démontrant ainsi son pouvoir d’innovation au monde entier dans ce domaine. N’oublions pas que Shure s’est d’abord fait connaitre, car c’était l’un des quatre seuls fabricants de microphones aux USA dans les années 30.
Un peu plus tard alors qu'Ortofon sortait sa première cellule munie d'un diamant de profil elliptique, Shure lui répondait en 1964 avec un modèle qui allait déchainer des passions parmi les amateurs de Hifi, la toute première V15 qui connu 3 ans plus tard, une évolution, modèle type II ou Supertrack, découlant de la découverte de nouveaux élastomères et de nouvelles techniques de travail sur l’aluminium dans le but d’améliorer une nouvelle notion : la trackabilité. Cette V15 continuera sa vie jusqu’au milieu des années 1990 avec la version type V, une référence plébiscitée par tous les professionnels.
Aujourd’hui, Shure est surtout présent dans le monde des cellules pour DJ pour lequel elle propose six modèles. Elle n’en oublie pas pour autant la Hifi avec 3 modèles dont la M97XE, le haut de gamme de la marque, que nous testons ici. Cette cellule dispose d’un châssis et d'un cantilever en aluminium durci, un choix dicté pour réduire les vibrations parasites. D’autre part, elle est dotée d’un système de stabilisation unique (Dynamic Stabilizer) qui améliore son comportement avec des LP voilés par exemple. Une protection fixe évitera les dommages au diamant en cas de glissement sur le disque. Cette protection comprend également une mini-brosse qui nettoie le sillon avant le passage de la cellule.
À l'écoute : le confort avant tout
Écouter cette Shure M97XE juste après la 2M RED d’Ortofon ou, plus flagrant, une Grado Red 1, c’est totalement changer de registre. Autant l’Ortofon est très détaillée et dégraissée dans le bas du spectre et la Grado d’une finesse sublime, autant la Shure semble jouer la carte du confort d’écoute avec des basses très fournies et un haut du spectre, piqué certes, mais qui est légèrement descendant. Cette cellule a un côté quelque peu physiologique, car elle met en avant toute la région bas-médium, ce qui a comme conséquence une image stéréophonique d’une belle matière. Certes, on n’obtient pas la même définition, la même précision dans le positionnement des musiciens comme peuvent le faire une Nagaoka MP110, une Grado ou mieux une Audio-technica VM530EN, mais la Shure propose une belle mise en perspective de la scène sonore. Son caractère colle parfaitement avec le LP d’Amy Winehouse "Frank". Nous pouvons y découvrir que le timbre de la voix de cette chanteuse est bien respecté même si elle est légèrement mise en avant. Du coup, l’impression de présence scénique est parfaite. Le jeu du batteur est moins véloce et alerte en comparaison avec d’autres cellules, de ce côté elle est plus proche d’une Sumiko Pearl que d’une Goldring 2100.
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Nous avons donc pensé que sur de la musique classique, cette Shure M97xE tirerait mieux son épingle du jeu, et nous ne nous sommes pas trompés. Sur le disque de Régine Crespin chantant les "Nuits d’été" de Berlioz, la tessiture de cette cantatrice est magnifique. Cette cellule suit toutes les montées en puissance et les basses de cette voix de soprano dramatique. L’orchestre de la Suisse Romande dirigé par Ernest Ansernet prend toute la place qui lui revient. Les différents placements des rangs de musiciens sont tout à fait perceptibles. Le tout est d’une belle homogénéité qui fait émerger une certaine émotion. Ce n’est donc pas la cellule la plus démonstrative qui soit. En revanche, elle a pour elle une belle cohérence, un bel équilibre même si on regrette parfois qu’elle ne développe pas plus d’énergie sur l’ensemble du spectre. Elle conviendra plus à des mélomanes qu’à un public écoutant de la Pop ou de l’Electro.
Spécifications
Diamant : Elliptique
Cantilever en alliage d’aluminium
Niveau de sortie : 4 mV
Séparation des canaux : 25 dB
Compliance dynamique : non précisée
Résistance de charge : 47 kΩ
Poids : 6.6 g
Prix : 120 €
Notre avis
Transparence : (4/5)
Timbre : (4/5)
Dynamique : (3/5)
Intérêt : (3,5/5)
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