Test NuPrime DAC-9 + STA-9 : un couple ampli/préampli DAC, audiophile modèle et abordable
Voilà un couple bien assorti avec un look moderne et ses dimensions réduites grâce à des châssis tout en métal aux pans coupés du plus bel effet. Mais prudence, le DAC-9 et son fidèle compagnon STA-9 sont issus de technologies avancées comme des circuits d’amplification associant la Classe A et D et classiques grâce à des alimentations surdimensionnées tout à fait traditionnelles.
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Depuis la création de sa marque Nuprime, Jason Lin et son équipe d’ingénieurs vont de succès en succès grâce à des appareils tout à fait dans l’air du temps alliant une grande ergonomie, un design moderne et une sonorité très audiophile. Il faut croire que la scission avec NuForce (racheté par Optoma) et la création de Nuprime a donné des ailes aux concepteurs de ces produits ; une envolée vers un type d’appareil toujours très « Life style » mais pensés de façon audiophile. Nous avons déjà décerné un coup de cœur On-Mag au modèle IDA-8 (et son périphérique WR-100) dans notre guide 2016 de la Hifi 2.0, c’est au tour de cet ensemble séparé de poser les pieds sur les planches.
Un concentré de technologie et d’ergonomie
Commençons par le préamplificateur DAC-9 qui pourrait être considéré comme un dac/préampli s’il ne possédait pas une véritable entrée analogique. Il dispose au total de 5 entrées numériques : USB B asynchrone, USB A, optique au standard Toslink™, coaxiale RCA, et enfin une toute dernière qui sera à utiliser de préférence si nous voulons obtenir le meilleur de l’appareil, une symétrique AES/EBU via une XLR. Et comme nous venons de le préciser, une sixième entrée, analogique cette fois, termine l’énumération de la connectique du DAC-9. Nous notons également la présence d’une double sortie avec 2 RCA et 2 XLR (asymétrique et symétrique) et même une sortie optique afin de profiter des qualités de l’interface numérique ou de l’entrée analogique analogique de l’appareil sur un préampli/processeur Home Cinéma par exemple. A ce propos et ceci expliquant peut-être cela, la prise USB A peut accepter un dongle Bluetooth ApTx (BTR-8, 59€) ou mieux encore une véritable passerelle réseau Wifi ou Ethernet compatible DNLA au format de diffusion maximal Hi-Res 24/96kHz (WR-100). Ce WR-100 (219 €) permet la diffusion de la musique en dans toute la maison qu’elle provienne des services de streaming, d’un Idevice comme une tablette ou un téléphone ou de celle stockée sur un NAS au sein du réseau domestique.
Ergonomique et évolutif
Ce DAC-9 reprend les grandes lignes techniques de son grand frère le DAC-10 avec lequel il partage d’étage de gain avec des transistors à très faible bruit JFET et le contrôle de volume. D’autre part, et ce sera l’une des distinctions avec les produits Nuforce, le DAC-9 est doté d’une véritable alimentation linéaire avec un généreux transformateur torique suivi par des condensateurs de qualité estampillés NuPrime (et non les alimentations à découpage). Au cœur de l’appareil, nous trouvons une puce de conversion Asahi Kasei AK4490 EQ capable de travailler sur 32 bits jusqu’en 384kHz (PCM). Le coffret qui abrite tout ce petit monde est tout en aluminium que le futur acquéreur pourra choisir en finition argentée ou noire. Sachez que les pieds amortissants ont fait l’objet d’un brevet et que sur le display de la face avant affiche le volume souhaité et le taux d’échantillonnage des fichiers traités par l’appareil. Dernière chose, et nous le précisons de le préciser à chaque fois, un pilote est nécessaire pour le fonctionnement de l’appareil avec un ordinateur sous Windows. Il sert à permettre au DAC-9 d’accéder à la lecture de fichiers Hi-Res en mode ASIO (Audio Stream Input/Output), contournant de ce fait les limitations de résolutions imposées par Windows : une des conditions essentielles pour profiter de toutes les capacités de l’appareil. Ce Driver ou pilote est téléchargeable depuis le site NuPrime.
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Double jeu pour ce bloc de puissance
Sous ses airs de parfait petit innocent, le bloc STA-9 n’en cache pas pour autant une puissance assez conséquente puisqu’il affiche sans rougir et malgré sa faible dimension, deux fois 120 watts en mode stéréo et une fois 290 watts en mono. NuPrime a surement pensé que si l’utilisateur voulait, soit évoluer vers encore plus de musicalité avec une bi-amplification, soit donner plus de puissance à ses enceintes acoustiques, il devrait pouvoir le faire en conservant son bloc STA-9. Il lui suffit pour cela d’en ajouter un second pour compléter son installation. Et pour lui faciliter la tâche, deux petits interrupteurs permettent de basculer du mode stéréo ou mode mono. Ils sont situés à l’arrière près de la double entrée symétrique par XLR et asymétrique par RCA. Le schéma de branchement est même sérigraphié sur le dos de l’appareil pour lui éviter toute erreur de branchement.
Une fois le capot retiré, nous découvrons un agencement des composants très bien fait. De ce côté, nous pouvons tirer notre chapeau à l’équipe NuPrime, le montage est rationnel et aucune place n’est perdue. La première chose saute aux yeux, c’est la taille du transformateur torique, un modèle de chez Webb Electric de 40VA tandis que les condensateurs de filtrage sont fabriqués pour NuPrime sous un cahier des charges (4 x 2200µF/80V). Pour la partie amplification, le STA-9 ressemble au modèle ID-8 avec un étage d’entrée à transistors JFET fonctionnant en Classe A (un peu comme un amplificateur à tubes et ses triodes en entrée) à haute impédance.
Une classe D optimisée
En effet et pour les plus techniciens de nos lecteurs, depuis cette nouvelle classe d’appareils n’a pas obligatoirement une bonne réputation auprès des audiophiles, pensant qu’il agit d’une sorte d’amplificateur de type numérique. La marque française Devialet avec son système ADH a depuis quelque peu bougé les lignes. En réalité, les signaux en entrée sont modulés en une série d’impulsion, une opération inversant dans le signal analogique de puissance qui va alimenter les enceintes. Il n’y a rien de numérique dans cette opération contrairement aux idées reçues. Les circuits du STA-9 travaillent à des fréquences très élevées 500kHz, c’est-à-dire bien au-delà du taux d’échantillonnage de 44.1kHz alors que la plupart des circuits reprenant cette classe d’amplification ne dépassent pas les 300kHz. A ces fréquences, les transformateurs et les condensateurs travaillent beaucoup plus efficacement, ce qui rend possible de réduire leur taille. NuPrime revendique pour cet amplificateur une bande passante extrêmement large, un facteur d’amortissement très haut, un taux de distorsion très bas et une totale absence de déphasage. Précisons pour finir que pour le DAC-9 comme pour ce bloc d’amplification, un filtrage secteur est déjà installé dès la prise secteur femelle d’entrée, il est donc parfaitement inutile d’en ajouter un second, externe cette fois, cette opération risquerait de nuire à la qualité sonore de l’ensemble.
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Voilà un couple qui tranche avec les autres appareils de ce guide. Il représente, d’une certaine façon, une nouvelle génération d’amplification où le numérique est mis particulièrement à l’honneur tout comme l’encombrement qui doit rester faible. Cet ensemble DAC-9 et STA-9 est facilement pilotable depuis la télécommande, certes, sommaire, mais bien utile.
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CE TEST A ÉTÉ PUBLIÉ DANS NOTRE GUIDE HIFI 2.0
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Ecoute : un rendu sonore très « tubuesque »
L’ensemble a été testé que ce soit en mode symétrique et asymétrique, la première des deux solutions offrant il est vrai une meilleure séparation des canaux, une meilleure construction de l’image stéréophonique ; une configuration qui sera à préférer avec un câble de haute qualité donc bien plus cher. Et si ce n’est pas le cas, une liaison asymétrique de haute qualité permettra à ces deux appareils de parfaitement s’exprimer. Notre système est resté à l’identique avec les mêmes sources (platine VPI prime + Kiseki Blue N.S, lecteur réseau Lumin ou ordinateur sous Windows avec JRiver en application de lecture) et des Grand Cru Audio Horizon en enceintes acoustiques.
Si le modèle IDA-8 nous avait séduit par sa sonorité suave mais en même temps doté d’une poigne assez impressionnante pour un appareil de ce prix, l’écoute de l’ensemble DAC-9 et STA-9 va exactement dans le même sens. Il semble bien que le concept NuPrime qui consiste à mixer un étage de préamplification en Classe A avec un étage de sortie en Classe D de leur cru leur permet d’obtenir une sonorité qui conjugue une chaleur des timbres digne de la plupart des amplificateurs à tubes avec une tenue en puissance assez étonnante, surtout pour un amplificateur de cette taille soit dit en passant. Bon, les chiffres sont là : les 120 watts annoncés ne sont pas volés, le STA-9 arrive à tenir parfaitement les grandes colonnes que sont les Grand Cru Horizon et ce pour un prix moyen de gamme.
Comme indiqué plus haut, les timbres sont précis, mais sans brillance particulière. C’est bien le contraire qui se passe. Nous observons une sonorité très « tubesque » mais sans tomber non plus dans une certaine mollesse, ni assombrissement des timbres. L’écoute de la violoniste Anne-Sophie Mutter jouant le « Konzert Für Violine Und Orchester D-dur op.61, joué par l’orchestre du Philharmonic de New York et dirigé par Kurt Masur nous le prouve. Le son condense des qualités de douceur mais aussi de filé dans le haut du spectre. L’image stéréophonique étale bien les plans sonores et centre parfaitement Anne-Sophie Mutter entre les enceintes. Nous ressentons une impression de facilité comme si cet ensemble se baladait dans les partitions sans aucune difficulté. Lorsque l’orchestre démarre à l’unisson, le DAC-9 + STA-9 suit les écarts de niveaux et de dynamique sans montrer une quelconque faiblesse. La tessiture du violon est bien représentée et ce, sans qu’aucune brillance ou colorations ne viennent en perturber la reproduction. Même si l’on obtient un meilleur mordu avec certaines électroniques à transistors ou à tubes, c’est assez fouillé et précis ici. L’aigu respire et s’articule autour bien médium bien construit, tandis que le bas du spectre est tenu avec une excellente fermeté.
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En utilisant l’entrée analogique et une platine Vinyle de haute qualité (VPI Prime + Kiseki N.S + prépréampli à tubes Jolida), même sensation de confort d’écoute. En passant le disque de Marc Lavoine « Je descends du Singe », nous nous retrouvons dans une ambiance sonore souple et délié. Le bas du spectre est parfaitement tendu avec une basse électrique et une batterie qui savent rester à leur place tout en marquant bien leur présence. Le bas du spectre est en même tendu mais pas court. La voix du chanteur est bien placée en hauteur mais aussi au sein d’une image stéréophonique bien organisée. Elle reste bien cadrée entre les enceintes tout en accusant un relief sonore convaincant. Mais le plus impressionnant, outre ses qualités de médium assez charnu, c’est la capacité de cet ensemble à tenir des niveaux importants sans brocher tout en proposant une très bonne séparation des canaux. Il tient tout cela avec une aisance et une facilité déconcertante.
Impression de tonicité tout en douceur est affirmée une seconde fois avec l’écoute du CD de Jazz « The Touch of Your Lips » de Chet Baker avec Doug Raney à la guitare, Neils-Henning Ørsterd Perderson à la contrebasse. La sonorité chaude et onctueuse du couple NuPrime colle particulièrement bien avec la tessiture et surtout le jeu de Chet Baker. L’ambiance un peu sombre des œuvres de ce musicien de jazz est reproduite à l’identique avec cet ensemble. Nous pourrions souhaiter un son plus analytique, plus détaillé, mais le rendu sonore en perdrait en cohérence générale. Les registres s’articulent bien, sans effet de rupture ou de dissociation, ce qui au final donne une reproduction chaude et confortable. Nous avons souhaité confronter ces résultats en passant un autre enregistrement de ce musicien avec le disque « It Could Happen to You » un enregistrement de 1958. La différence du timbre de la voix de Chet (car beaucoup plus jeune) est flagrante comme le jeu de sa trompette, plus vif et énergique. Avec cet enregistrement, le DAC-9 + STA-9 continue à nous livrer un son combinant douceur des timbres et cohérence des registres. Le son est vivant mais pas frénétique. Le bas du spectre reste léger, percutant, mais pas trop il respecte surtout l’homogénéité de l’ensemble.
Le Dac-9 et STA-9 est le seul ensemble séparé de ce guide, beaucoup d’autres fabricants proposent dans cette gamme de prix des modèles intégrés. Cette architecture offre à l’acquéreur bien des possibilités d’évolution sans perdre la musicalité qui en fait une valeur sûre en matière d’électronique. Comme avec l’IDA-8, nous aurions souhaité une seconde entrée analogique, mais cet ensemble DAC-9 + STA-9 va dans le sens des appareils d’une nouvelle génération où le numérique règne en maître absolu comme sources d’écoute.
Site du constructeur : http://www.nuprimeaudio.com
Spécifications techniques NuPrime DAC-9 :
- Connectique d’entrée : 1 USB (PCM 384kHz-DSD256 en natif), 1 S/PDIF + 1 optique (PCM 192 kHz-DSD64 sous DoP), 1 AES-EBU XLR, 1 analogique, 1 USB A (Idevice, option Bluetooth ou récepteur Wifi)
- Résolution : 16/32 bits
- Distorsion harmonique + N : 0.0005%
- Rapport signal/bruit : > 113 dB
- Bande passante : 10Hz à 80 kHz
- Connectique de sortie : 1 paire asymétrique RCA, 1 paire symétrique XLR, 1 optique
- Dimensions : 235 x 281 x 55 mm (LxPxH)
- Poids : 2.3kg
- Prix : 800 € (finition noire ou argent)
Spécifications techniques NuPrime STA-9 :
- Puissance : 2 x 120W et 1 x 290W (4 & 8 ohms)
- Connectique : 1 paire asymétrique RCA et 1 symétrique XLR
- Rapport signal/bruit : - 80 dB, 1W, 10W, 100W
- Distorsion harmonique + N : 0.002%
- Bande passante : 10Hz à 50kHz
- Impédance d’entrée : 47kohms
- Dimensions : 235 x 281 x 55 mm (LxPxH)
- Poids : 3.8 kg
- Prix : 700 € (finition noire ou argent)
Note NuPrime DAC-9 + STA-9 :
- Qualité de fabrication : (5/5)
- Fonctions/Équipements : (3/5)
- Performances sonores pures : (5/5)
- Musicalité : (4.5/5)
- Intérêt : (4.5/5)
Commentaires (4)
J'ai acquis un Nuprime 9 SE & 2 Nuprime STA 9 que j'ai tous deux bridgés en mono pour alimenter des enceintes gourmandes. J'envisage de modifier ma configuration et j'en appelle à vos conseils et compétences.
Aujourd'hui chaque canal est connecté aux amplis en XLR. je souhaiterais désormais utiliser les deux amplis en stéréo avec le DAC, puis je sans dommages ni inconvénients connecter l'une des amplis en XLR et l'autre en RCA pour alimenter soit deux paires d'enceintes, soit une paire en bi amplification.
Merci de votre aide, je préfère vous demander avant de faire une connerie.
Par avance je vous en remercie et vous souhaite une belle journée.