Test iFi Audio Pro iDSD : DAC, préampli HiFi, lecteur de musique en réseau, ampli casque... et surtout 100 % audiophile
Avec cette nouvelle petite électronique sédentaire haut de gamme, à mi-chemin entre le monde professionnel et celui de la Haute Fidélité, la marque anglaise iFi Audio propose un produit multitâche extrêmement complet et aux circuits pétris de solutions audiophiles. En effet, le Pro iDSD est à la fois un convertisseur Hi-res compatible DSD, un lecteur de musique en réseau ainsi qu'un préampli et ampli casque à tubes offrant une multitude de possibilités de réglages.
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Le Pro iDSD est un produit multifacette totalement atypique. Il est conçu pour une nouvelle génération d'audiophiles qui téléchargent de la musique en audio Hi-res, utilisent fréquemment leur ordinateur comme source, sont adeptes des services de musique en ligne et de l'écoute à partir de casques haut de gamme aussi bien que depuis leur système HiFi. L'appareil prend la forme d'un petit boîtier très compact d'à peine plus de 20 cm de large et de profondeur, pour 6,3 cm de haut, accompagné d'une alimentation externe de la taille de celle d'un ordinateur portable. Le châssis, bien solide, possède une façade en aluminium de plus de 5 mm d'épaisseur. Il est enchâssé dans un profilé également en aluminium, aux parois ondulées, avec des découpes concentriques et un petit hublot à travers lequel on peut apercevoir les tubes installés à l'intérieur. L'esthétique rappelle celle d'électroniques de la marque Chord, également bien connue des audiophiles.
Un appareil aux réglages et à la connectique qui s'adaptent au maximum de besoins et d'envies
La façade de l’iFi Audio Pro iDSD possède un petit écran rond central, relativement informatif et bien lisible, et deux gros boutons rotatifs sur les côtés : à droite pour la sélection de la source et à gauche pour le réglage du volume. Elle est équipée de trois sorties casque aux standards jack 6,35 mm, mini-jack et jack 2,5 mm symétrique. À cela s'ajoutent deux petites clés à bascule pour choisir le mode d'amplification (transistors, tubes ou tubes+) et le gain (0,9 ou 18 dB), ainsi qu'un sélecteur, lui aussi rotatif, de mode de remastérisation numérique (Bit perfect, Bit perfect +, Gibbs Transient Optimized, Apodising, Transient Alligned). Sans entrer dans les détails, on peut donc affirmer que les possibilités de réglages et d'adaptation sont fort nombreuses.
L'étendue de la connectique à l'arrière est tout aussi étonnante. Cinq entrées numériques directes sont présentes : coaxiale et optique réunies sur la même prise RCA, USB-Audio, XLR et BNC. La dernière acceptant aussi le signal d'une horloge numérique de synchronisation externe, avec là encore la possibilité de choisir entre plusieurs modes de synchronisation (Atomic, DARS, 10 MHz ou Standalone).
S'ajoutent un lecteur de cartes mémoire SDHC, un port USB Host et, pour la liaison réseau, une antenne Wi-Fi ainsi qu'un port Ethernet.
Les sorties analogiques sont de leur côté doublées, à la fois sur prises RCA asymétriques et XLR symétriques. Là encore, l'iFi Audio Pro iDSD propose plusieurs modes de fonctionnement pour ces sorties : niveau fixe ou variable (piloté par le potentiomètre de volume en façade ou la télécommande), avec filtrage analogique "Pro" (pente raide) ou "Hifi" (pente douce).
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La multiplication des bonnes petites recettes audiophiles sans oublier des tubes NOS
L'alimentation est externalisée dans un boîtier spécialement étudié, iFi iPower Plus, d'une valeur de 15 V/4 A. Cela n'empêche pas le Pro iDSD d'être plein comme un œuf. Cela commence par des circuits de régulation d'alimentation très soignés et exclusifs à la marque. Viennent ensuite d'imposants étages d'isolation galvanique des entrées numériques traditionnelles, tout en composants discrets, ainsi qu'une interface asynchrone XMos XU21690/200 pour l'entrée USB-Audio. Puis il y a l'étage de conversion n'utilisant pas une, ni deux, ni trois, mais quatre puces DAC Burr Brown DSD1793 associées à une puce de type Crysopeia FPGA, capable de remastériser tous les flux numériques entrants jusqu'en DSD1024 ou PCM 768 kHz. Arrivent enfin les étages analogiques, eux aussi tout en composants discrets et en configuration symétrique. Pilotés par un potentiomètre Alps de qualité, ils sont divisés en sections semblant indépendantes pour les sorties asymétrique, symétrique et casque. Plusieurs buffers indiquent un fonctionnement en classe A, à partir de transistors J-FET, ou des tubes General Electric JAN 5670W (de type NOS, made in USA) selon le mode de sortie choisi par l'utilisateur.
Pour ceux et celles qui voudraient plus de détails techniques concernant les circuits du Pro iDSD, nous conseillons d'aller faire un tour sur le site Web d'iFi Audio, qui s’avère particulièrement bien fourni à ce sujet.
Une fonction lecteur réseau qui n'est pas anecdotique
Pour être honnête, je n'ai pas comparé et analysé toutes les combinaisons de réglages (il y en a plusieurs centaines au total) que propose le Pro iDSD d'iFi Audio, mais j'ai essayé d'en faire un tour assez exhaustif. À la vue de ses équipements et fonctions pléthoriques, on pourrait croire que cette petite électronique est assez gadget. Eh bien, il n'en est rien. Tous les essais que j'ai effectués se sont révélés intéressants, offrant à chaque fois des performances du meilleur niveau, même en tenant compte du tarif haut de gamme de ce produit.
Pour commencer, la fonction de lecteur réseau que je pensais un peu anecdotique, ne l'est finalement pas du tout. Elle fait appel au système LinkPlay et se pilote à partir de l'Application Muzo Player sous iOS ou Android. Le système LinkPlay inclut la compatibilité avec AirPlay et Spotify Connect, auxquels s'ajoutent l'accès direct à Tidal, aux Webradios (depuis TuneIn ou iHeartRadio) ainsi que la lecture de fichiers du réseau local en mode DLNA. L'appli Muzo Player m'est apparue relativement simple et ergonomique, tandis que la connexion au réseau par le Wi-Fi s'est faite sans encombre.
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Un super jouet pour audiophile et un appareil aussi performant que musical
Pendant les tests d'écoute, j’ai essayé les différents filtres et modes disponibles à travers les réglages de l’iFi Audio Pro iDSD. À chaque fois, j'ai remarqué de véritables différences dans le rendu sonore : un peu plus d'ampleur ou de profondeur stéréophonique, un peu plus de chaleur, un peu plus de dynamique et de mordant... Ces réglages sont vraiment conçus intelligemment. Ils travaillent de façon subtile, sans coloration ou effet outrancier, mais leur action est bien perceptible. Ils permettent de s'adapter au système que l'on alimente, que ce soit une chaîne Hifi, des enceintes amplifiées, un casque ou des écouteurs et aussi à la musique que l'on écoute. Parfois, sur certains morceaux on aura envie de garder tous les réglages au neutre alors qu'à d'autres moments, on préférera adoucir un peu les aigus, gagner en profondeur dans le grave, donner un peu plus de relief et d'ampleur à l'image stéréophonique.
Du coup, l’iFi Pro iDSD est un produit très polyvalent dans le sens où on peut optimiser sa restitution en fonction de la qualité de la source, du diffuseur ainsi que de l'enregistrement. Si ce dernier est un peu "limite", on a le loisir de légèrement gommer ses défauts, le magnifier et s'il est parfait, on adopte le mode le plus neutre pour un son le plus pur possible. Cela est d'autant plus appréciable qu'en mode neutre, comme celui des autres produits iFi Audio (mais de façon encore plus poussée ici), le son du Pro iDSD est très rigoureux, sans excès, avec une large bande passante, une image stéréophonique superbement construite et ne forçant le trait sur aucun registre. C'est subtil, délicat, détaillé, précis et transparent... le seul risque est de s'ennuyer un peu sur certains enregistrements manquant de personnalité, mais là justement on peut alors utiliser les différents réglages pour donner plus de couleur, plus d'énergie.
Ainsi sur "Morning Phase" de Beck (en version 32 bits/96 kHz) à partir du casque Sennheiser HD820 que j'ai utilisé pendant les essais de l'iDSD Pro, la guitare dans l'introduction est superbe. La caisse de l'instrument a du corps. Les cordes ont de la légèreté. On entend bien leurs vibrations sur les frettes métalliques du manche. Les timbres sont à la fois extrêmement riches et purs. Tous les autres éléments sont posés, détaillés, articulés. On peut très facilement isoler mentalement chaque instrument ou effet de mixage. Les coups de cymbales et leurs extinctions, très franches sur ce morceau, sont superbement rendus. Les chœurs, mi-homme, mi-instruments, donnent une atmosphère très aérée, spatialisée, tout en gardant ce côté très proche, façon close-up sur la voix. Le piano, la contrebasse, la délicate batterie, tout est superbement dosé.
Je me régale autant à bas volume, le son ne paraissant absolument pas éteint, qu'à niveau élevé où rien ne devient criard, forcé ou crispé.
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Ce DAC/ampli casque iFi Audio réveille extrêmement bien le Sennheiser HD 820, qui a besoin d'être un peu bousculé pour donner sa pleine mesure. Depuis mon MacBook et le logiciel Audirvana Plus comme lecteur de référence, sur "Get Lucky" des Daft Punk, le son claque avec un merveilleux swing. J'ai rarement entendu ce morceau donner une telle sensation de vitalité rythmique. Il y a de l'électricité dans l'air. La différence entre la version CD (16 bits/44 kHz) et MQA (32 bits/44 kHz) est sensible. On obtient une acoustique plus juste dans le second cas, un espace plus réaliste. On a l'impression de changer d'échelle, de passer d'un studio confiné à une scène plus ouverte, plus aérée plus « live ».
À nouveau, avec le morceau démo de la marque Light Harmonic, "A Place in The Choir", interprété par les élèves de la John Adams Academy de Roseville (Californie), je me plais à comparer les multiples formats que j'ai en ma disposition. Les différences sont subtiles, mais perceptibles. La version 24 bits/352 kHz finit par remporter mon adhésion face à celle en DSD64.
De même, sur les fichiers DSD128 de l'album "The Schubert Connection" par l'Oslo String Quartet (enregistrement 2L), les réglages du Pro iDSD se révèlent fort intéressants. Les violons sont au départ très mordants et un peu agressifs. En jouant sur le gain et les filtres numériques, ils redeviennent beaucoup plus doux et naturels à mes oreilles, juste un peu espiègles, alternant entre vigueur et suavité selon le mouvement.
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Bref, vous l'aurez compris, je me suis beaucoup amusé et régalé comme rarement à tester cet iFi Audio Pro iDSD. Il s'agit assurément d'un appareil unique, ultra performant et musical.
L'iFi Audio Pro iDSD décortiqué par ON mag
Spécifications
- Type : convertisseur, préampli, ampli casque et lecteur réseau
- Formats numériques acceptés : PCM jusqu'en 32 bits/768 kHz, DSD1024 (49,152 MHz)
- Entrées : USB, AES3 (XLR), S/PDIF (RCA coaxiale/optique), BNC (S/PDIF ou synchronisation d'horloge)
- Sorties : XLR et RCA fixe ou variable
- Niveau de sortie symétrique XLR : 4,6 V (Hifi) ou 10 V (Pro)
- Niveau de sortie asymétrique RCA : 2,3 V (Hifi) ou 5 V (Pro)
- Sortie casque : jack 6,35 et mini-jack asymétriques, jack 2,5 mm symétrique
- Puissance de sortie casque : 2 x 4,000 mW RMS sous 16 Ω, 2 x 1,500 mW RMS sous 64 Ω
- Plage dynamique : 119 dB
- Dimensions : 213 x 220 x 63,3 mm
- Poids : 1980 g
- Prix : 2750 €
Site web du constructeur : https://ifi-audio.com
Notre avis
- Qualité de construction : (4,5/5)
- Équipement et fonctions : (5/5)
- Ergonomie : (4/5)
- Performances : (5/5)
- Musicalité : (5/5)
- Intérêt : (5/5)