Test Philips Fidelio L3 : le casque luxueux et audiophile passe au sans fil et à la réduction de bruit
Il aura fallu attendre de nombreuses années pour que le Fidelio L3, successeur des excellents Fidelio L1 de Philips, apparaisse enfin. L'héritage luxueux du premier casque demeure, mais la formule se modernise clairement, passant d'un casque semi-ouvert filaire à un modèle Bluetooth à réduction de bruit active. Une évolution réussie ?
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Philips Fidelio L1
Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
L'avis d'ON-Mag : (4,5/5)
Prix : 350 euros
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Un design moins enthousiasmant, mais un luxe toujours bien présent
Les deux premiers Fidelio L arboraient un design aussi reconnaissable qu'inspiré, ce qui est un peu moins vrai concernant le L3. La formule s'assagit et rentre légèrement dans le rang. Le casque se plie davantage aux exigences du nomadisme, il déborde moins et devient également plus compact.
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Et pourtant, même si cette formule divisera, Philips la maîtrise de bout en bout. La sagesse apparente du Fidelio L3 n'entrave aucunement sa philosophie luxueuse. Le moindre élément est travaillé et parfaitement assemblé. Il est impossible ou presque de reprocher quoi que ce soit au L3 en matière de qualité de fabrication, et encore moins concernant celle des matériaux employés. Philips mêle le cuir Muirhead et l'aluminium avec un certain brio : arceau et coussinets en cuir, branches en aluminium, coques recouvertes d'un revêtement accrocheur... Le seul reproche que nous pouvons lui adresser, comme au tout aussi luxueux B&W PX7, est que sa structure n'est pas pliable.
Philips livre son casque Fidelio L3 avec une housse de transport en cuir, semi-rigide, particulièrement agréable au toucher.
Pas aussi confortable que les ténors du genre (Sony WH-1000Xm3 et Bose Headphones 700) car bien plus lourd (360 g), le Fidelio L3 reste néanmoins, à l'image d'un Apple AirPods Max tout aussi pesant, assez agréable à porter, même lors de longues sessions d'écoute. À l'image de l’Aonic 50 de Shure, il paraît toutefois hésiter entre nomadisme et format Hifi.
Ergonomie moderne, exécution classique
Aucun casque Bluetooth n'a encore trouvé la formule magique de l'ergonomie et le Philips Fidelio L3 ne fait clairement pas avancer les lignes. Ici, l'accent est principalement mis sur des commandes tactiles placées sur la coque droite, épaulées par un trio de boutons sur les tranches, ainsi que des capteurs optiques dans les coussinets.
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À l'usage, la surface tactile s'avère très fonctionnelle, bien qu'elle hérite des mêmes défauts que ses concurrents, à savoir un petit manque de réactivité çà et là. À ce titre, Philips tient presque la comparaison avec le Sony WH-1000Xm4, ce dernier affichant légèrement moins de latence entre l'appui et le déclenchement de la commande. L'expérience, bien qu’elle ne soit pas fabuleuse, est suffisamment précise pour ne pas être frustrante.
Aux commandes classiques s'ajoute l'application dédiée sur smartphone. Très claire mais un peu vieillotte dans sa conception, elle permet d'avoir directement accès aux modes de réduction de bruit (non réglables en intensité) et propose un égaliseur graphique 6 bandes plutôt efficace, personnalisable et doté de quelques présélections. Il est également possible de mettre à jour le micrologiciel du casque, ou encore de désactiver les commandes tactiles et les capteurs optiques. On remarque assez vite que cette application est limitée, bien qu'efficace. Elle n'est pas non plus à l'abri de quelques bugs (un ou deux plantages).
Un silence de second ordre, mais souvent suffisant
Philips maîtrise clairement le luxe, mais il ne faut pas demander à son casque de se confronter aux meilleurs sur le terrain de la réduction de bruit active. Le Fidelio L3 propose une isolation phonique passive efficace, mais sa fonction ANC déçoit un peu. Bien que cette dernière soit déjà plus que fonctionnelle, avec une annulation certaine dès les bruits des plus basses fréquences, l'atténuation ne dépasse jamais les 15 dB en général.
Sur ce point, le L3 fait tout de même mieux que l’Aonic 50. Là où le modèle de Shure justifie difficilement son statut de casque à réduction de bruit, celui de Philips propose un résultat plus silencieux et plus régulier. Si les références proposées par Bose, Sony et B&W se placent bien devant, le Fidelio L3 constitue un suiveur correct. Mais nous restons tout de même déçus, vu son tarif.
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Heureusement, le Fidelio L3 se rattrape un peu sur sa qualité de connexion Bluetooth, assez stable (surtout en AAC et AptX), et marquée par une prise en charge du codec AptX HD. À cela s'ajoute une autonomie excellente, dépassant facilement les 30 h avec la réduction de bruit activée (sous codec AAC, l'AptX HD diminuant cette endurance de quelques heures).
Même batterie à plat, le Philips Fidelio L3 autorise un fonctionnement passif, grâce à son entrée sur prise mini jack 3,5 mm.
Le plus bel équilibre
Véritable point fort des premiers modèles, la qualité sonore du nouveau Fidelio L3 devrait, à bien des égards, ravir l'audiophile nomade.
À ce titre, particulièrement en mode ANC, l'équilibre sonore est assez bluffant mais pas parfait (encore quelques oscillations). La signature est très légèrement basseuse, mais propose une harmonie des plus étonnantes. Le son ne souffre d'aucun manque et ne présente aucun pic trop marqué. Au contraire, la qualité technique de l'ensemble permet de faire parfaitement ressortir les détails, de distiller une scène sonore assez large mais surtout assez profonde pour un casque nomade, le tout sans accentuation de fréquence.
Tout comme le Shure Aonic 50 ou l’Audeze Penrose (en mode Bluetooth), le Philips Fidelio L3 est un casque à mi-chemin entre nomadisme et Hifi. Il partage réellement quelques qualités de cette dernière catégorie, en particulier sa maîtrise générale et son niveau de détails. Il développe une assurance qui lui permet de ne jamais forcer le trait. Cela se remarque particulièrement dans les basses, très profondes et amples, mais pas gonflées ni débordantes comme cela peut être le cas avec le casque Sony WH-1000Xm3. De même, il n’a pas besoin d'adoucir les aigus (autour de 2-4 kHz), chose que n'évitent ni le Sony ni le PX7 de Bowers & Wilkins.
Les aigus, justement, sont peut-être le seul sujet de reproche technique. En effet, quelques légères imprécisions peuvent apparaître, même si l'ensemble de cette gamme reste d'un très bon niveau.
Un peu plus rond que le presque analytique Aonic 50 de Shure, le Philips Fidelio L3 est largement de la même trempe sonore. Les deux possèdent la même polyvalence, mais ne s'adressent sans doute pas exactement au même public.
Luxueux et audiophile mais pas si dispendieux, le Fidelio L3 cultive une image hybride du casque audio, entre Hifi et nomadisme. Plus audiophile mais moins technologique que les autres concurrents haut de gamme, il ne plaira pas à tout le monde mais saura immanquablement trouver son public.
Le Philips Fidelio L3 sur le banc d'essai
Ci-dessus, la réponse en fréquence (non compensée) du Fidelio L3. En vert, la réponse en mode ANC et Transparency. Hormis une légère accentuation dans les basses, la signature est particulièrement proche de l'équilibre ressenti par l'oreille humaine. En violet, la réponse en fréquence sans ANC.
Mesure de la la réduction de bruit. En rouge, le signal témoin. En violet, avec ANC. En vert, isolation passive. En orange, le mode transparency (qui atténue déjà les basses).
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Spécifications
- Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
- Bluetooth 5.1
- Support des codecs : SBC, AAC, AptX, AptX HD
- Transducteurs dynamiques de 40 mm
- Réponse en fréquence annoncée : 7 Hz – 40 kHz
- Impédance : 16 Ohms
- Sensibilité : 103 dB/mW
- Autonomie annoncée : 32 h avec ANC, 38 h sans ANC
- Poids : 360 g
- Prix : 350 euros
Notre avis
- Construction : (5/5)
- Ergonomie : (4/5)
- Confort : (4/5)
- Réduction de bruit : (3/5)
- Qualité sonore : (5/5)
- Musicalité : (4,5/5)
- Intérêt : (4,5/5)
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