Test Creek Voyage i20 : petit ampli Hifi haut de gamme, au style très audiophile, mais qui casse les codes
Creek est une marque iconique du paysage audiophile britannique. Certains de nos lecteurs se souviendront sûrement de ses intégrés stéréo aux inscriptions vertes des années 1990, lauréats de nombreuses récompenses, appréciés pour leur son extrêmement vif et dynamique. La marque a connu quelques difficultés, mais a su se relever. Nous la retrouvons ici avec l’ampli stéréo intégré Voyage i20, un appareil discret mais résolument haut de gamme et doté d'un moteur explosif.
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Creek Voyage i20
Type : ampli stéréo intégré avec section DAC
L’avis d’ON-mag : (4/5)
Prix : 4950 €
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Pour un intégré stéréo proposé à près de 5000 €, on ne peut pas vraiment dire qu'il en impose. À ce tarif, on est habitués à des amplis plus massifs et déjà un peu plus prétentieux en apparence. Le Creek Voyage i20 est très compact. En le voyant pour la première fois, certains se demandent donc s'il n'y a pas erreur sur le prix. Pour être sincère : nous aussi, on s'est posé la question. Et en cherchant, nous avons trouvé plusieurs motifs d'explication et même quelques-uns de justification.
Amplification en classe G et alimentation à découpage. Hérésie ?
Comme nous l'évoquions, le Creek Voyage i20 est un ampli Hifi compact à la présentation sobre. Cela ne l'empêche pas d'afficher une très sérieuse qualité de fabrication. L'appareil possède une façade en aluminium d'à peu près 1 cm d'épaisseur, précisément usiné et aux bords parfaitement arrondis. Il est équipé de deux grosses molettes de réglage à pression en métal qui encadrent un large afficheur central. Outre la sélection de la source et l'ajustement du volume, ces deux molettes donnent accès à quelques fonctions supplémentaires : mise en veille et sortie de veille, mise en sourdine, intensité de l'afficheur, choix des filtres numériques pour la conversion PCM et DSD, désactivation automatique des sorties haut-parleurs lorsque l'on branche un casque, extinction automatique...
L'appareil est livré avec une télécommande et son interrupteur général est à l'arrière. Sur son dos la connectique comprend cinq entrées numériques (deux coaxiales, deux optiques, une USB), quatre entrées Ligne analogiques (trois sur RCA, une sur XLR), une antenne Bluetooth AptX HD, une sortie préampli et bien sûr les borniers pour une paire d'enceintes. En option (150 €), il est possible d'ajouter à l'appareil une carte préampli RIIA Sequel Mk4 pour cellules Phono MM et MC.
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Le châssis du Creek Voyage i20 est construit en tôle épaisse et donc très rigide. La conception est de Mike Creek, le fondateur de la marque, tandis que la fabrication est assurée en Slovaquie. Sous le capot, la disposition des circuits peut sembler a priori banale, mais la configuration est bien plus atypique qu'il n'y paraît.
L'étage de conversion numérique est classique, même s'il utilise une des meilleures puces AKM (AK4493EQ) travaillant sur 32 bits/768 kHz et en DSD. L'étage de puissance l'est beaucoup moins. Monté sur un dissipateur thermique en aluminium, il dispose de deux rampes d'amplification. D'un côté nous avons six petits transistors Mos-Fet de chez ON Semiconductor et de l'autre, deux paires de transistors Sanken de type Darlington, à forte capacité en courant (STD03P et ST03N). Il s'agit d'un montage en classe G, avec une rampe de transistors polarisée en classe A et l'autre en classe B.
Par ailleurs, l'alimentation de l'ensemble n'est pas de type linéaire avec un habituel transformateur torique ou en C. Elle est à découpage, comme c'est assez régulièrement le cas sur un ampli numérique ou en classe D, mais très peu fréquent sur un ampli analogique.
Parmi les autres raffinements du Creek Voyage i20 on peut souligner l'utilisation d'un contrôle de volume Muses haut de gamme, d'un faible taux de réaction global ou encore l'absence de capacités de couplage en sortie.
Ou coup de génie ?
Le Creek Voyage i20 n'a pas le look d'un ampli très musclé. Du coup, sur le terrain il nous a mis une claque. Les chiffres communiqués par le constructeur auraient cependant pu nous mettre la puce à l'oreille. L'appareil est capable de délivrer 2 x 120 watts sous 8 Ω, 2 x 240 watts sous 4 Ω et jusqu'à 480 watts par canal sous 2 Ω. Il peut donc supporter une charge (impédance) très basse, étant même capable d'un pic de courant (pendant 100 ms) de 26 A sous 0,5 Ω ! On est très proche de l'idéal théorique et à l'écoute, cela produit immédiatement l'effet Waouh.
Le Creek Voyage i20 développe une énergie, une puissance, une dynamique et un impact sans commune mesure avec ce que l'on attendait au vu de son gabarit. On sait que l'amplification en classe G est difficile à maîtriser. Eh bien, ici, elle l'est totalement. On retrouve réellement une restitution d'une densité, d'une poigne, d'une incarnation dignes de la classe A, avec la puissance que permet la classe B et sans la déperdition énergétique pas du tout écologique de la classe A.
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Pendant nos tests, l'ampli Voyage i20 n'a ainsi eu aucun mal à alimenter les enceintes Yamaha NS-2000A pourtant pas évidentes et assez énergivores. Il les a même sacrément bousculées, leur donnant une assise et un punch très jouissif dans le bas du spectre.
N'en déduisez surtout pas que le Creek Voyage i20 est une brute. Ça n'est absolument pas le cas. La restitution est énergique et puissante. Elle fait monter d'un cran la tension émotionnelle, mais elle est aussi parfaitement maîtrisée. L'image stéréophonique est solidement campée et définie en trois dimensions. L'équilibre tonal ne montre pas de défaut. L'appareil est capable de précision, de finesse et à ce titre sa section de conversion intégrée est particulièrement bien optimisée. Aucune pointe d'agressivité ou de dureté artificielle ne se manifeste à l'écoute. La restitution allie intensité, muscle et précision. Vous l'aurez compris, on adore cet appareil.
En résumé
Oui, dans l'absolu, le Creek Voyage i20 est un peu cher et c'est pour cette raison que nous ne lui accordons pas la note maximale. Mais sous son apparence très sobre et son gabarit poids plume, cet ampli hifi de 2 x120 watts fait preuve de génie musical. Grâce à ses étages de puissance en classe G et son alimentation à découpage, il délivre un son extrêmement musclé et enlevé. Sa section de conversion numérique/analogique haut de gamme constitue aussi un atout.
Le Creek Voyage i20 décortiqué par ON-mag
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Spécifications
- Type : ampli stéréo intégré avec section DAC
- Puissance : 2 x 120 watts sous 8 Ω, 2 x 240 watts sous 4 Ω
- Entrées analogiques : Ligne sur XLR, 3x Ligne sur RCA, Phono MM/MC en option
- Entrées numériques : 2x coaxiales RCA, 2x optiques Toslink, USB (compatible PCM 32 bits/384 kHz et DSD128), Bluetooth AptX HD
- Sorties : préampli, casque (de 12 à 600 Ω), haut-parleurs (impédance de sortie de 0,02 Ω et facteur d'amortissement de 400)
- Consommation repos/moyenne/max. : 0,5/20/600 watts
- Poids : 9 kg
- Dimensions : 43 x 8 x 35 cm
- Prix : 4950 €
Notre avis
- Construction : (4/5)
- Équipement : (4/5)
- Performances : (5/5)
- Musicalité : (5/5)
- Intérêt : (4/5)
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