Test Pro-Ject E1 Phono : une platine vinyle presque premier prix, déjà très audiophile et évolutive
L’E1 est la nouvelle platine phare d'entrée de gamme de Pro-Ject. Comme presque tous les modèles du spécialiste autrichien, elle est d'une conception minimaliste, typique des réalisations audiophiles, privilégiant les performances sonores avant tout. Voyons si les résultats sont à la hauteur.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Pro-Ject E1 Phono
Type : platine vinyle à entraînement par courroie avec préampli phono
Notre avis : (5/5), ON-topaudio Award
Prix au moment du test : 330 €
>>> RETROUVEZ TOUS NOS TESTS DANS NOS GUIDES ET MAGAZINES EN LIGNE
La Pro-Ject E1 est disponible en trois finitions (noir laqué, blanc laqué ou habillage vinyle façon bois) et elle existe en trois versions : E1 Phono (celle que nous avons testée, à 330 €) qui intègre un préampli phono RIAA, E1 BT avec émetteur Bluetooth en complément (400 €) et E1 "tout court" sans Bluetooth ni préampli phono (300 €).
La Pro-Ject E1 est une platine vinyle à entraînement par courroie, livrée prête à l'emploi, mais à commande manuelle. Elle ne dispose que d'un seul bouton, sur la tranche gauche de sa base. Heureusement, celui-ci est à trois positions : arrêt, 33 tr/min et 45 tr/min. Il n'est donc pas nécessaire, comme sur certaines autres platines vinyles audiophiles très dépouillées, de déplacer la courroie d'entraînement d'une poulie à l'autre du moteur afin de changer de vitesse. Cela est d'autant plus appréciable qu'ici le moteur est sous le plateau.
Une base simple, mécaniquement très soignée, permettant des évolutions
La base de la Pro-Ject E1 est constituée d'un simple panneau de bois aggloméré massif usiné, de 18 cm d'épaisseur. Elle est montée sur trois pieds en caoutchouc à patins en plastique dur sur feutrine qui assurent un excellent découplage mécanique vis-à-vis du support, comme nous avons pu nous en rendre compte pendant nos essais.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Contrairement à ce que l'on rencontre souvent dans cette gamme de prix, le plateau n'est pas en aluminium moulé. Il est en plastique noir brillant, creux et très léger, habillé d'un tapis de feutre. Il n'est pas directement entraîné par la courroie du moteur, mais par un contre-plateau, plus dense, en matériau synthétique plastique amortissant. En option (pour 129 €), il est possible de remplacer le léger plateau en plastique par un beaucoup plus lourd en acrylique usiné dans la masse. Référencé "Acryl it", il pèse presque 1 kg.
Le bras de lecture est simple et épuré. Il est constitué d'un tube droit en aluminium, monté sur cardan et pivot métalliques, avec porte-cellule vissé (non amovible). Son contrepoids excentré et non gradué est bloqué par une vis. Pour le régler, il faut utiliser la petite bascule fournie avec la platine ou une balance spéciale, ce qui n'est pas ce qu'il y a de plus pratique. Mais une fois qu'il est ajusté et en place, on ne risque pas de le dérégler par inadvertance. La cellule déjà prémontée sur le bras est une Ortofon OM5e d'une valeur d'environ 50 à 65 €.
Enfin, l'alimentation de la Pro-Ject E1 Phono est un petit boîtier secteur externe. Le préampli phono RIAA est installé sous la base, protégé par un solide capot en acier. Il utilise des amplis op JRC4580.
Des performances sonores un net cran au-dessus
La structure de la Pro-Ject E1 Phono est simple, mais la réalisation n'en demeure pas moins très soignée. Le mouvement du bras est bien huilé et son pivot limite au maximum les phénomènes de friction parasite. L'axe de rotation du contre-plateau, reposant sur une bille de roulement, est usiné avec une grande précision. On le constate lorsqu'on l'enlève ou le remet en place dans sa gorge en laiton, par le phénomène de ventouse ou d'amortisseur hydraulique bien marqué.
La platine est livrée prête à l'emploi avec le contrepoids du bras ainsi que la cellule déjà ajustés et fixés. Mais au cas où l'on voudrait refaire le réglage ou changer de cellule, une bascule pour mesurer la force d'appui et un guide d'alignement en papier sont fournis. Un câble RCA avec liaison de masse, de qualité audiophile, complète le package.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
À l'écoute, la Pro-Ject E1 Phono apparaît immédiatement supérieure à de bonnes platines plus grand public comme la Sony PS-LX310BT ou la Denon DP-300F. Ses commandes ne sont pas automatiques, mais en contrepartie, elle va nettement plus loin en termes de définition sonore. Son fonctionnement est particulièrement silencieux et son préampli phono est également de très bonne qualité, n'émettant que très peu de souffle.
Par rapport à ce que l'on a l'habitude d’entendre dans cette catégorie de prix, la Pro-Ject E1 Phono ne force pas le trait en matière de chaleur et de douceur. Elle sort de l'approche du "son vinyle" un peu caricatural, tout mou et tout moelleux. La restitution est précise, dynamique, distille beaucoup de détails. Le registre médium est d'une très belle ouverture, avec des timbres qui sonnent vrai.
Dans le même temps, la Pro-Ject E1 Phono évite l'écueil dans lequel tombaient certaines précédentes réalisations de la marque, dont le son pouvait paraître trop maigre, trop dur, trop étriqué. Elle apporte un meilleur équilibre, une image sonore plus vaste sans perdre en présence, un grave plus profond tout en restant bien tenu et détouré.
En résumé
Simple, conçue de façon intelligente avec beaucoup de savoir-faire et de soin, disponible en plusieurs versions, évolutive, la Pro-Ject E1 réalise la parfaite synthèse dans sa gamme de prix. Les performances de cette platine vinyle audiophile à entraînement par courroie sont du meilleur niveau. La restitution sonore concilie fraîcheur, ouverture et précision, bonne assise dans le grave et une excellente dynamique.
La Pro-Ject E1 Phono décortiquée par ON-mag
>>> À LIRE ÉGALEMENT : TOUS NOS TESTS DE PLATINES VINYLES
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Spécifications
- Type : platine vinyle à entraînement par courroie avec préampli Phono
- Vitesses : 33 et 45 tr/min
- Variation de vitesse : 0,7% en 33 tr/min, 0,6% en 45 tr/min
- Pleurage et scintillement : 0,25% en 33 tr/min, 0,23% en 45 tr/min
- Rapport signal/bruit : 65 dB
- Bras : de 8,6 pouces en aluminium, longueur effective de 218,5 mm, surplomb de 22 mm, masse effective de 7,0 g
- Cellule : Ortofon OM5e
- Dimensions : 420 x 112 x 330 mm
- Poids : 3,5 kg
- Consommation : 4,5 watts
- Alimentation : externe 15 VDC/0,8 A
- Prix : 330 €
Notre avis
- Construction : (4,5/5)
- Ergonomie : (4/5)
- Performances : (5/5)
- Musicalité : (5/5)
- Intérêt : (5/5)