Test Yamaha HA-L7A : un DAC/ampli casque d'exception, pour casques audiophiles exceptionnels
Après son retour en force sur le marché du casque planaire avec le splendide YH-5000SE, Yamaha se devait de délivrer une électronique à la hauteur. Le convertisseur et ampli casque très haut de gamme HA-L7A (3900 euros) répond à cette attente et semble regrouper tout ce que nous pouvons espérer d'un appareil d'exception.
Yamaha HA-L7A
Type : DAC/ampli casque/préampli stéréo
L'avis d'ON-Mag : (4,5/5)
Prix : 3900 euros
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Les L du désir
Peut-on encore créer un ampli casque original ? Yamaha répond par un grand oui et jette aux oubliettes le concept de design parallélépipédique, pour adopter un choix très artistique, mais qui suit également une réelle logique technique.
Le Yamaha HA-L7A présente ainsi un profil en L très original, porté par une conception à double châssis. Du côté gauche, un premier rectangle regroupe l'intégralité de l'alimentation. Trônant bien en évidence au sommet, un compartiment ventilé en forme de lemniscate renferme les deux transformateurs toriques. À droite, le second demi-châssis abrite les étages de conversion et d'amplification, accueillant également l'interface et les boutons de réglages.
Nous pouvons souligner l'étonnant équilibre stylistique qui se dégage du HA-L7A, malgré de nombreux détails en apparence discordants. La robe noire mate s'accorde avec quelques étranges incursions de jaune, des stries cerclent le châssis, mais seulement sur sa moitié gauche, etc... Tout ici ressemble à un petit patchwork, qui peut certes diviser, mais dont l’aspect premium ne peut être remis en cause.
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On retrouve le même luxe dans la qualité de construction, tout simplement irréprochable. Composé d'épaisses parois en aluminium sablé et anodisé, le corps du Yamaha HA-L7A est dense et parfaitement assemblé. La marque a réalisé un véritable travail d'orfèvre, où le moindre détail en apparence insignifiant bénéficie d'une finition de haut vol. Cela va sans dire, tout, des boutons jusqu'aux connectiques, suit cette logique jusqu'au-boutiste.
Une connectique en règle, mais des réglages presque minimalistes et quelques sacrifices ergonomiques à la beauté
N'être qu'un simple DAC/ampli casque à la connectique rachitique serait un peu décevant. Le Yamaha HA-L7A évite heureusement cet écueil et s'affirme comme un véritable hub sonore. Hormis une fonction connectée, ainsi qu'un récepteur Bluetooth, il ne lui manque rien.
Pour les entrées numériques, le Yamaha HA-L7A propose la classique triplette USB (format USB-B), optique Toslink et RCA S/PDIF. Côté analogique, une entrée RCA permet à l'appareil d'assurer la fonction de pur amplificateur casque.
Mais c'est avant tout par ses sorties que ce modèle brille. Outre des connectiques analogique RCA et XLR, commutables en niveau fixe et en niveau variable (mode préamplificateur), la création de Yamaha dispose, en façade, de prises casque sur jack en 6,35 mm et jack 4,4 mm (symétrique), ainsi que sur connecteur XLR 4 broches.
Cette polyvalence s'accompagne d'une ergonomie assez bien pensée. Tout est entièrement pilotable depuis un ensemble de neuf boutons discrets placés sur la face supérieure, mais également à l’aide d’une télécommande très complète.
Par ailleurs, tout en conservant une interface assez intuitive, le HA-L7A offre déjà un joli petit panel de réglages : sélection du filtre en sortie de DAC, réglage des modes sonores Sound Field et Pure Direct, ajustement du gain.
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S'il est difficile de réellement critiquer les choix de Yamaha, le minimalisme de l’appareil implique tout de même certaines limitations. Les réglages sonores peuvent certes suffire à de nombreux audiophiles, mais ils restent selon nous superficiels. Des ajustements avancés, comme une égalisation ou un réglage de la balance droite/gauche, auraient permis au HA-L7A de se démarquer. De son côté, le petit écran monochrome apporte un léger plus à l'expérience, mais il semble sous-exploité. Enfin, les molettes ultra plates sont très élégantes, mais leur forme, trop imbriquée dans le châssis, les rend peu agréables à manipuler.
Une architecture technique haut de gamme avec étages de sortie symétriques à masse flottante
Résolument haut de gamme, l'architecture technique du Yamaha HA-L7A est exemplaire. La marque sépare totalement l'alimentation du reste des circuits, elle met en avant des circuits et technologies développés en interne et ne se repose que sur des éléments très haut de gamme.
Base de cette architecture, l'étage de conversion comprend une puce ES9038PRO d’ESS, épaulée par des oscillateurs de haute qualité. Cet étage est suivi par un ensemble de circuits entièrement symétriques, faisant la part belle aux composants discrets. Le tout fonctionne sur un principe typique des produits haut de gamme Yamaha : le montage Floating Balanced (circuits symétriques à masse flottante). Le constructeur se démarque également de la concurrence par de nombreux petits plus, comme un réglage du volume par pas de seulement 0,25 dB, ainsi que la mise en place de deux technologies maison : la virtualisation sonore Sound Field et le mode Pure Direct qui permet de contourner tous les circuits de traitement, pour un résultat proche du "bit perfect".
Une image stéréophonique exceptionnelle et un rendu sonore de très haute précision
À l'écoute, nous nous y attendions, le Yamaha HA-L7A possède toutes les propriétés d'un DAC/ampli casque haut de gamme de nouvelle génération. À l'image du Ferrum Audio Erco, tout ici est un bel exemple de puissance, de technicité audio et de musicalité.
De par son excellent sens de l'ouverture, l’appareil déploie une scène sonore exceptionnelle, détaillée et précise, ample et profonde. Sa capacité à séparer les instruments, ainsi que sa rigueur extrême et son absence totale de bruit de fond décelable à l'oreille lui permettent de s'adresser à tous les styles musicaux et tous les types de casques et d'écouteurs, des plus énergivores aux plus sensibles.
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L'étage d'amplification, aussi performant que sur les meilleurs modules THX-AAA, parvient à concilier neutralité extrême et sonorité agréable. À ce niveau de performances, il reste toutefois difficile pour le Yamaha HA-L7A de véritablement se détacher de son concurrent de chez Ferrum Audio (certes un peu plus rustique sur la forme) tant les deux produits maîtrisent leur sujet. Nous ne pouvons ainsi pas faire plus qu'asséner quelques remarques mesquines, comme le côté franchement anecdotique du traitement audio Sound Field. En dehors de cela, le HA-L7A est un sans-faute, qui se place au sommet de la hiérarchie des DAC/amplis casque.
En résumé
Yamaha force véritablement le respect avec son HA-L7A. Un peu folle en apparence, la dernière création du constructeur n'en est pas moins un bel objet d'art, doublé d'une belle prouesse technologique. Ainsi son design atypique et envoûtant sert-il une architecture audio maîtrisée de bout en bout, le tout au format hub sonore. Hormis pour quelques choix ergonomiques contestables, ce DAC/ampli casque est parmi ce qui se fait de mieux en la matière.
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Spécifications
- Type : DAC/ampli casque/préampli stéréo
- DAC : ESS ES9038PRO
- Amplification symétrique à masse flottante
- Technologies sonores Sound Field et Pure Direct
- Entrées numériques : USB-B, 1 optique Toslink, RCA S/PDIF
- Entrées analogiques : Ligne sur RCA
- Sorties analogiques : Ligne/préamplifiée (commutateur) sur RCA, Ligne/préamplifiée (commutateur) en double XLR 3 broches
- Sorties casque : jack 6,35 mm (asymétrique), jack 4,4 mm (symétrique), XLR 4 broches (symétrique)
- Réponse en fréquences (-3 dB) : 4 Hz – 80 kHz
- Rapport signal/bruit (sans précision de mesure) : 120 dB
- Puissance de sortie : 1000 mW par canal sous 32 ohms
- Télécommande livrée
- Dimensions : 333 x 133 x 189 mm
- Poids : 5,3 kg
- Prix : 3900 euros
Notre avis
- Construction : (5/5)
- Ergonomie/connectique : (4/5)
- Qualité technique : (5/5)
- Musicalité : (4,5/5)
- Intérêt : (4,5/5)