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Test Musical Fidelity A1 : la réédition de ce petit ampli Hifi de génie des années 1980, en classe A, tient-elle ses promesses ?

Le Musical Fidelity A1 est un petit ampli intégré stéréo très original, qui a marqué l'histoire de la Hifi des années 1980 et 1990. D'un look atypique, il fonctionne en classe A. Sa puissance est donc de seulement de 2 x 25 watts, ce qui peut paraître bien faible, mais il est réputé pour sa très grande musicalité. Audio Tuning Vertriebs GmbH, qui détient maintenant Musical Fidelity aux côtés de la marque de platines vinyles Pro-Ject, a décidé d'en lancer une nouvelle version. Esthétiquement, celle-ci est très proche de la version originale, mais se permet plusieurs modifications et améliorations dans les circuits internes.

Musical Fidelity A1

Type : ampli intégré stéréo
L’avis d’ON-mag : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5)
Prix au moment du test : 1600 €

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C'est quoi l'amplification en classe B, en classe AB et en classe A ?

Les étages d'amplification audio analogique fonctionnent pour la plupart à partir d'une ou plusieurs paires de transistors (ou tubes) complémentaires montés en push-pull. Pour chaque paire, sur le signal audio autour du point de relais entre le transistor qui "pousse" (push) et celui qui "tire" (pull), peut se produire un petit décrochage ou une sorte de latence. On appelle cela la distorsion de croisement ou de commutation.

Dans un amplificateur en classe B, un des deux transistors se charge de toute la partie positive du signal audio et l'autre de la partie négative. Le point de relais correspond donc au signal à zéro et la distorsion de croisement se manifeste sur les plus petits signaux là où elle est la plus gênante.

Pour y remédier, en classe AB, on applique une tension de polarisation afin de décaler le point de relais à un niveau plus élevé. La distorsion de croisement se trouve noyée dans le signal. Par exemple sur un amplificateur de 100 watts, si la tension de polarisation correspond à 10% de la puissance maximale, ce qui est déjà beaucoup, la distorsion de croisement se manifestera à partir de 10 watts et sera proportionnellement beaucoup plus faible que sur un ampli en classe B.

La solution ultime est la classe A. Elle consiste en une polarisation supérieure à la puissance maximale de l'amplificateur. La distorsion de croisement est ainsi totalement absente. On parle parfois de pure classe A, pour bien distinguer les appareils travaillant totalement en classe A de ceux utilisant une forte polarisation et travaillant en classe A jusqu'à 10 watts par exemple. Il s'agit d'une explication imagée, à laquelle on peut trouver à redire d'un point de vue strictement technique, mais l'idée est là.

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Le défaut de la classe A est que la polarisation consomme un courant supérieur à la puissance de sortie maximale. L'appareil a donc un très mauvais rendement énergétique et il chauffe énormément, ce qui peut poser des problèmes de fiabilité. Toute la puissance consommée qui n'est pas dissipée en puissance "audio" l'est sous forme de chaleur. En contrepartie, beaucoup d'audiophiles s'accordent à dire que la classe A apporte à l'écoute une dynamique, une tenue des graves, une sensation de puissance supérieure à la classe AB.

Musical Fidelity A1 test ON mag 1

Un intégré stéréo presque minimaliste, en apparence très proche de la version d'origine des années 1980

La nouvelle version du Musical Fidelity A1 reprend presque trait pour trait l'apparence du premier modèle de 1984. Il y a eu beaucoup de versions de l'appareil (comme on peut le voir sur le site Audyo Lab), mais la forme n'a jamais vraiment changé et la dernière mouture lancée en 2023 ne redéfinit pas la règle.

On retrouve donc la façade en aluminium avec la partie basse en biseau ainsi que l'épais capot lui aussi en aluminium, parcouru de près d'une quarantaine d'ailettes de dissipation thermique. En fonctionnement, la température de ce capot monte, selon nos mesures, à une soixantaine de degrés en son centre et à une cinquantaine de degrés sur sa périphérie. On ne se brûle pas en le touchant, mais c'est limite, et, cela va de soi, il ne faut surtout pas couvrir l'appareil.

Le panneau avant comporte un potentiomètre de volume au centre et un sélecteur à droite qui propose désormais six sources (au lieu de cinq à l'origine) dont une phono commutable en mode MM ou MC. Entre les deux molettes, le bouton poussoir change de fonction. Il ne sert plus de contrôle de monitoring, mais au choix du gain et de la sensibilité du réglage de volume : 0 dB (mode "direct)" ou +10 dB (mode "normal"). Enfin, tout à gauche, l'interrupteur est surmonté d’un témoin lumineux bleu et non plus rouge comme au siècle dernier.

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On note aussi l'apparition d'un très discret récepteur infrarouge. Le volume du Musical Fidelity A1 est désormais pilotable à partir de la télécommande, mais pas le sélecteur de source.

Des circuits électroniques grandement modernisés, mais le châssis historique conservé

Le coffret du Musical Fidelity A1 millésime 2023 est conforme à celui d'origine. Il est assemblé à partir de plaques d'acier bien rigides (et non de tôles pliées) ainsi que d'épais panneaux d'aluminium pour la façade et le capot, comme nous l'avons déjà évoqué précédemment. Il y a du génie dans cet assemblage dont on doit la conception à Antony Michaelson, le fondateur de la marque. Si un constructeur se lançait aujourd'hui, en partant de zéro, dans la conception d'un produit similaire, on ne serait pas surpris de le voir vendu deux à trois fois plus cher.

À l'intérieur de l'ampli, si la topologie globale reste la même, on remarque beaucoup de changements. L'alimentation est toujours confiée à un transformateur toroïdal de belle taille (10 cm de diamètre pour 5 cm de haut). Celui-ci est maintenant de type double mono et fabriqué sur cahier des charges spécifique au Musical Fidelity A1. Sa section de filtrage a été considérablement revue à la hausse. Elle comporte huit condensateurs Semicon Japan de 10 000 µF sous 35 V chacun, soit un total de 80 000 µF sous 35 V (contre 40 000 µF sous 25 V à l'origine).

Musical Fidelity A1 test ON mag 3

Le préampli phono MM/MC intégré annonce fonctionner en mode discret. On y trouve deux amplis Op Texas Instruments (TL027CP). Le potentiomètre de volume est un modèle Alps motorisé. Le sélecteur de source reste de son côté de type mécanique.

Dans la section de préamplification, toutes les capacités sur le trajet du signal sont au polypropylène et les résistances sont à faible bruit, à film métal. Le rail en aluminium sur lequel sont montés les étages d'amplification a diminué d'un tiers de sa longueur. Les transistors de puissance, en configuration simple push-pull, sont des modèles ST (TIP35C et TIP36C) en boîtier TO-247, plus modernes, mais aussi plus économiques que ceux en boîtier TO-3 de 1984 (que l'on peut voir sur le site markhennessy.co.uk).

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La musicalité de la classe A n'est pas une légende

Peu après sa sortie, à la fin des années 1980, la version de l'époque du Musical Fidelity A1 était vendue en France aux alentours de 4000 francs alors que le SMIC net mensuel était de l'ordre de 3500 francs. Aujourd'hui, sa nouvelle mouture est positionnée à 1600 euros tandis que le salaire minimum avoisine 1400 euros. Le tarif en francs/euros constants n'a donc pas augmenté. C'est appréciable, surtout si l'on compare au prix du Naim Nait 50 d’aujourd’hui (réédition du Nait 1 des années 1980) proportionnellement deux fois plus élevé, témoin d'une politique tarifaire de la part de Focal/Naim que l'on peut qualifier d'abusive.

Sur le terrain, dans nos conditions tests, après une dizaine de minutes de chauffe, le Musical Fidelity A1 consomme environ 90 watts en permanence. C'est un peu moins que les 130 watts annoncés sur le panneau arrière. Il est à noter que Musical Fidelity indique un fonctionnement "en classe A qui glisse (sans commutation) doucement vers la classe B, lorsqu'il est nécessaire de fournir plus de courant". Ce n'est donc, a priori, pas de la pure classe A.

Musical Fidelity A1 test ON mag 2

À l'écoute, les 2 x 25 watts, fidèles à ce que l'on connaît de la classe A, donnent une impression de puissance bien supérieure et suffisent très largement à la plupart des usages. Le Musical Fidelity A1, relié par le biais de câbles Real Cable Prestige 600, n'a eu aucun mal à alimenter les colonnes Triangle Borea BR10 ou encore nos enceintes point de repère Kelinac KEL 714 MG.

Le registre grave descend très bas et semble très bien tenu. Les différences d'intensité et de profondeur sont particulièrement bien marquées, donnant une excellente lisibilité et beaucoup de punch à la rythmique d'une basse électrique par exemple. Il se dégage une sensation d'énergie et de maîtrise tout à fait inhabituelle pour un amplificateur de seulement 2 x 25 watts.

L'équilibre tonal est très chaleureux et pas exempt de quelques colorations, notamment dans le haut du spectre. Les timbres sont riches, rutilants, charnus. Cependant, la restitution ne paraît pas trop sombre, trop lourde et nullement éteinte. Au contraire, elle paraît agile et vive. Le registre médium n'est pas en retrait. Il fait preuve à la fois de beaucoup de matière, d'ouverture et d'une certaine légèreté. Les voix ont de la présence tout en étant spécialement bien incarnées. Cela sonne incontestablement de façon très naturelle.

L'image stéréophonique est de la même veine. À la fois vaste et empreinte d'un rare réalisme. Elle a du relief, est bien focalisée tout en évitant de donner une impression de surdéfinition.

En résumé

D'après nous, à l'écoute de cette réédition du fameux Musical Fidelity A1, on peut dire que la réputation de musicalité de la classe A n'est pas surfaite. Avec ce petit ampli Hifi stéréo, le message sonore semble couler de source de façon naturelle, avec de la matière, de la richesse et une superbe énergie. Dans la pratique, ses 2 x 25 watts semblent bien plus puissants qu'on ne pourrait le penser. On peut aussi saluer le sérieux de fabrication, celui du travail d'optimisation sur des circuits dont les origines remontent aux années 1980, ainsi que le rapport qualité/prix.

Le Musical Fidelity A1 décortiqué par ON-mag

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Spécifications

  • Type : ampli intégré stéréo
  • Puissance : 2 x 25 watts en classe A sous 8 ohms
  • Entrées : 4x Ligne, phono MM/MC
  • Rapport signal/bruit : 82 dB (Ligne), 75 dB (phono MM), 70 dB (phono MC)
  • Séparation des canaux (diaphonie) : 85 dB
  • Réponse en fréquences (à 0/+1 dB) : 10 Hz à 40 kHz
  • Facteur d'amortissement : 150
  • Consommation maximale : 130 watts
  • Poids : 10,5 kg
  • Dimensions : 44 x 6,83 x 28,33 cm
  • Fabriqué à Taïwan
  • Prix : 1600 €

Site web de la marque : www.musicalfidelity.com

Notre avis

  • Fabrication : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5)
  • Fonctions : etoile verteetoile verteetoile verteetoile demi verteetoile grise (3,5/5)
  • Performances : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile demi orangeetoile grise (3,5/5)
  • Musicalité : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte (5/5)
  • Intérêt : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5)



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