Test ensemble casque Hifiman Mini Shangri-La : un maître électrostatique du détail et de la transparence

Suite spirituelle de l'ancien Jade II et petit frère lointain du très High-End Shangri-La, l'ensemble Hifiman Mini Shangri-La, composé d'un casque électrostatique et de son amplificateur dédié, se veut une parfaite introduction à cette technologie reine. Rêve de bien des audiophiles, le casque électrostatique affiche en effet des avantages indéniables par rapport aux modèles électrodynamiques et orthodynamiques (planaires), en particulier dans le haut du spectre. Grâce au prix très contenu de sa création (2560 € casque + ampli), Hifiman peut-il faire l'unanimité ?

Hifiman Mini Shangri-La

Type : casque Hifi ouvert et amplificateur pour casque électrostatique
L’avis d’ON-mag : (4,5/5)
Prix au moment du test : 2560 euros (casque + ampli)
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Un casque confortable, qui va au plus simple

Difficile de ne pas pointer du doigt la simplicité formelle de l'ensemble Mini Shangri-La, ce qui est particulièrement vrai pour le casque en lui-même. Ce produit ne se lance pas dans la course au premium, mais réutilise de nombreuses pièces de casques de milieu de gamme déjà existants.

Ainsi sa structure, à savoir l'arceau/bandeau et les branches, est-elle totalement reprise de références comme l'Edition XS. Les branches en métal sont de facture correcte, mais montrent un léger jeu par rapport à leur logement dans l'arceau, ce dernier étant intégralement en plastique. De même, l'arceau et le repose-tête sont franchement quelconques, car assez souples mais sans que leurs finitions soient d'une grande qualité. Seules les grilles externes des oreillettes, en acier, se détachent un minimum du lot.

Rien de remarquable à signaler non plus du côté du câble plat, non détachable. Sa conception est classique, pas réellement premium, mais elle limite les effets indésirables comme les bruits microphoniques. Quoiqu'il en soit, nous comprenons vite qu'Hifiman sacrifie un peu la forme pour se concentrer sur le confort.

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Justement, le confort est d'un bon niveau général. En limitant le poids de son casque Mini Shangri-La à 320 g, câble inclus, le constructeur ouvre la porte à de très longues sessions d'écoute. La pression est suffisamment bien répartie sur le sommet du crâne et le niveau de serrage négligeable. À l'instar de l'Edition XS, le seul défaut à ce niveau est à chercher dans la taille démesurée des oreillettes et de leurs coussinets qui débordent assez facilement sur la mâchoire. Fatalement, ce casque n'est pas vraiment adapté aux petites têtes.

Un amplificateur pragmatique

Lui aussi assez minimaliste, l'amplificateur associé au casque assure l'essentiel, car il regroupe les deux types d'entrées analogiques, RCA et XLR, tout en étant équipé de deux sorties casque. Hifiman ne réinvente pas la roue et se base sur la plus "standardisée" des connectiques électrostatiques, celle appelée Stax Pro, comportant cinq broches. Le casque en lui-même peut ainsi être utilisé sur d'autres amplificateurs, tandis que d'autres casques pourvus d’une connectique Stax Pro peuvent être branchés sur l'amplificateur.

Plutôt compact (255 x 251 x 93 mm), l'appareil affiche une qualité de conception tout à fait à la hauteur, sans génie mais sans défaut. Intégralement en métal, son châssis dispose d'une épaisse façade en aluminium brossé, qui accueille deux rutilants boutons rotatifs : un sélecteur d'entrée à deux positions et un potentiomètre de volume.

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Nouvelle résolution sonore

Sur le papier, difficile de ne pas être impressionné par la proposition d’Hifiman. Chaque oreillette du Mini Shangri-La est équipée d'un transducteur électrostatique directement dérivé de celui qui équipe le Shangri-La jr. Cet élément se compose d'une large et fine membrane avec revêtement à "nanoparticules", d'une première couche de protection "nanométrique" permettant de laisser circuler l'air tout en bloquant les poussières, et d'une grille de protection externe en acier. Par rapport à ses grands frères Shangri-La et Shangri-La jr, le Mini Shangri-La se distingue par l'utilisation de stators (grilles permettant l'attraction et la répulsion de la membrane) moins haut de gamme.

Quant à l’amplificateur, sans être High-End, il ne manque pas d'ambition. Les étages d’amplification sont entièrement à base de transistors, il dispose d'une alimentation linéaire, d'une architecture symétrique et fait la part belle aux composants discrets. L'une de ses particularités réside dans l'absence de transformateur de sortie.

On reproche souvent aux casques électrostatiques une réponse trop timorée dans le bas du spectre… Ce qui est malheureusement le cas du Mini Shangri-La, qui, s'il ne présente pas une extension catastrophique dans ce domaine, affiche clairement un retrait. C'est son seul réel défaut. Il manque de rondeur et d'ampleur dans les graves, mais absolument pas d'énergie. En effet, le son est incroyablement percutant lorsque le morceau de musique le demande, avec une netteté impressionnante dans les attaques.

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Au-delà de son caractère très "rapide", c'est aussi par la linéarité ainsi que l'équilibre des médiums et des aigus que l'Hifiman Mini Shangri-La brille. Délivrant un son extrêmement riche et précis, de tous les casques qui soient passés sur nos oreilles, c’est aussi l’un de ceux qui procurent la restitution la plus détaillée. Moins musical que le Warwick Bravura (plus charpenté), il fait presque jeu égal avec lui lorsqu'il s’agit de révéler les infimes nuances d'un morceau.

Hormis une petite accentuation autour de 4 kHz, qui peut rendre ce casque agressif à haut niveau, et un léger creux autour de 6 kHz, les timbres sont bluffants de réalisme. Grâce à cet équilibre et à l'extension assez prodigieuse dans les aigus, l'image sonore est particulièrement étendue sur les côtés et la séparation des instruments idéale.

Néanmoins, malgré ses immenses qualités techniques, l'Hifiman Mini Shangri-La n'est fait pas pour plaire à tout le monde. Son retrait dans les très basses fréquences, difficile à corriger efficacement via un égaliseur, apporte une sonorité très claire, presque trop claire, qui peut être ressentie comme fatigante. En revanche, pour qui accroche à cette personnalité, difficile de trouver plus impressionnant, en particulier dans cette gamme de prix.

De son côté, l'amplificateur se révèle un très bon complément, puisque celui-ci ne bride pas le potentiel du casque. Suffisamment puissant, il distille une sonorité virtuellement transparente, car sans distorsion ni bruit de fond audible.

En résumé

Particulièrement simple sur la forme, l'ensemble casque électrostatique et ampli dédié Hifiman Mini Shangri-La préfère se concentrer sur l'essentiel : le confort et la qualité sonore. Cette dernière, d'une technicité hors du commun, ne pèche que dans le bas du spectre, un peu trop timide. Pour le reste, tout est là : ouverture, détails, rapidité, respect des timbres.