AO Le dernier néandertal

Note Artistique : (3,5/5)
Note Technique : (5/5)

Comment imaginer un improbable croisement entre l’Homo sapiens et Néandertal ?

Infos

• Titre original : AO Le dernier néandertal
• Support : blu-ray
• Genre : aventures
• Année : 2010
• Réalisateur : Jacques Malaterre
• Casting : Simon Paul Sutton, Aruna Shields
• Durée : 1 h 24 mn
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes son : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français ou sans voix off
• Bonus : Papa Neandertal (65 mn, réalisation de M. Aït-Habbouche), Making of (26 mn, réalisation de P. Glaize), photographies, bande-annonce.
• Éditeur : UGC

Synopsis

Dans le nord de l’Europe, une tribu de néandertaliens qui vivait vers 30000 est brutalement anéantie à l’exception de AO qui part à la recherche de son frère jumeau. En chemin il croise la route d’une femme homo sapiens AKI, seule avec son enfant...

Galerie de photos

Commentaire artistique

Jacques Malaterre est connu du grand public par ses nombreux « docu-fictions » télévisés dédiés à nos ancêtres lointains : L’Odyssée de l’espèce (2003), Homo Sapiens (2004), Le Sacre de l’homme (2007). Avec ce long métrage il s’affranchit des contraintes du genre en passant à une version fictionnelle plus souple et dispose des moyens techniques et financiers plus conséquents du cinéma. Sans sacrifier à la volonté de plausibilité scientifique, le format permet d’omettre les incertitudes sur la cause de la disparition des néandertaliens et sur leur éventuelle rencontre. Le scénario brode sur un contact romantique homme de Néandertal et femme sapiens : le récit imaginaire relate cet « instant » crucial pour l’humanité lorsque disparaît l’Homo néandertalensis et que lui « succède » l’Homo sapiens. La science estime que cette phase transitoire se serait déroulée sur quelques 10 000 ans condensée dans le film dans le temps d’une génération. Cette fresque a été en grande partie filmée dans de splendides décors naturels en Ukraine, Bulgarie et en France. L’entreprise rappelle bien sûr le fameux film de Jean-Jacques Annaud La Guerre du feu (1981) dont les partis pris semblent avoir été suivis dans ce nouveau film : un récit de fiction, mais un tournage en décors naturels loin des studios, un langage évoqué avec absence de voix-off ou de sous-titrage, une recherche d’une gestuelle permettant d’effacer la posture de l’homme moderne, un maquillage à l’ancienne sans effets mécaniques ou infographiques. Le tournage du film de Jacques Malaterre s’est fait dans des conditions extrêmes en Ukraine avec un apprentissage d’un langage corporel sous la direction de Craig Morriss. Le choix des acteurs et figurants s’est en partie décidé sur leurs morphologies et l’équipe a travaillé avec des animaux réels. Les « langues préhistoriques » se sont fondées sur les travaux conjoints de Pierre Pelot et d’Yves Coppens. Seule concession, un commentaire en voix off « intériorisée » accompagne la narration mais celle-ci peut se passer d’explications (option sur le blu-ray). Tout ce patient et laborieux travail n’a pas été vain : l’atmosphère de singularité qui baigne le récit et l’impression de contempler cette nature hostile où vivaient les deux lignées confèrent un réel caractère d’authenticité à l’entreprise. Certes les scientifiques trouveront à redire et le romantisme de la rencontre est hautement scénarisée, mais on apprécie la thématique de l’étranger et des questions si actuelles de l’intégration et de la tolérance.

Commentaire sur les bonus

Le documentaire Papa Neandertal de M. Aït-Habbouche présente une avancée scientifique récente, quoique discutée, sur la possibilité de gènes de Néandertal dans notre patrimoine génétique...

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