Liliom

Note Artistique : (4/5)
Note Technique : (5/5)

Première adaptation sonore de la pièce de Molnar, un joyau esthétique mais un film inégal

Infos

• Titre original : Liliom
• Support : DVD
• Genre : drame
• Année : 1930
• Réalisateur : Frank Borzage
• Casting : Charles Farell, Rose Hobarth, Estelle Taylor, H. B. Warner
• Durée : 1 h 29 mn
• Format vidéo : 4 /3
• Format ciné : 1,20/1
• Sous-titrage : français
• Pistes son : Dolby Digital 1.0 mono anglais
• Bonus : préface d’Hervé Dumont (8 mn), galerie de photographies (3 mn)
• Éditeur : Carlotta Films

Synopsis

A la fête foraine Julie tombe amoureuse du bonimenteur Liliom. Alors qu’elle est enceinte, Liliom participe à un hold-up qui tourne court ; il se suicide …

Galerie de photos

Commentaire artistique

La pièce de l’auteur hongrois Frenc Molnar Liliom (ou la vie et la mort d’un vaurien), écrite en 1909, est un puissant drame situé dans une banlieue déshéritée de Budapest. La singularité de cette tragédie sociale réside dans la partie onirique finale qui tranche avec le réalisme des débuts et dans sa construction fantastique, augurant de l’importance médiatique de l’image. Le cinéma l’a bien compris et les adaptations nombreuses se sont succédées. Si le futur Michael Curtiz ne put achever la sienne suite à la guerre (1919), Maxwell Karger boucle sa version muette sous le titre A Trip to Paradise en 1921. Puis c’est au tour de Frank Borzage de donner son insolite adaptation de 1930, première version parlante et rarement montrée. Plus sombre, réalisée en France avec Charles Boyer, la version de Fritz Lang reste tout de même la référence (1934) avant que la pièce ne devienne une comédie musicale adaptée à l’écran par Henry King sous le titre Caroussel en 1956. Lorsque Borzage décide de filmer Liliom, il vient de terminer deux films commandés par le studio ; leur succès lui donne la liberté de diriger ce récit malgré l’hostilité du studio et des contraintes techniques imposés par le système d’enregistrement sonore. En réalité Borzage profite de la trame onirique de l’histoire pour renouer avec le réalisme fantastique de ses grands films muets. Dans sa conception esthétique, purement visuelle, les dialogues sont secondaires. Il bénéficie de talentueux et fidèles collaborateurs : pour les décors, à la limite de l’abstraction, l’étonnant Harry Oliver, et pour l’éclairage subtil et la photographie sensuelle, Chester A. Lyons, un grand chef opérateur. Toute l’équipe réussit le pari insensé de rendre formellement l’intensité et la profondeur des sentiments dans un univers où la trivialité d’un quotidien terrestre sordide tranche sur un paradis éthéré et poétique. L’entreprise était risquée et le film fut un échec malgré la présence de Charles Farrell, l’acteur fétiche, dont le jeu détaché traduit la naïveté irréelle de Liliom. La faiblesse du scénario et la présence peu charismatique de Rose Hobarth contribuèrent à l’échec de cette oeuvre inégale mais qui reste aujourd’hui fascinante par sa beauté plastique.

Commentaire sur les bonus

C’est Hervé Dumont, grand spécialiste de Borzage, qui est à nouveau sollicité comme sur la série des blu-rays consacrés aux grands muets du cinéaste.

Disponible en DVD sur Amazon

Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser