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DVD : "Le Voyage de la hyène", "Touki Bouki" de Djibril Diop Mambety

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Notre avis : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-grise(4/5)

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  • Sénégal
  • Année : 1973
  • Nouveau master restauré
  • Version originale, sous-titres français
  • Format 1.33 respecté, Couleurs
  • Durée : 1h 27’
  • Genre : Récit onirique

Scénario

C’est une véritable renaissance que connaît ce film, avec cette restauration qui lui redonne ses couleurs de naguère. Il était devenu un vrai camaïeu de gris et le travail entrepris en Italie par la World Cinema Foundation de Martin Scorsese est une réussite. On ne dira jamais à quel point la numérisation des films anciens est une nécessité. Cartier, Armani, le Qatar ont commencé à financer. Qu’attendent messieurs les milliardaires pour continuer ? Ou bien, des Etats, voire une institution mondiale ?

Touki Bouki, ou le Voyage de la hyène, car la hyène, dans l’imaginaire sénégalais, est l’animal rusé par excellence, est une sorte de conte-récit onirique, qui raconte les fantasmes d’une jeunesse sénégalaise rêvant de Paris. Des jeunes amoureux, Anta, la belle étudiante au charme ambigu, jouée magistralement par Mareme Niang et le gardien de troupeaux Mory, joué par Magaye Niang, rêvent d’aller à Paris. « Paris, Paris, Paris, c’est sur la Terre entière, un coin de paradis », chante à l’envi Josephine Baker, en fond sonore. Ils envisagent tous les moyens pour partir (vols, escroqueries, abus de confiance), pour échapper à une société sénégalaise caricaturale prise entre traditions (magies, familles) et modernité (corruption, omniprésence de la police, magouilles).

Commentaire artistique

Ce film est un portrait sans complaisance de la société sénégalaise des années 70. Est-elle si différente à l’heure actuelle ?

A titre personnel, je recommande les propos des coopérants qui, je sais de quoi je parle, étaient souvent, chez certains d’entre eux, encore plus caricaturaux dans la réalité. Idem pour les huiles du Sénégal, excellemment décrites dans la fête pour le général De Gaulle, avec leurs défilés de D.S. leur grandiloquence et leur éloignement de la vie des humbles dans leurs bidonvilles. Le récit est discontinu, comme si Djibril Diop Mambety prenait la précaution de signaler qu’il ne s’agit que d’une fiction et non d’un documentaire. La violence de certaines images, les scènes d’abattoir, par exemple, ne sont que le reflet de la société sénégalaise elle-même, dure pour les faibles. Ce film est un grand film, tourné avec peu de moyens mais qui parle au spectateur, malgré quelques maladresses.

Bonus

  • Eclipse lumineuse (Durée : 25’)
    Discussion entre la nièce du metteur en scène, elle-même réalisatrice, et son père, le musicien Wasis Diop qui était le frère aîné de Djibril Diop Mambety, disparu prématurément d’un cancer en 1998. Vingt-cinq minutes intéressantes sur la personnalité de ce metteur en scène très important dans l’histoire du cinéma sénégalais.
  • La restauration du film (Durée : 2’)

Plus d'infos sur : www.carlottavod.com

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Coffret disponible sur Amazon

Ce film fait partie du coffret de 4 DVDs de la World Cinema Foundation (vol. 1).



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