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Blu-ray Cinema Master Class : trois films de Shôhei Imamura

 Blu ray Films de Shôhei Imamura

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Note technique globale : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

Synopsis

Double palme d’or à Cannes pour La balade de Narayama et pour L’anguille, Shôhei Imamura acquiert en France la notoriété avec son film La Femme insecte. Acteur de la Nouvelle Vague japonaise, son style contestataire singulier, nourri de recherches esthétiques et d’exploration de la marginalité, contraste vigoureusement avec le cinéma des réalisateurs classiques, Kurosawa, Mizoguchi et Ozu…

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Cochons et cuirassés : après-guerre, l'armée américaine s'installe à Yokusuka, près de Tokyo, et en fait une base navale. Gangsters et prostituées y voient l'occasion de profiter de la situation, et leurs commerces fleurissent dans la ville occupée. Kinta et sa petite amie Haruko tentent de survivre dans cette corruption généralisée. Le jeune homme commence à travailler avec des trafiquants vivants du commerce de cochons nourris par les déchets des bases américaines. Un jeu dangereux qui va amener le couple dans une spirale décadente…

La Femme insecte : au début du siècle, Tome nait à la campagne dans la pauvreté la plus totale. Décidée à changer sa condition et à connaitre la fortune par tous les moyens, elle part pour la ville. Son destin suit celui de son pays dont elle subit les bouleversements de front : la guerre et la reconstruction via l'occupation américaine. Dans ce contexte, le jeune femme, prête à tout pour réussir, va vendre son corps et entrer dans le milieu de la prostitution.

Le Pornographe : Ogata tourne des petits films érotiques qu'il vend à de riches particuliers afin de satisfaire leurs fantasmes les plus cachés. Sa vie prend un tournant compliqué quand les yakuzas se mêlent à ses affaires, alors que les demandes de ses clients se font de plus en plus étranges et extrêmes. Pour ne rien arranger, il est amoureux de sa femme, mais a de plus en plus de mal à ne pas succomber aux charmes de sa belle-fille. Afin de satisfaire toutes ces pulsions et de mettre fin à ses soucis, il décide de réaliser le fantasme japonais ultime…

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  • Titre français : Cochons et cuirassés - La Femme insecte. Chroniques ethnologiques du japon - Le Pornographe (Introduction à l’anthropologie)
  • Titre original : Buta to gunkan - Nippon konchûki - Erogotoshi-tachi yori: Jinruigaku nyûmon
  • Support : blu-ray
  • Genre : drame
  • Année : 1961, 1963, 1966
  • Réalisateur : Shôhei Imamura
  • Casting : (1) Hiroyuki Nagato, Jitsuko Yoshimura, Masao Mishima, Tetsurô Tanba, Shirô Osaka, Takeshi Katô (2) Sachiko Hidari, Emiko Aizawa, Setsuko Amamiya, Tomio Aoki, Tomoko Aoyagi, Emiko Azuma, Hyôe Enoki (3) Shôichi Ozawa, Sumiko Sakamoto, Ganjirô Nakamura, Chôchô Miyako, Haruo Tanaka, Keiko Sagawa
  • Durée : 1 h 40 mn 30 - 2 h 02 mn 50 - 2 h 07 mn 09
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,35/1 noir et blanc
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique japonais
  • Bonus : entretien avec Stephen Sarrazin et Julien Sévéon (10 mn 10, 15 mn 09, 15 mn 07) - bande annonce sauf La Femme insecte (4 mn 13, 3 mn 24) - galerie de photos (2 mn 46, 3 mn 01, 1 mn 56) - Cinéma de notre temps : Shôhei Imamura, le libre penseur (1995, 60 mn 21, réalisation Paulo Rocha) - livret de de 12 pages par Bastian Meiresonne - DVD du film
  • Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Cochons et cuirassés note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Après son expérience désastreuse de films de commande, une comédie Devant la gare de Ginza en 1958 et un drame Le Grand frère qui sera un énorme succès, Shôhei Imamura réalise son premier grand film qui sortira en France sous le titre Filles et gangsters révélant aux cinéphiles hexagonaux qu’il existe un cinéma japonais différent. Ce film, qui adapte un roman de Katzu Otsuka, lui donne l’opportunité de se démarquer des cinéastes classiques auxquels il reproche une vision peu réaliste. Ouvertement critique aux effets désastreux de l’occupation américaine, Imamura se veut le défenseur d’un cinéma moderne luttant contre la corruption des valeurs traditionnelles. S’appuyant sur sa propre expérience d’une adolescence passée dans un quartier chaud de Tokyo, il prône un retour à l’identité nationale en fustigeant ses compatriotes « soumis et passifs » qu’il compare, métaphoriquement, aux cochons du marché noir. Son film provocateur, parfois un peu embrouillé, nous livre un constat sans jugement moral, plus proche de l’observation entomologique que de la posture politique : filmée volontiers comme un documentaire, son adaptation privilégie la description réaliste, admirablement photographiée en 2,35/1 noir et blanc, qui culmine avec le règlement de comptes furieusement sarcastique au milieu des cochons ! Ce film vaudra à son réalisateur deux ans d’interdiction de tournage…

La Femme insecte note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Fondé sur l’authentique récit d’une prostituée et de son entourage, La Femme insecte dépasse la simple narration d’un destin individuel et sert de prétexte à décrire la transition d’un monde rural, vers 1918 au début du film, à celle d’une population citadine dans les années 60. Comme son titre japonais le suggère, il est question d’un regard entomologique porté sur la société nipponne avec ce souhait, constant chez le cinéaste, de ne porter aucune appréciation morale et de s’en tenir à une totale impartialité. Or l’histoire relate près d’un demi-siècle de la vie romanesque d’une fille amante de son père qui finira tenancière de maison close : toute une vie fondée sur l’opportunisme et rythmée de déconvenues. A l’instar de son film précédent, la complexité du récit, arrangé comme une mosaïque de séquences, pâtit d’un montage désordonné. Le scénario alambiqué de Keiji Hasabe et l’interprétation de Sachiko Hidari, récompensée à Berlin, constituent, avec la mise en scène inventive d’Imamura, les ingrédients essentiels à cette saga qui ose aborder tous les tabous de la société japonaise : inceste, prostitution… L’actrice compose avec une rare intensité une campagnarde ingénue devenue une tenancière sans scrupule : un destin méticuleusement examiné sous la loupe du réalisateur observateur. Le film connaitra un énorme succès et sa diffusion fera connaître Shôhei Imamura en Occident.

Le Pornographe note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Ayant fondé sa propre maison de production, Imamura choisit d’adapter la nouvelle à succès d’Akijuki Nosaka Les Pornographes et d’exploiter son thème central, la liberté sexuelle. Afin de coller à la réalité, Imamura se documente sur le milieu et consacre plusieurs séquences à ces films érotiques particuliers fondés sur les abus et les distorsions. Son approche est une fois encore sans jugement moral, jouant savamment de l’image dans l’image afin de tenir le spectateur à l’écart (il filme souvent de l’extérieur des bâtiments) tout en s’autorisant une description railleuse du genre pink eiga (films érotiques). Le récit confronte l’action du pornographe à ses propres convoitises et à leur limitation imposée par la tradition, que ce soit la veuve terrorisée par le culte sacro des ancêtres ou sa belle-fille qui le refoule. Une fois encore Imamura complexifie sa mise en scène et éparpille son histoire en prétextant qu’il reproduit l’arbitraire de la vraie vie. Ce choix affaiblit la portée de son drame, traité alors comme un récit hétérogène, qui n’aura pas le retentissement attendu... ce dont conviendra d’ailleurs le cinéaste.

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Commentaire bonus

Outre les propos intéressants pour chaque film de Stephen Sarrazin et Julien Sévéon, saluons l’excellente initiative d’avoir intégré le documentaire de la série télévisée Cinéastes de notre temps de Janine Bazin et d’André S. Labarthe consacré à Imamura : le réalisateur portugais Paulo Rocha, un temps attaché culturel à Tokyo, y donne sa vision de ce cinéaste exceptionnel. Un petit livret sous la plume d’un spécialiste complète la documentation de chaque titre.

Commentaire technique

Tous ces films ont été remastérisés en HD et possèdent une belle image exempt de défauts majeurs, quelques tâches et rayures sont perceptibles sporadiquement.

  • Colorimétrie : noirs profonds, gris nuancés, blancs avec de la densité
  • Étalonnage : irréprochable
  • Contraste : excellent même en basse lumière, pas de détails bouchés
  • Compression : pas de défaut constaté
  • Définition : excellente
  • Mixages : monophoniques japonais clairs, homogènes sans distorsion, avec un léger bruit de fond

Liens Web

Site de l'éditeur : http://www.elephantfilms.com/catalogsearch/result/?q=imamura

IMDb:
Cochons et cuirassés : http://www.imdb.com/title/tt0054709/
La Femme insecte : http://www.imdb.com/title/tt0057363/
Le Pornographe : http://www.imdb.com/title/tt0060560/

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2/5)

 

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