Actus Blu-Ray/DVD « Fantasia » : un tableau bien pessimiste…

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Une famille recomposée dans une ville industrielle chinoise. Lorsque les hospitalisations du père leucémique deviennent fréquentes et coûteuses, toute la famille se trouve ébranlée. La mère enchaîne les petits boulots et se démène pour trouver de l'argent, la grande sœur décide de travailler secrètement dans un bar et Lin, le petit frère, stigmatisé par la maladie de son père et rejeté par ses camarades, fuit l'école et se réfugie dans un monde rêvé...

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Titre original : Fantasia
Support : DVD
Genre : drame
Année : 2014
Réalisateur : Wang Chao
Casting : Jian RenZi, Hu RuiJie, Su Su, Zhang Xu
Durée : 1 h 22 mn 26
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 20 mandarin
Bonus : entretien avec le réalisateur (7 mn 26)
Éditeur : Blaq Out

Commentaire artistique

Après une trilogie consacrée à la Chine entre 2001 et 2006 (L’Orphelin d’Anyang, Jour et nuit, Voiture de luxe), cet ancien ouvrier sidérurgique, devenu assistant de Chen Kaige dans les années 90, a présenté son cinquième film à Cannes (Un certain regard) en 2014. Le scénario qu'il a écrit pour Fantasia limite son récit à une poignée de personnages, une famille recomposée, confrontée aux coûteuses hospitalisations du père leucémique. Selon une mise en scène classique, le cinéaste s’attache au destin de chaque membre de la maisonnée et dresse le portrait croisé de ces personnages agissant dans le contexte ingrat d’une ville industrielle. Le tableau n’est guère encourageant : les difficultés économiques d’une classe ouvrière touchée par la crise, les architectures sans âme et les attitudes peu sympathiques des protagonistes dressent le constat d’une société profondément pessimiste. L’auteur semble ne retenir que la petitesse de l’existence et charge ses personnages de tant de malheurs que l’intrigue est à limite du cliché en dépit de la qualité de l’interprétation délicate et naturelle. Cette description subjective accablante est à peine tempérée par l’échappatoire onirique du fils que le cinéaste traduit par un esthétisme de l’image qui tranche par ses tons chauds avec le reste du film tirant vers des teintes froides. Le réalisateur explique une volonté d’associer deux styles d’image, entre lumière et ombre, avec des plans fixes aux tons intensifiés sur la rive du fleuve et un tournage caméra à l’épaule pour les autres séquences moins lumineuses. En privilégiant un récit minimaliste, filmé avec une austérité documentaire, Wang Chao exige un réel effort d’adhésion à une œuvre manifestement contemplative. Le choix du mélodrame appuyé et la construction en ellipse, qui freine toute identification, ne favorisent guère l’attirance pour cette histoire bien défaitiste.

Commentaire technique

Copie SD à l’image assez bien définie, bon contraste, étalonnage naturel à la colorimétrie assez froide, tons réalistes saturés, tons chauds réservés aux rêves ; mixage chinois 5.1 à la spatialisation extraordinairement ouverte et aux ambiances omniprésentes (usine, bruits extérieurs, bar, bateaux…), usant avec efficacité des voix surrounds et du LFE, dialogues clairs et spatialisés (rares dans les mixages récents).