DVD « L’Eau douce qui coule dans mes veines » : les vertus de la poésie…

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Instable dans sa vie personnelle et professionnelle, Céline se voit proposer un poste pour lire des textes poétiques à un homme en fin de vie. Sur une semaine de visites journalières, soit une poésie par jour, ce dernier tentera de faire basculer la lectrice des ténèbres vers la lumière afin de redonner à celle-ci un sens à sa vie.

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Titre original : L’Eau douce qui coule dans mes veines
Support : DVD
Genre : drame
Année : 2013
Réalisateur : Maxime Kermagoret
Casting : Elodie Vagalumni, Guillaume Frank, Pavel Solheid, Jean-Baptiste Barois, Anne-Laure Guégan, Pauline Defort, Gisèle Boussard, Eve Estrella
Durée : 1 h 15 mn
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1 noir et blanc et couleur
Sous-titrage : français, anglais
Piste sonore : PCM 2.0 français
Bonus : entretien avec l'actrice principale Elodie Vagalumni (15 mn 40) - morceaux choisis : images du tournage, projections publiques (7 mn 13) - bande-annonce (1 mn 40)
Éditeur : L’Harmattan vidéo

Commentaire artistique

Produit en indépendant, avec le concours d’amis et de bénévoles, le second film de Maxime Kermagoret, tourné en 2012 avec un budget riquiqui, se distingue par deux scènes très crues, l’actrice principale Elodie Vagalumni étant d’ailleurs issue du X. Très curieusement le film n’a été interdit qu'aux moins de 12 ans contrairement à la volonté de son réalisateur. Mais ces séquences ne doivent pas focaliser l’attention : elles ne sont que des éléments ponctuels dont l’aspect choquant, et franchement pas indispensable, accentue la soumission et la détresse de l’héroïne avant sa future « rédemption ». L’essentiel est ailleurs : le film dépeint le portrait d’une jeune femme, mal dans sa peau, en manque d’amour et qui va trouver une forme de salut dans la poésie. La narration, ponctuée de séquences interminables, au montage parfois abrupte, est scindée en deux grandes périodes, le temps du désœuvrement puis celui du travail, chacune étant différenciées par un langage cinématographique distinct. La description méticuleuse du quotidien morose de cette jeune femme sans appui affectif, ni de la part de son amant, ni de son amie, ouvre le film à la manière d’un documentaire bénéficiant d’une belle photographie en noir et blanc. La seconde partie, d’avantage optimiste, rythmée en journées de lecture, s’offre une allure plus sophistiquée et plus aboutie, confirmant la force apaisante de la poésie… et plus encore. Elodie Vagalumni, qui endosse la lourde charge d’incarner l’héroïne, omniprésente dans cette histoire, est loin d’être convaincante dans ce rôle difficile à fleur de peau mais, malgré l’artificialité de sa prestation, on lui reconnaîtra une réelle opiniâtreté à donner vie à son personnage ; si les autres acteurs ne maitrisent guère leur interprétation, notamment Guillaume Franck invraisemblable en vieillard à l’agonie, leur jeu empreint de maladresse apporte, paradoxalement, une certaine spontanéité à un film qui peine à échapper à la modestie de son budget. C’est d’ailleurs ce qui a conduit l’auteur à filmer en noir et blanc, une contrainte qui se révèle positive dans la forme, l’esthétisme de l’image est indéniable, comme dans le fond, le noir et blanc exprime à merveille le mal de vivre de l’héroïne. Faute de moyens, le film est loin d’être parfait mais, malgré ses défauts et une ambition contrariée par un financement dérisoire, sa réalisation témoigne de l’aptitude de son réalisateur de mener à bien, dans des conditions difficiles, son projet d’auteur. Espérons que son prochain opus pourra lui permettre de confirmer son exigence.

Commentaire technique

Copie SD bien définie, superbe contraste, noirs francs, excellente échelle de gris pour une image nuancée et bien étalonnée ; mixage français stéréo 2.0 très énergique, dialogues clairs, ouverture frontale, dynamique élevée, ambiances et musique très présentes.