Les succédanés de films de momie des années 40 chez Universal
Note artistique : 
(3/5)
Note technique globale : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1932 Karl Freund réalise La Momie (The Mummy), le premier film Universal consacré à la momie avec Boris Karloff, maquillé par Jack Pierce. Ce film, plus d’atmosphère que d’horreur pure, est devenu un classique qui a ouvert la voie, dans les années 40, par son thème et ses éclairages expressionnistes, à une série de suites-remakes.
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La Main de la momie : deux archéologues découvrent un vase avec les indications pour trouver la tombe de la princesse Ananka. Ils montent une expédition dans le désert, mais le grand prêtre Andoheb, gardien du tombeau, va réveiller la redoutable momie Kharis pour les empêcher de profaner le sarcophage…
La Tombe de la momie : le grand prêtre égyptien Andohab révèle à son successeur l'existence de la momie Kharis, et lui explique le secret des feuilles de Tana, capables d'animer la momie. Il lui donne pour mission d'exterminer tous les archéologues ayant profané la tombe de la princesse Ananka trente ans auparavant, et leurs descendants…
Le Fantôme de la momie : le grand prêtre envoie son successeur en Amérique pour récupérer le corps de la princesse Ananka. Sur place, il prend contrôle de la momie Kharis et se rend au musée avec elle. Mais quand Kharis touche la princesse, elle disparaît et se réincarne dans le corps d'une autre personne…
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La Malédiction de la momie : 25 ans après la disparition de la momie Kharis au fond d'un marais, un projet d'irrigation trouble son repos éternel. Le Grand Prêtre actuel a pour objectif de faire revenir la momie à la vie, pour qu'elle retrouve la princesse Ananka…
Deux Nigauds et la momie : Pete et Freddie offrent leurs services pour aider le Dr Gustav Zoomer à ramener en Amérique le corps d'une momie qu'il vient de découvrir. Mais lorsque l'archéologue est assassiné, et la momie enlevée, le duo découvre un mystérieux médaillon et s'en empare. Ils ne savent pas que ce médaillon est porteur d'une terrible malédiction…
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• Titre français : La Main de la momie - La Tombe de la momie - Le Fantôme de la momie - La Malédiction de la momie - Deux Nigauds et la momie
• Titre original : The Mummy’s Hand - The Mummy’s Tomb - The Mummy’s Ghost - The Mummy’s Curse - Abbott and Costello Meet The Mummy
• Support : blu-ray et DVD
• Genre : horreur, comique
• Année : 1940, 1942, 1944, 1944, 1955
• Réalisation : Christy Cabanne, Harold Young, Reginald Le Borg, Leslie Goodwins, Charles Lamont
• Casting : (1) Tom Tyler, Dick Foran, Wallace Ford,Cecil Kellaway, Peggy Moran, Eduardo Ciannelli, George Zucco (2) Lon Chaney Jr., Dick Foran, John Hubbard, Elyse Knox, George Zucco, Wallace Ford (3) Lon Chaney Jr., John Carradine, Robert Lowery, Ramsay Ames, Barton MacLane, George Zucco (4) Lon Chaney Jr., Peter Coe, Virginia Christine, Kay Harding, Dennis Moore, Martin Kosleck (5) Bud Abbott, Lou Costello, Eddie Parker, Marie Windsor, Michael Ansara, Dan Seymour, Richard Deacon
• Durée : 1 h 06 mn 47 - 58 mn 06 - 58 mn 07 - 1 h 00 mn 17 - 1 h 19 mn 17
• Format vidéo : 16/9 (1, 4, 5) - 4/3 (2, 3)
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais (1, 3, 5), français (5) - Dolby Digital 2.0 monophonique anglais (2, 3)
• Bonus : La Momie par Jean-Pierre Dionnet (14 mn 28) - présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (8 mn 58, 7 mn 55, 7 mn 18, 5 mn 01, 5 mn 55) - bande annonce (1 mn 48, 1 mn 18, 1 mn 21, 1 mn 20, 2 mn 20) - galerie de photographies (0 mn 46, 1 mn 30, 0 mn 55, 0 mn 46, 0 mn 46) - livret « Momies en folie » de 12 pages par Damien Aubel de Transfuge
• Éditeur : Elephant Films
Commentaire artistique
La Main de la momie Note artistique : 
(3,5/5)
Ce premier film d’une série de quatre est plus un remake qu’une suite et établit les codes du film de momie avec son quatuor de protagonistes récurrents, la momie Kharis, la princesse réincarnée Ananka, le grand prêtre égyptien gardien du secret, l’archéologue, et ses scènes clé : découverte du tombeau, flashback au temps des pharaons, résurrection de la momie, vengeance meurtrière, enlèvement de l’ingénue, destruction du « monstre ». Le film est réalisé à l’économie recyclant des extraits du film original de 1932 notamment pour le récit dans l’Égypte ancienne où l’on reconnaîtra Boris Karloff ! Tout le décor de la tombe d’Ananka est récupéré d’un film L’Enfer vert (Green Hell, 1939) dont l’allure franchement mésoaméricaine ne gêne pas les décorateurs qui ajoutent des faux hiéroglyphes et des dessins « à l’égyptienne » exécutés à la va-vite ; les accessoires reflètent cette approximation et le film n’est pas à une inexactitude près : chameau dans un pays à dromadaire, plantations boisées dans le désert égyptien, etc. Malgré cette production au rabais, le film ne manque pas de charme : la momie est interprétée avec une indéniable présence par Tom Tyler, un acteur connu pour ses westerns et qui bénéficia du maquillage de Jack Pierce, et le personnage de Babe Jenson joué par Wallace Ford donne une tonalité burlesque au récit. Les puristes noteront qu’un des égyptologues est nommé docteur Petrie, allusion directe à un grand savant britannique. Cette série B minimaliste et simpliste est cependant loin d’égaler son modèle qui racontait une romance intemporelle autrement plus inspirée.
La Tombe de la momie Note artistique : (2,5/5)
Suite du précédent, ce film très court, en fait un moyen métrage qui aurait pu être couplé sur un seul blu-ray avec le film précédent, se situe une trentaine d’années après La Main de la momie et consacre une bonne part de son minutage aux flashbacks, un recyclage économique des séquences se passant en Égypte, dû à un budget dérisoire. Ce film marque la première incarnation de la momie par Lon Chaney Jr. que le maquillage de Jack Pierce contraint au silence et qui donne au monstre son allure standard, la jambe trainante mais la main agile. L’histoire est cependant calquée sur l’intrigue précédente avec grand prêtre de Karnak et feuilles de Tana et une fin enflammée digne de la franchise Frankenstein chez Universal. Trois des acteurs de l’opus précédent sont présents, pour peu de temps, et la belle est incarnée par Elyse Knox. Cet épisode sans inventivité ne parvient pas à égaler la qualité des autres films de la série mais possède ce style particulier d’un certain cinéma d’horreur au parfum nostalgique et se termine dans un feu purificateur qui aurait dû arrêter la série.
Le Fantôme de la momie Note artistique : (3,5/5)
Bénéficiant de la mise en scène de Reginald Le Borg, cette suite au titre saugrenu (une momie peut-elle avoir un fantôme ?), passé le prologue, délaisse l’Égypte pour se dérouler uniquement aux USA à Mapletown mais toujours avec les mêmes codes : passation de pouvoir dans un temple égyptien qui n’a rien d’égyptien, grand prêtre qui prend cette fois-ci la dénomination fantaisiste d’Arkam peut-être vaguement inspiré de Lovecraft, Kharis la momie vengeresse, les feuilles vivifiantes de Tana, la jolie fille emmenée par le monstre… Apparemment le feu de l’opus précédent n’a pas eu raison de Kharis ! Si Lon Chaney Jr. endosse pour la seconde fois les bandelettes de la momie, maquillé par Jack Pierce, il doit obéir à un prêtre filiforme et pondéré interprété avec classe par John Carradine. La belle, originaire d’Égypte, est incarnée par la séduisante Ramsay Ames (qui remplaça au pied levé l’actrice Acquanetta blessée le premier jour du tournage) qui gagne, à l’image d’Elsa Lanchester dans La Fiancée de Frankenstein, une mèche blanche à chaque rencontre avec le monstre et finira par se confondre avec la princesse Ananka. L’histoire est cousue de fil blanc et malgré l’invraisemblance des scènes (la momie, trainant la jambe, avance si lentement que toutes ses victimes devraient lui échapper !), les apparitions de Kharis ne manquent pas d’intensité. Le final dramatique dans les marais inspirera plus tard la version de Terence Fisher avec Christopher Lee et Peter Cushing.
La Malédiction de la momie Note artistique : (3/5)
La dernière apparition de Lon Chaney Jr. en Kharis vengeur est censée de dérouler 25 ans après la disparition de la momie et de la princesse dans un marais de Nouvelle Angleterre (Massachussetts). Le récit est transporté sans aucune explication dans les marécages de la Louisiane avec une ahurissante séquence d’introduction musicale animée par Ann Codee et son délicieux « french accent ». En dépit de ce changement de lieu aberrant, empruntant le décor du marécage au film Gung Ho ! (1943) et celui du monastère à Tower of London (1939), qui déplut au public, le film respecte les règles des épisodes antérieurs et nous gratifie de flashbacks issus des deux films précédents. Dans ce film Ananka, interprétée par la belle Virginia Christine, ressuscite de la boue dans une séquence spectaculaire. Hélas, la suite du récit est assez plate, Kharis se borne à trucider et la belle à se demander qui elle est. Après avoir été détruite par le feu et par l’eau, la momie connaîtra la fin tragique d’un écroulement dans les ruines d’un ancien monastère. Le manque d’innovation du scénario est à peine compensé par le jeu inspiré de Lon Chaney Jr. mais on appréciera la qualité de la réalisation et la splendeur de la photographie de Virgil Miller.
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Deux Nigauds et la momie Note artistique : (3,5/5)
Ne jouissant pas en France de la réputation du tandem Laurel & Hardy, Abbott and Costello, baptisés en VF « Les Deux Nigauds », ont été la vedette de nombreux films burlesques en inversant les rôles puisque ici c’est sur le petit gros, Bud Abbott, que reposait l’effet comique. Dans leur riche filmographie ils vont rencontrer la plupart des monstres Universal : Frankenstein (1948), l’homme invisible (1951) et la momie en 1955 pour leur dernier long métrage avec le studio. Réalisé presque dix ans après La Malédiction de la momie, le film se moque gentiment des codes du genre mais oublie le grand prêtre et les feuilles de Tana. La momie nommée Klaris (pour Kharis) est interprétée par le cascadeur Eddie Parker qui doublait Lon Chaney Jr dans les films des années 40 mais qui est affublé d’un costume et d’un maquillage bien peu convaincants, très inférieurs au travail de Jack Pierce ; du reste, les décors et les accessoires du film sont encore plus kitsch que dans les opus antérieurs. Le scénario joue essentiellement sur un comique visuel avec de nombreux gags répétitifs comme celui du cadavre baladeur dans la maison du Dr. Zoomer ou celui du charmeur de serpent. Si Abbott monopolise l’attention, le film ne parvient pas à exploiter le potentiel comique de l’horreur et débute avec un numéro de variété aussi endiablé qu’incongru. Les séquences avec la momie sont les plus faibles du métrage excepté celle de la multiplication des monstres ! Outre son duo comique, cette comédie mérite d’être appréciée pour Marie Windsor, la femme fatale des séries B dans les années 50. Cette comédie marque la fin de la franchise Universal qui ne sera réactivée aux USA qu’avec la version de Stephen Sommers en 1999.
Commentaire bonus
La présentation générale de Jean-Pierre Dionnet est très approximative, estropiant les noms de Bernardino Drovetti et d’Auguste Mariette, faisant d’Ananka la femme de Toutânkhamon, affirmant une chronologie de 9000 ans !, etc. et annonçant d’autres contre-vérités sur l’Égypte ancienne, un sujet que visiblement il maitrise mal. Il se rattrape en revanche sur les présentations de chaque film.
Commentaire technique
Les copies SD et HD ont été restaurées.
La Main de la momie : copie HD, excellente définition, bon contraste, gamme de gris nuancée, noirs denses, défauts gommés ; mixage monophonique anglais dynamique, affecté d’un léger bruit de fond, dialogues clairs
La Tombe de la momie : copie SD dont la définition est incomparablement inférieure, bon contraste, noirs denses, les séquences flashback issues du précédent film La Main de la momie sont constellées de taches blanches ; mixage monophonique anglais clair avec du souffle
Le Fantôme de la momie : copie SD correcte, définition honorable, noir et blanc bien étalonné ; mixage monophonique anglais affecté d’un bruit de fond manifeste
La Malédiction de la momie : copie HD bien définie mais souffrant de défauts passagers de pellicule, bon contraste, excellente gradation des noirs et blancs ; mixage monophonique anglais dynamique et sans défaut
Deux Nigauds et la momie : copie HD très bien définie, excellent contraste, noir profonds, gris nuancés, défaut enlevés, léger grain ; mixage monophonique anglais clair, homogène et sans distorsion
• Colorimétrie : les copies HD offrent une belle image noir et blanc sans grave défaut et avec une échelle de gris très régulière
• Étalonnage : bon
• Contraste : excellent
• Compression : aucun défaut notoire
• Définition : excellente sur les copies HD, honorables sur les copies SD
• Mixages : mixages monophoniques anglais clairs et sans distorsion
Liens Web
IMDb :
La Main de la momie : http://www.imdb.com/title/tt0032818/
La Tombe de la momie : http://www.imdb.com/title/tt0035096
Le Fantôme de la momie : http://www.imdb.com/title/tt0037099/
La Malédiction de la momie : http://www.imdb.com/title/tt0037098/
Deux Nigauds et la momie : http://www.imdb.com/title/tt0047795/
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)