DVD Deux films de Carlos Saboga
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Scénariste réputé pour Raoul Ruiz, Mystères de Lisbonne, et Valeria Sarmiento, Les Lignes de Wellington, Carlos Saboga est passé à la réalisation en 2012.
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A Uma Hora Incerta : en 1942, dans le Portugal de Salazar, deux réfugiés Français suspects, Boris et Laura, sont arrêtés. L’inspecteur Vargas, séduit par la jeune femme, décide de les cacher chez lui : un hôtel désert où il vit avec sa fille Ilda et sa femme gravement malade. Ilda découvre leur présence et, rongée par la jalousie, s’attache à les faire disparaître coûte que coûte…
Photo : sa mère vient de mourir, son père n’est pas celui qu’elle croyait. Prise entre un passé incertain qu’elle ne connaît qu’à travers les photos laissées par sa mère et la perspective d’un mariage qu’elle ne désire pas réellement, Elisa se lance à la recherche de la vérité. Sa quête d’un père supposé, qui est aussi une fuite en avant, la mène de Paris à Lisbonne, des fantômes de la contestation des années 70 à un présent hypothétique. Elle y croise des morts qui parlent, des mémoires qui flanchent, des tortionnaires à la retraite, de sémillants jeunes gens et au fil de ces rencontres, navigue de doute en doute et de mystère en mystère. Mais connaît-on jamais le fin mot d’une histoire ?
• Titre français : A une heure incertaine - Photo
• Titre original : A Uma hora incerta - Photo
• Support : DVD
• Genre : drame
• Année : 2015, 2012
• Réalisation : Carlos Saboga
• Casting : (1) Joana Ribeiro, Paulo Pires, Judith Davis, Grégoire Leprince-Ringuet, Filipa Areosa (2) Anna Mouglalis, Simão Cayatte, Johan Leysen, Didier Sandre
• Durée : 1 h 11 mn 35 - 1 h 15 mn 12
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français, portugais, anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 portugais
• Bonus : aucun
• Éditeur : Leopardo Films
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Commentaire artistique
En à peine plus d’une heure, le film de Carlos Saboga A une heure incertaine dresse le tableau d’une famille singulière dans le Portugal de Salazar des années 40 dont la neutralité transforma le pays en terre de refuge. Le récit va confronter l’exil de deux français, menacés par la police portugaise, au bon vouloir d’un policier partagé entre une épouse alitée et démente et une fille à la jalousie maladive. C’est le cadre de sa demeure confortable mais quasi déserte, d’une dépendance et de son jardin qui constitue le huis clos d’une pseudo-prison où s’affrontent les destins de tous les protagonistes, la mise en scène tissant progressivement un réseau de relations complexes baignant dans un psychodrame permanent. Si la réalisation réussit à évoquer cette atmosphère délétère où tout peut arriver, la construction du film, lorgnant sur Buñuel, manque de conviction ; la faute à une forme d’écriture très littéraire dont ne parvient pas à s’affranchir la mise en scène. Les personnages sont trop cantonnés à leur valeur métaphorique pour vraiment exister et la pesanteur de la narration s’inspire plus de la scène que du cinéma. Le film multiplie les symboles au détriment d’une réelle consistance de son intrigue et tend à amplifier la contingence de sa démonstration. L’interprétation est néanmoins très nuancée, Paulo Pires campant un personnage complexe et équivoque et Joana Ribeiro incarne à la perfection cette fille amoureuse de son père. Photo, le premier film de Carlos Saboga, jusque la scénariste surtout pour Raoul Ruiz, narre l’enquête au Portugal d’une jeune femme qui vient de perdre sa mère et qui découvrira la vérité douloureuse sur ses origines à partir de photographies. Le film traite des souvenirs et mystères familiaux qui se confondent partiellement avec l’histoire nationale et attestent de l’importance du passé sur le destin des protagonistes actuels. Interprétée avec raffinement par Anna Mouglalis, Elisa, personnage au cœur du récit, souffre d’une réalisation distante qui n’arrive pas à exploiter le potentiel émotionnel de son héroïne et se prive de son humanité. À défaut d’exploiter la veine affective et de creuser la question centrale de la mort, le film aurait gagné à être plus véhément dans l’évocation des pesanteurs politiques du passé (assassinat d’un militant d’extrême-gauche dans les années 60) capables de générer un certain souffle romanesque mais le cinéaste n’a retenu que son caractère allusif desservi par une réalisation trop conventionnelle.
Commentaire technique
Copies SD à la définition excellente, très bon contraste, étalonnage réaliste, colorimétrie naturaliste, teintes nuancées ; mixages portugais 5.1 très dynamiques, dialogues clairs et centrés, spatialisation naturaliste, ambiances discrètes et efficaces.
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (0/5)
Packaging : (3/5)
IMDb :
À une heure incertaine : http://www.imdb.com/title/tt4084168/
Photo : http://www.imdb.com/title/tt2278977/
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