Actus Blu-Ray/DVD « La Maison de bambou » : un modèle de film en CinemaScope

Note artistique : (4,5/5)

Synopsis

Au Japon, au pied du Mont Fuji, un homme est tué lors de l'attaque d'un train de munitions dans la banlieue de Tokyo. Eddie Spanier, un américain fraîchement débarqué, décide de mener sa propre enquête en essayant de survivre, tant bien que mal, dans les bas-fonds de la ville…

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• Titre original : House of Bamboo
• Support : DVD
• Genre : drame, policier
• Année : 1955
• Réalisation : Samuel Fuller
• Casting : Robert Ryan, Robert Stack, Shirley Yamaguchi, Cameron Mitchell, Brad Dexter, Sessue Hayakawa
• Durée : 1 h 38 mn 23
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,55/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 stéréophonique anglais - Dolby Digital 2.0 monophonique français
• Bonus : La maison de bambou, film d'amour... ou film de guerre ? par François Guérif, directeur de la collection Rivages/Noir (30 mn 05) - bande annonce originale (2 mn 14)
• Éditeur : ESC Editions

Commentaire artistique

Film de commande, devenu un classique de Samuel Fuller, La Maison de bambou est le remake de La Dernière rafale (1948) de William Keighley dont le scénario était signé par Harry Kleiner. Outre le récit, les deux films partagent aussi le même directeur de la photographie. Selon le style coutumier du cinéaste, l’anticonformisme notoire conjugue des fulgurances de réalisation hors du commun. Sur le thème du polar, avec infiltration d’un réseau mafieux sévissant à Tokyo, Samuel Fuller construit une histoire captivante servie magnifiquement par ses acteurs, absolument parfaits dans leurs divers emplois, autant que par l’ingéniosité avec laquelle il utilise le cadre naturel du paysage japonais et le mode de vie insolite teinté de la présence américaine encore tangible. Si l’intrigue est assez simple et la romance à peine effleurée, le réalisateur n’a pas son pareil pour doter son spectacle d’une rare ampleur tout portant une grande attention à la description nuancée de ses divers personnages. Désireux d’immerger son héros dans un tournage « live », pour ce premier film hollywoodien entièrement tourné sur place, il renonce au trop connu Gary Cooper et choisit Robert Stack alors moins célèbre au Japon. Son usage magistral de l’écran large (on regrette le choix technique du DVD pour ce film exemplaire) et certaines innovations, comme l’intervention de la voix off dans le générique, deviendront des modèles pour la Nouvelle Vague. La dernière séquence est éloquente du style cher au cinéaste, un mélange savant et équilibré d’action et de détails réalistes au service d’une analyse psychologique raffinée. Un chef-d’œuvre incontestable.

Commentaire technique

Copie SD restaurée manquant de définition, format 2,55/1 respecté, bon contraste, colorimétrie chatoyante, couleurs pastel, pas de défauts significatifs ; mixage anglais stéréophonique (le film en CinémaScope 55 avait un mixage sur 4 pistes magnétiques) aux dialogues clairs se déplaçant avec changement de dynamique selon les côtés, spatialisation frontale à l’ancienne, ambiances modérées, VF mono grave et artificielle.