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Actus Blu-Ray/DVD « Innocence » et « Evolution » : de l’art de l’onirisme…

Blu ray Evolution Innocence

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Evolution : Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l'océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent un mystérieux traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Au cours des étranges et inquiétantes découvertes qu'il fera, Nicolas trouvera une alliée inattendue en la personne d'une jeune infirmière de l'hôpital…

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Innocence : quelque part, dans une forêt, une école. Là, isolées du monde, de très jeunes filles apprennent la danse et les sciences naturelles…

• Titre original : Innocence - Evolution
• Support : blu-ray
• Genre : drame, fantastique
• Année : 2003, 2015
• Réalisation : Lucile Hadzihalilovic
• Casting : (1) Zoé Auclair, Lea Bridarolli, Bérangère Haubruge, Marion Cotillard, Hélène de Fougerolles (2) Julie-Marie Parmentier, Max Brebant, Roxane Duran, Mathieu Goldfeld, Nissim Renard
• Durée sur le blu-ray : 2 h 00 mn 32 - 1 h 22 mn 53
• Durée sur le DVD : 1 h 55 mn 02 - 1 h 18 mn 39
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 français
• Bonus sur le blu-ray : court métrage Nectar (2,35/1, 2013, 17 mn 43)
• Bonus sur les DVD : (1) présentation du film par Lucile Hadzihalilovic (6 mn 15) - le film expliqué par Zoé Auclair (10 mn 15) - bande annonce (1 mn 31) (2) entretien avec la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic et Manu Dacosse, directeur de la photographie sur Evolution (33 mn 06) - bande annonce (1 mn 20) - court métrage Nectar (17 mn 36)
• Éditeur : Potemkine & agnès b.

Commentaire artistique

Onirisme, enfermement et environnement naturel semblent caractériser les deux long-métrages singuliers de Lucile Hadzihalilovic, Innocence décrivant un monde de petites filles au sein d’une école singulière, Evolution étant tourné vers des garçonnets sur une île bizarre...

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Innocence est inspiré d’une courte histoire symboliste écrite en 1888 par Frank Wedekind « Mine-Hana ou L’éducation corporelle des jeunes filles », une première fois adaptée au cinéma en 2005 par John Irvin. La version de Lucile Hadzihalilovic apparaît comme un film intellectuel à la limite de l’abstraction qui écarte l’idée de l’exploitation sexuelle au profit d’une expérience idéaliste d’éducation des fillettes avant la puberté n’excluant pas les sous-entendus codés. Néanmoins le mystère qui plane sur cette « geôle école » se révèle intéressant du point de vue dramatique et semble parfaitement convenir au style fantasmagorique de la cinéaste. Son scénario conserve l’épaisseur du mystère en ne livrant aucune amorce d’explications ; contrairement au roman, il privilégie un récit qui démultiplie (symboliquement) les personnages, s’autorise une évasion démonstrative et accentue la relation entre la jeunesse et l’environnement. Son film réussit parfaitement à distiller l’angoisse qui nait des règles oppressives du lieu et du but, jamais clairement formulé, de préparer ces pré-adolescentes à leur rôle de génitrice. Au sein d’un casting de fillettes non professionnelles, la prestation de Marion Cotillard et Hélène de Fougerolles colle parfaitement à leur rôle d’enseignantes intrigantes. On pourra être sensible, ou non, au rythme mesuré de la mise en scène, au cadre strict et répétitif de la vie dans cette école et aux éléments fantastiques assez artificiels sinon théâtraux (arrivée dans un cercueil, dédale débouchant sur un théâtre ou sur un train…) qui ponctuent le récit. Film d’atmosphère, Innocence pourra aussi bien rebuter par son hermétisme que fasciner par son esthétisme délicat. Benoît Debie a photographié, généralement en lumière naturelle, les fillettes avec beaucoup de talent ; les scènes nocturnes ont été retravaillées à l’étalonnage dans un sens plus fantastique et les couleurs ont été saturées. Sur l’éducation et le passage à l’adolescence, un film où l’apparence équivoque vaut moins que l’intensité de la métaphore.

Evolution relève du fantastique en demi-teintes à tendance onirique :la singularité de l’intrigue soutenue par son ambiance mystérieuse réussit à exprimer une réelle émotion, confortée par un scénario qui ne donnera pas toutes les clés. L’étrangeté du film doit beaucoup à la superbe photographie numérique de Manu Dacosse, réalisée en plans fixes et tournée en éclairage naturel, avec une réelle texture rajoutée en post production selon le souhait de la cinéaste. Le mixage par Fabiola Ordoyo a également était très travaillé, privilégiant les bruits naturels filtrés (suppression des oiseaux) et amplifiés (vagues), la musique à base d’ondes Martenot étant utilisée a minima. La sophistication de la forme correspond à une mise en scène qui, manifestement, tente plus de dépeindre les sensations suscitées par l’imaginaire que la cohérence d’une histoire, une démarche qui fait penser au fantastique anglais. La cinéaste se défend d’avoir voulu réaliser un autre Innocence malgré les similitudes thématiques (enfance, nature, groupe) et une réflexion sur la fin de l’enfance. Cette convergence s’exprime aussi dans la mise en scène qui construit le récit avec une pondération signifiante, parfois artificielle, étirant les séquences à l’extrême et jouant sur l’épure et le symbole. Ce minimalisme traduit efficacement l’ambigüité du récit et suscite un malaise que les acteurs semblent ressentir, tout l’art de la cinéaste étant de plonger le spectateur dans une sorte de récit expérimental où la sensation vaut pour la compréhension. Souvent incompris, Evolution est, selon son auteure, un conte fantastique fusionnant l’enfantement et la puberté filmé comme un voyage sensoriel. Pour profiter de cette expérience onirique, une seule exigence, se laisser porter par le film sans souci de rationalisme.

Commentaire technique

Les masters ont été supervisés par la réalisatrice.

Innocence : copie HD bien définie malgré sa granulation modérée (tournage en Super 16), excellent contraste, colorimétrie naturaliste, teintes nuancées ; mixage 5.1 dynamique, dialogues clairs, spatialisation naturelle mais avec quelques éléments accentués (horloge, train, vent, eau), surrounds discrets

Evolution : copie HD très bien définie, excellents contraste et étalonnage, colorimétrie chaude aux tons très saturés, palette nuancée ; mixage 5.1 très spectaculaire, spatialisation maitrisée, effets surrounds et LFE très efficaces (bruits des vagues)

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb :
Innocence : http://www.imdb.com/title/tt0375233/
Evolution : http://www.imdb.com/title/tt4291590/

 

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