Actualités Blu-ray/DVD « Barabbas » : un péplum digne d’éloge

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Gracié par le peuple de Jérusalem qui choisit de faire crucifier Jésus, Barabbas, reprend sa vie de bandit. Condamné à perpétuité dans les mines de soufre de Sicile, il réchappe miraculeusement à un tremblement de terre auprès du chrétien qui partage ses chaînes. De plus en plus touché par la foi de son compagnon, Barabbas affronte désormais l'épreuve de l'arène du Colisée de Rome.

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• Titre original : Barabbas
• Support : blu-ray
• Genre : péplum biblique
• Année : 1962
• Réalisation : Richard Fleischer
• Casting : Anthony Quinn, Silvana Mangano, Arthur Kennedy, Vittorio Gassman, Ernest Borgnine, Jack Palance, Valentina Cortese
• Durée : 2 h 17 mn 35
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1 (filmé en Super Technirama 2,20/1)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - DTS HD-MA 2.0 français
• Bonus : présentation par Bertrand Tavernier (21 mn 23) et Patrick Brion (10 mn 17) - Anthony Quinn un original (1990, 57 mn 46, réalisé par Gene Feldman) - bande annonce (4/3, 4 mn 16) - galerie de photographies (0 mn 31)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Sorti deux années après le Ben-Hur de William Wyler, Barabbas n’as pas marqué le genre avec la même force et le film n’a pas eu les honneurs d’une belle édition vidéo. Avec la sortie, pour la première fois en HD, de cette superproduction méconnue, les amateurs de péplum pourront revoir et apprécier un exemple remarquable et singulier de film biblique. Son scénario habile doit beaucoup au talent de Christopher Fry (qui collabora à Ben-Hur et La Bible) qui a su adapter élégamment le roman de Pär Lagerkvist, prix Nobel de littérature en 1951, une première fois porté à l'écran en 1953. L’existence de ce brigand n’est attestée que dans les Évangiles où il apparaît brièvement durant le procès de Jésus : sa grâce sert de point de départ au roman et à son adaptation qui vont imaginer la suite de la destinée de ce personnage. Excellemment interprété par Anthony Quinn, qui se garde de surjouer cette brute stupide capable de sentiment, Barabbas ne « profitera » pas de la clémence romaine. Marqué par la crucifixion filmée durant une réelle éclipse de soleil (en contradiction avec la réalité historique) qui va peser sur les diverses épreuves qu’il subira (mine de soufre en Sicile puis gladiateur), le personnage, enfermé dans sa solitude et son incompréhension, ne parviendra jamais à une sincère rédemption. Ce scénario déconcertant, très éloigné des versions saint-sulpiciennes généralement adoptées par les péplums bibliques des années 60, repose sur un travail d’auteur qui aborde des thèmes majeurs tels que la culpabilité et la foi. Si le film se démarque par l’ambition de son récit, il se distingue aussi par sa forme exceptionnelle. Richard Fleischer n’a pas son pareil pour exploiter, avec le savoir-faire d’Aldo Tonti, l’ampleur du Super-Technirama, et nous livre plusieurs scènes grandioses, sans équivalent, comme celle du tremblement de terre, des combats dans l’arène et l’incendie de Rome. Ce qui ne l’empêche nullement de diriger de superbes scènes plus intimistes et fortement symboliques (Barabbas s’essuyant les mains tachées du sang du Christ). Soutenue par la composition musicale inattendue et moderne de Mario Nascimbene, l’aventure de Barabbas se confond avec l’omniprésence d’Anthony Quinn. Cependant le reste de l’interprétation est tout à fait crédible que ce soit Vittorio Gassman, Arthur Kennedy et Jack Palance pour les hommes ou Silvana Mangano et Valentina Cortese pour les femmes. Tout le génie de Richard Fleischer est d’avoir réussi à concilier les codes du péplum qui conviendront à tous les amateurs du genre et la dimension d’un film d’auteur introspectif. Un péplum unique qui mérite amplement la vision.

Commentaire technique

L’image et le son ont été restaurés pour cette copie HD, excellente définition, très bon contraste, colorimétrie chaude, bon étalonnage, tons saturés, pas de défauts notoires, belle luminosité ; mixage 5.1 anglais issu probablement des six pistes stéréophoniques de la copie 70 mm, voix claires, excellente dynamique, spatialisation concentrée sur l’écran avec une belle ouverture frontale, surrounds discrets mais efficaces