Actualités Blu-ray/DVD « Tarzan 3D » : préférez Weissmuller ou Lambert

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Léon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : The Legend of Tarzan
• Support : blu-ray 3D
• Genre : aventure
• Année : 2016
• Réalisation : David Yates
• Casting : Alexander Skarsgård, Christoph Waltz, Margot Robbie, Samuel L. Jackson, Djimon Hounsou, Jim Broadbent, Casper Crump
• Durée : 1 h 49 mn 58
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,40/1
• Sous-titrage : français, anglais, néerlandais
• Pistes sonores : Dolby ATMOS anglais, français
• Bonus : La renaissance de Tarzan (15 mn 10) - Batailles et combats à mains nues (5 mn 15, 1 mn 53, 4 mn 57) - L’Amour éternel de Tarzan et Jane (6 mn 01) - La création de la jungle virtuelle (15 mn 16) - Le Gabon sur grand écran (2 mn 28) - Stop Ivory (1 mn 30) - film sur Blu-ray 2D et DVD - copie digital UV
• Éditeur : Warner Home Video

Commentaire artistique

Depuis Tarzan of the Apes qu’Edgar Rice Burroughs publia en 1912, le mythe de l’homme roi des singes a été exploité à toutes les sauces par la bande dessinée, la radio et le cinéma. Cette version modernisée de la légende s’inspire des romans originaux Le retour de Tarzan (1913) et Les joyaux d’Opar (1916) et des albums parus chez Dark Horse Comics à partir de 1996. La Warner, qui avait produit l’excellent Greystoke de Hugh Hudson (1984), a confié la réalisation à David Yates réputé pour avoir dirigé les quatre derniers Harry Potter tandis que la conception artistique était attribuée une fois encore à Stuart Craig. Une grande partie de la promotion de cette version, plus proche des superhéros que du personnage original, a été consacrée à l’acteur Alexander Skarsgård qui s’est astreint à obtenir un beau paquet de muscles qu’il dévoile progressivement au public en perdant de plus en plus de vêtements au fur et à mesure de l’histoire ! Composant un Lord Greystoke apprêté, retournant à la violence de la jungle, sa caractérisation, fort peu crédible s’accommode d’une romance stéréotypée avec une Jane ayant les traits de la séduisante Margot Robbie. Si Samuel L. Jackson compose un faire-valoir du héros amusant et sympathique, comme souvent dans ces produits « tout public », c’est le méchant qui vole la vedette, ici l’incroyable Christoph Waltz, incarnant un soldat belge ayant réellement existé, avec une scène culte de repas sur bateau. Bien que David Yates séduit par les paysages magnifiques d’Afrique ait inséré les très belles vues captées au Gabon par Henry Braham, le film a été tourné en studio sur fond vert avec un usage prépondérant du numérique et de la conversion en relief. Ces choix placent cette nouvelle mouture de Tarzan dans la moyenne des productions actuelles de distraction. Néanmoins cette modernisation du mythe, qui constitue un divertissement calibré, apte à séduire le jeune public, s’avère très décevante comparée à la pléthore de films antérieurs. Très éloigné du Tarzan imaginé par Burroughs, ce superhéros ne dégage aucun charisme, y compris dans les scènes de romance, et suscite une empathie limitée. Ses exploits ponctués de scènes spectaculaires, et invraisemblables, de plongeons et de survols dans la forêt grâce aux lianes, ne provoquent aucune réelle émotion. La mise en scène sans génie invite à suivre l’aventure avec détachement, le fond vaguement historique et politique du scénario ne servant que de prétexte à la dramaturgie. Malgré l’âge et le classicisme de leur prestation, Johnny Weissmuller (1932) et Christophe Lambert (1984) n’ont rien à redouter de ce Tarzan suédois.

Commentaire technique

Copie HD, image très bien définie (tournage Redcode RAW), excellent contraste, étalonnage et colorimétrie trop numériques, irréels, teintes somptueuses, tons chauds ; issu d’une conversion en 3D, le relief est décevant : profondeur de champ pas assez exploitée, jaillissements timides et très sporadiques, volumes pas toujours bien mis en valeur ; mixage Dolby ATMOS efficace, dynamique, spatialisation ouverte mais l’espace sonore à 360° reste relativement limité (bruits de la nature, combats, musique), ambiances amples, surrounds et LFE très efficaces