Actualités Blu-ray/DVD « Un Vrai faussaire » : portrait d’un as du pinceau

Note artistique : (4/5)

Synopsis

En 2005, la police a saisi une centaine de « faux » peints par Guy Ribes qui sera condamné à trois ans de prison. Mais il n'a rien copié, ses Picasso, Matisse, Chagall, Léger, etc. ont l'apparence trompeuse du « vrai ». Combien de faux de sa main, authentifiés par des experts et publiés dans les pages de catalogues raisonnés, sont toujours conservés chez des collectionneurs ou dans des musées ? Guy Ribes nous livre les secrets de fabrication de ses «balourds » narrant avec gouaille une vie de flambe et d'arnaques.

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• Titre original : Un Vrai faussaire
• Support : DVD
• Genre : documentaire
• Année : 2015
• Réalisation : Jean-Luc Léon
• Casting : Guy Ribes, Bernard Thouvenot, Gilles Perrault, Jean-Christophe Marten Perolin, Christian Roessl
• Durée : 1 h 28 mn 28
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,77/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 français
• Bonus : bande annonce (1 mn 32) - dans l’atelier (5 mn 08) - livret de 10 pages avec un entretien avec Jean-Luc Léon
• Éditeur : Pretty Pictures

Commentaire artistique

Dans le livre « Autoportrait d’un faussaire » (2015) Guy Ribes, libéré de sa peine et de ses dettes, raconte son singulier destin qui le mena de la maison close de Roanne où il vit le jour au tribunal de Créteil où il fut condamné. Indiscutable virtuose du crayon et du pinceau, il a peint des milliers de tableaux qui pastichaient certains grands maîtres. Sans jamais copier une seule œuvre originale, il s’inspirait des styles et des techniques de ces illustres artistes et il a réussi à mystifier les plus grands experts en art, allant jusqu'à duper la fille de Marc Chagall ! Si son escroquerie est avérée, son incroyable talent d’artiste est aussi unanimement reconnu. En 2015 Jean-Luc Léon, déjà auteur en 1994 d’un documentaire sans concession sur le marché de l’art, obtient de l’artiste l’autorisation de réaliser son portrait, concrétisant son ancien projet de filmer un faussaire au grand jour. Outre les questions induites à propos du marché de l’art, de l’authentification des toiles et de la confiance, le portrait profite de la forte personnalité du faussaire. Guy Ribes a la stature d’un véritable personnage de cinéma, cultivant avec habileté l’art de se raconter avec truculence (mais comme il semble aussi doué en paroles qu’en peinture, le doute plane sur ses affirmations) et de se montrer sous une apparence savamment calculée (pipe et chapeau) en accord avec la composition de son « rôle ». À l’écran, la parole très libérée, Guy Ribes nous livre les ficelles de son art et dévoile, avec un grand luxe de détails, les coulisses des escroqueries auxquelles il participa durant plus de trente années. Quelques plans complémentaires des scellés et du tribunal et des vues de Paris, splendidement photographiée, ponctuent les interviews du peintre dans ses lieux familiers. Contrebalançant ce long « monologue », quelques personnalités donnent leurs appréciations : Bernard Thouvenot le procureur, Gilles Perrault l’expert, Jean-Christophe Marten Perolin de la police judiciaire et Christian Roessl le collectionneur. Nonobstant le plaisir procuré par le verbe fleuri et gouailleur du faussaire, son portrait filmé compte des séquences mémorables qui le montrent au travail et qui prouvent son éblouissante maitrise technique et son intime compréhension de l’art des grands peintres. Dans le film il ne fait pas mystère de la facilité avec laquelle il est possible de duper le marché de l’art et sur le fait que certains de ses tableaux, dûment « reconnus » (images floutées par précaution) ont intégré des collections prestigieuses. Mais désormais son talent est au service du cinéma, il aura doublé les mains de Michel Bouquet dans Renoir (2012) et conseillé John Travolta pour L’Affaire Monet (2014). Un Vrai faussaire s’avère un excellent documentaire; sa réalisation experte sert très efficacement le portrait fascinant d’un génie du pinceau dont les activités ont contribué à brouiller la notion essentielle de l’authenticité de l’art.

Commentaire technique

Copie SD bien définie, excellent contraste, colorimétrie équilibrée sans dominante, teintes nuancées ; mixage français 2.0 dynamique et clair, spatialisation frontale très discrète profitant essentiellement à la musique