Actualités Blu-ray/DVD « Le Lys de Brooklyn » : la première réalisation d’Elia Kazan

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Les Nolan vivent pauvrement dans un quartier de Brooklyn, se serrant les coudes face à l'adversité. La mort de Johnny, le père, plonge la famille dans le besoin. Pour survivre, il leur faudra du courage et de la volonté, à l'exemple de cet arbre qui parvient à s'épanouir dans la cour de leur immeuble…

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• Titre original : A Tree Grows in Brooklyn
• Support : DVD
• Genre : drame
• Année : 1945
• Réalisation : Elia Kazan
• Casting : Dorothy McGuire, Joan Blondell, James Dunn, Lloyd Nolan, James Gleason, Ted Donaldson, Peggy Ann Garner
• Durée : 2 h 03 mn 31
• Format vidéo : 4/3
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique anglais
• Bonus : Débuts à Hollywood, interview de Michel Ciment (2006, 40 mn 23)
• Éditeur : BQHL Editions

Commentaire artistique

En 1945, pour sa première réalisation, Elia Kazan réputé pour ses directions théâtrales accepte la proposition de la Fox de Daryl Zanuck de porter à l’écran le best-seller de Betty Smith Le Lys de Brooklyn. Comme le rappelle Michel Ciment dans le supplément (identique à celui du DVD paru chez Opening en 2006) le studio a déjà produit deux drame sociaux fameux signés John Ford, Les Raisins de la colère (1940) et Qu’elle était verte ma vallée (1941). Le film d’Elia Kazan est dans la lignée de ces évocations des couches modestes de la société, marquées par le conflit, où la cellule familiale et la survie sont au centre des préoccupations quotidiennes. Le scénario dépeint la vie, dans un immeuble crasseux de Brooklyn, d’une famille fermement dirigé par la mère et dont le père est souvent saoul et absent. Sorte de chronique familière de ce foyer en difficulté économique, l’histoire décrit la force des relations familiales qui unit ses membres en dépit des aléas de l’existence et du contraste entre les diverses personnalités. Aux personnages fantasques, le père et la sœur, incarnés avec énergie par James Dunn (Oscar du second rôle) et Joan Blondell, s’opposent les caractères plus sensés de la mère et du policier, admirablement composés par Dorothy McGuire et Llyod Nolan. Les enfants ne sont pas en reste, avec une fillette mélancolique, adulatrice de son père, et un garçonnet turbulent et débrouillard, que Dorothy McGuire et Ted Donaldson jouent avec une belle spontanéité. La mise en scène d’Elia Kazan repose sur une remarquable direction d’acteurs et sur un découpage maitrisé, alternant les séquences dramatiques et les instants de réel bonheur et de joie de vivre. Refusant la couleur souhaité par le studio, le cinéaste profita de l’intensité d’un tournage en noir et blanc pour souligner le dénuement de cette classe sociale modeste tout en faisant preuve d’un sens maîtrisé de l’espace malgré (ou à cause de) la contrainte d’un tournage des nombreuses scènes intérieures en studio. Ce premier opus, d’une extrême sensibilité, dépeint avec délicatesse les relations complexes et évolutives qui se tissent entre les divers personnages au fil d’un récit dont l’intrigue est, somme toute, assez élémentaire. Mais bien que qualifié ultérieurement par son réalisateur de « conte de fée sentimental », le film parvient à éviter l’écueil de la sensiblerie et du mélodrame appuyé ! Un très beau drame qui conserve intacte l’émotion de son intrigue poignante et mérite d’être revu pour sa réalisation exemplaire et pour l’interprétation mémorable de tous ses acteurs, spécialement celle de la jeune Dorothy McGuire, inoubliable.

Commentaire technique

Copie SD assez bien définie, contraste appuyé, grain modéré, noirs un peu trop denses, gris équilibrés, pas de défaut particulier ; mixage monophonique anglais clair, dynamique, souffle présent mais raisonnable, quelques défauts sonores, pas de résonnance

Notre avis

Image : (3,5/5)
Mixage sonore : (3/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)