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Actualités Blu-ray/DVD Akira Kurosawa, les aventures de Sanjuro, le samouraï errant…

Blu ray Yojimbo Sanjuro

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Révélé au public occidental par Rashomon (1950), Akira Kurosawa va réaliser en 1954 le chef-d’œuvre du film de sabre (ken geki ou chanbara) Les Sept samouraïs. En 1959, le cinéaste fonde sa compagnie et coproduit avec la Toho Yojimbo et Sanjuro, deux films mettant en scène Sanjuro, un samouraï errant, qui vont enchanter le public.

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Yojimbo : Sanjuro, un samouraï errant débarque dans un village divisé par deux clans rivaux : celui du marchand de soie et du marchand de saké. Les deux bandes veulent d'adjoindre les services de Sanjuro, un atout indéniable pour remporter la victoire. Il va envenimer la situation en se mettant à tour de rôle au service du plus offrant…

Sanjuro : le grand samouraï Sanjuro sauve la vie de jeunes guerriers inexpérimentés. Il décide d'accompagner ces neuf novices afin de leur éviter d'autres désagréments et les aider à déjouer un complot contre le chambellan. Ensemble, ils partent dans une lutte contre la corruption…

• Titre français : Le Garde du corps - Sanjuro
• Titre original : Yojimbo - Tsubaki Sanjuro
• Support : blu-ray
• Genre : action, aventures
• Année : 1961, 1962
• Réalisation : Akira Kurosawa
• Casting : (1) Toshirô Mifune, Eijiro Tono, Kamatari Fujiwara, Takashi Shimura, Seizaburo Kawazu, Yoshio Tsuchiya (2) Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Chishu Ryu, Kinuyo Tanaka, Tatsuda Nakadai, Keiju Kobayashi
• Durée : 1 h 50 mn 47 - 1 h 45 mn 54
• Format vidéo : 16/9 avec image en 2,50/1
• Format ciné : 2,35/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 japonais
• Bonus : (1, 2) : bande-annonce originale (4 mn 09, 2 mn 29) - livret de 60 pages par Christophe Champclaux - copie du film sur DVD (1) Le garde du corps, entretien avec Charles Tesson (32 mn 01) (2) Des camélias et un duel (34 mn 48) - Kurosawa Jidai Geki Style 2, entretiens croisés avec Masahiko Kumada (assistant personnel), Takashi Koizumi (assistant réalisateur), Koichi Hamamura (accessoiriste), Teruyo Nogami (scripte), Kazuko Kurosawa (fille de) et Vittorio Dalle Ore (assistant réalisateur italien) (26 mn 57)
• Éditeur : Wild Side Vidéo

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Commentaire artistique

Yojimbo Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

C’est le deuxième film réalisé par Akira Kurosawa pour le compte de sa compagnie de production. Contrairement à ses films précédents, relevant du jedi-geki ou films historiques, situés dans le Japon féodal du XVIe siècle, Yojimbo narre les aventures du ronin (samouraï errant) Sanjuro vivant au XIXe siècle, à l’époque Edo, lorsque l’idéal samouraï (bushido) laisse la place à la pensée contemporaine. Pour ce film de divertissement et de genre, préfigurant la veine des zankoku eiga insistant sur la cruauté des combats au sabre, Akira Kurosawa invente un ronin pittoresque dont le flegme et l’efficacité au katana s’accordent idéalement au ton ironique et cynique du récit. Mêlant habilement l’humour parodique et la description impertinente de la cupidité et de la violence, le réalisateur réussit à séduire les spectateurs par la légèreté apparente de son histoire masquant la réelle profondeur des thèmes abordés. Mais ce qui fascine dans Yojimbo c’est le génie du cinéaste à détourner les conventions du western pour mieux dérober la source réelle de son histoire, le roman et le film noir américain, pimentée d’éléments qui avaient fait la célébrité de son opus majeur Les Sept samouraïs avec ses villageois apeurés et son samouraï taciturne. Le remake illégal de Sergio Leone Pour une poignée de dollars, sorti en 1964, ne parviendra jamais, malgré son succès en Italie, à égaler son modèle. La mise en scène subtile et efficace (plan d’ouverture) d’Akira Kurosawa, l’élégance esthétique de la photographie en Scope de Kazuo Myiagawa, les trouvailles sonores d’Ichirô Minawa et le jeu intensément décontracté de Toshiro Mifune demeurent insurpassables.

Sanjuro Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Quoique dubitatif sur la réalisation d’une suite de Yojimbo mais fortement sollicité par les producteurs à la suite du succès du film, Akira Kurosawa finit par accepter. Afin de tempérer l’image du sabreur sans éthique donnée par le premier opus, il s’inspire d’un roman de Shugoro Yamamoto qui confère au ronin Sanjuro plus d’esprit et moins de cynisme et permet de conjuguer action et humour avec l’otage et la femme du chambellan, les deux personnages comiques imaginés par l’écrivain. Toshiro Mifune incarne Sanjuro avec la même désinvolture et la même gestuelle mais change de statut, passant du bretteur sans scrupule de Yojimbo à celui d’éducateur malicieux. Sans négliger la critique sur les bassesses et la corruption des hommes de pouvoir, Akira Kurosawa propose de montrer, sur un mode divertissant, toutes les vertus d’une bonne pédagogie. À l’issu de l’intrigue, qui ne manque ni de combats, ni de scènes amusantes, la démonstration est manifeste : il vaut mieux se servir de son cerveau que de son katana, une leçon élégamment énoncée par la femme du chambellan, « Les bonnes épées doivent rester dans leur fourreau ». Si Sanjuro est un excellent spectacle d’aventures qui connaîtra au Japon un large succès populaire, le film offre à son auteur l’opportunité de contester la figure héroïque et traditionnelle du samouraï soumis au bushido. N’hésitant pas à user de la métaphore - le film ne s’intitule-t-il pas « Sanjuro aux camélias » ? - Akira Kurosawa ose déclencher un combat par une brassée de fleurs et substituer à la fougue du justicier la poésie de la nature !

Commentaire technique

Les masters restaurés des deux films sont issus des DCP 2K du studio Toho.

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Yojimbo : copie HD, bien définie, légère granulation, contraste correct mais étalonnage trop dense en basse lumière, gamme de gris équilibrée, défauts gommés
Sanjuro : copie HD très bien définie, grain très modéré, contraste moyen tendant vers le grisâtre en basse lumière (très nombreux plans dans ce film)

Les mixages originaux qui étaient en Perspecta Stereophonic Sound (inventé en 1954 et comprenant 3 canaux codés dans la piste sonore optique) sont hélas ici monophoniques : mixage japonais 2.0 clair et dynamique, bruitages très appuyés, sons légèrement métalliques, pas de distorsion, léger souffle

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb :
Yojimbo : http://www.imdb.com/title/tt0055630/
Sanjuro : http://www.imdb.com/title/tt0056443/

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