Actualités Blu-ray/DVD « Miss Peregrine et les Enfants particuliers 3D » : une adaptation sage et somptueuse

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l'existence d'un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : La Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s'amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs… et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre « particularité » peut sauver ses nouveaux amis.

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : Miss Peregrine's Home for Peculiar Children
• Support testé : blu-ray 3D
• Genre : fantastique
• Année : 2016
• Réalisation : Tim Burton
• Casting : Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson, Judi Dench, Rupert Everett, Allison Janney, Chris O'Dowd, Terence Stamp
• Durée : 2 h 06 mn 55
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français, anglais, néerlandais, allemand, hindi, arabe
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 anglais - DTS 5.1 français, allemand, hindi, arabe
• Bonus sur le blu-ray 2D (HD, VOST) : Une histoire particulière, Making of (12 mn 51) - Des enfants particuliers, quinze portraits des personnages (64 mn 54) - Les Sépulcreux et les ex-Sépulcreux, conception des créatures (9 mn 24) - La carte des boucles temporelles, deux modules sur les décors (17 mn 40) - Clip Wish that You Were Here de Florence + The Machine (2 mn 18) - deux galeries : photographies (13 pages) et croquis de Tim Burton (13 pages) - deux bandes annonces cinéma (2 mn 23, 2 mn 27) - blu-ray du film en 2D - copie digitale au format Digital HD
• Éditeur : 20th Century Fox

Commentaire artistique

Pour son dix-huitième long métrage, Tim Burton adapte au cinéma le premier roman de la trilogie « Miss Peregrine et les Enfants particuliers » (2011-2015) de Ransom Riggs, une histoire fantastique inspirée d’anciennes photographies en noir et blanc. Le scénario de Jane Goldman introduira quelques modifications importantes. Les sujets abordés semblent avoir été conçus pour Tim Burton qui y retrouve ses thèmes de prédilection : l’amour familial, le passage à l’âge adulte, les univers bizarres, la différence, l’onirisme, le paradoxe temporel, etc. Sans le concours de ses coéquipiers habituels, exceptés Colleen Atwood pour les costumes et Bruno Delbonnel pour la photographie, il a créé, grâce à un budget très confortable, un de ces univers visuels incroyables dont il a le secret, tout en indiquant vouloir réaliser ce film (le second photographié en numérique) en évitant le plus possible les trucages digitaux. Il a même recourt à la stop-motion (combat des poupées d’Enoch, combat avec les squelettes), une de ses technique de prédilection. Le casting retenu est remarquable avec en tête d’affiche Eva Green, déjà au générique de Dark Shadows (2012), toute en beauté ténébreuse; à ses côtés, Samuel L. Jackson en fait des tonnes mais il est délectable, les autres comédiens respectables, Judi Dench, Terence Stamp et Rupert Everett, sont hélas sous-employés. La jeune génération, bien dirigée, apporte toute la fantaisie nécessaire, le rôle principal de Jake étant bien défendu par Asa Butterfield (Hugo Cabret). Avec cette grosse production, Tim Burton confirme sa stature de cinéaste auquel Hollywood fait confiance et qui possède ce talent inné à raconter des histoires fabuleuses, conjuguant grand spectacle et imagination débordante. Durant les deux heures que dure cette féerie, le divertissement constant à base de solides ingrédients (humour, effroi, mystère) ne pourra que ravir ses spectateurs. Pourtant on est loin de ces bijoux en stop-motion auxquels le réalisateur, alors jeune et moins fortuné, nous avait habitué. Ce nouveau film respire la respectabilité et le classicisme, une œuvre parfaite et irréprochable s’inscrivant dans le lignée de ces nombreuses adaptations littéraires pour la jeunesse dont Hollywood s’est fait une spécialité mais qui manque cruellement d’un brin de délire. Miss Peregrine et les Enfants particuliers est bien une œuvre typique de Tim Burton avec tous ses fantasmes visuels et son génie de créateur d’univers servi par un esthétisme prodigieux mais, pourtant, cette belle histoire de boucle temporelle et de tolérance envers l’étranger, ponctuée de charmantes fantaisies et d’épreuves effrayantes, ne parvient pas à faire oublier ce que ce cinéaste avait d’avant-gardiste. On pourra néanmoins profiter de ce magnifique livre d’images qui assure sans peine le spectacle servi par une élégante conversion 3D sans esbroufe. Mais bien qu’agréable, cette fiction ne dépassera pas le rang de film mineur dans l’œuvre filmique de Tim Burton, maitre incontesté du conte fantastique. Distrayant.

Commentaire technique

Copie HD très bien définie (tournage en ARRIRAW), splendide contraste, étalonnage chatoyant, colorimétrie somptueuse et chaude, teintes vives, tons saturés ; le relief est issu d’une conversion du film tourné en 2D, le résultat est splendide donnant au récit une profondeur et des volumes très bien maitrisés (impressionnants mais jamais hypertrophiés), on est immergé dans le film sans heurt visuel et sans jamais être estomaqué par le réalisme des décors, paysages et accessoires qui semblent tout à fait naturels tandis que les jaillissements, assez peu nombreux, sont toujours réalistes et bien intégrés à l’action (scène dans la taverne ou avec les abeilles par exemple) ; mixage anglais 7.1 (pour le mixage Dolby ATMOS, prière d’acheter l’UHD…) dynamique, ample, scène sonore impressionnante, spatialisation grandiose des bruitages et de la musique, usage spectaculaire des surrounds, LFE sollicités avec force