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Actualités Blu-ray/DVD « Propriété privée » : résurrection d’un film noir mémorable…

Blu ray Propriété privée

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Dans une station-service de la Pacific Coast Highway, deux marginaux nommés Duke et Boots remarquent une élégante femme blonde dans une belle auto blanche. Ils grimpent dans la voiture d'un représentant de commerce et l'obligent à suivre l'auto jusqu'à sa destination finale, une villa cossue de Los Angeles. Par chance, la maison d'à côté est inoccupée et les deux hommes décident de s'y installer incognito pour épier leur nouvelle voisine, Ann, qui passe ses journées au bord de la piscine à attendre son mari. Duke a un plan : proposer ses services en tant que jardinier pour pouvoir pénétrer dans la villa…

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• Titre original : Private Property
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1960
• Réalisation : Leslie Stevens
• Casting : Warren Oates, Corey Allen, Kate Manx, Jerome Cowan, Robert Wark, Jules Maitland
• Durée : 1 h 20 mn 21
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 anglais - PCM 1.0 anglais
• Bonus HD : entretien avec Alexander Singer (photographe de plateau et conseiller technique sur le film) (18 mn 01) - Bande-annonce 2016 (1 mn 41)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Production indépendante à petit budget, Propriété privée est le premier film de Leslie Stevens, futur réalisateur de télévision, qui le tourna, faute de moyens, dans sa propre villa de Hollywood Hills en une dizaine de jours. Il est l’auteur du scénario et confia le rôle de la femme à son épouse, Kate Manx ; cette actrice, connue par deux long-métrages et quelques séries TV, se suicidera hélas à l’âge de 34 ans. Le triangle, qui anime cette sulfureuse histoire de séduction, de frustration et de perversion engendrée par l’oisiveté des protagonistes, est dominé par l’interprétation admirable de Corey Allen dont le jeu fascinant éclipse celui de ses partenaires, notamment Warren Oates, futur grand nom d’Hollywood, qui fait pourtant preuve ici, dans le rôle difficile d’un homme à la sexualité ambiguë, d’une composition efficacement nuancée. Kate Manx est d’une justesse incroyable, incarnant, sans tomber dans la caricature, cette jolie épouse frustrée par un mari qui la délaisse physiquement malgré sa plastique avantageuse. Le sujet hardi de cette histoire, éminemment sexuelle, est adroitement servi par la mise en scène de Leslie Stevens. Après avoir en ouverture défini l’enjeu de son drame et cerné la psychologie de ses personnages, il use avec brio du cadre architectural restreint de deux maisons contiguës (qui lui donna l’idée de son scénario) et d’une piscine pour raconter ce terrifiant récit de voyeurisme et de soumission. Si Steinbeck et Hitchcock ne sont vraiment pas loin, la critique de l’idéal de vie américaine, fondé sur la propriété, d'une certaine élite sociale est tout aussi omniprésente dans chaque cadrage. La mémorable photographie de Ted McCord, admirablement opérée par Conrad Hall qui ne se priva pas d’angles de vue alambiqués et signifiants et d’effets d’adoucissement, concoure pour beaucoup à l’atmosphère accablante et troublante de ce drame étonnamment moderne. L’affrontement entre la pauvreté des marginaux sociopathes et l’oisiveté d’une femme au foyer de la classe aisée invite à déceler une critique politique manifestement sous-jacente à la sensualité du récit. La découverte inespérée d’une copie de ce film, longtemps considéré comme perdu, permet d’apprécier à sa juste valeur le talent cinématographique de Leslie Stevens, anticipant des films essentiels tels que Orange mécanique de Stanley Kubrick ou Funny Games de Michael Haneke. Le cinéaste aura su intégrer les contraintes d’un budget dérisoire pour réaliser un petit film efficace et audacieux qui n’a rien à envier aux meilleurs thrillers du genre.

Commentaire technique

Copie HD à partir d’une restauration 4K effectuée par Cineliciouspics depuis la seule copie 35 mm existante (retrouvée par l’UCLA et donc tributaire de son état), définition variable selon les plans, granulation plus ou moins accusée selon les séquences, bon contraste, noirs assez consistants, blancs et gris relativement nuancés, pas de défaut notoire ; mixage anglais monophonique proposé en DTS-HD MA et PCM, bonne dynamique, pas de distorsion, pas de bruit de fond ou de parasite sonore

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

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IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0054209/

 

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