Actualités Blu-ray/DVD « L’Homme de nulle part » : Othello au pays des cowboys…

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Jubal Troop est recueilli blessé par un fermier Shep Horgan qui l'engage avec lui. Les charmes de l'inconnu ne laissent pas indifférente la femme de Shep, Mae Horgan. Ce qui rend fou de rage Pinky, l'amant de Mae…

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• Titre original : Jubal
• Support testé : blu-ray
• Genre : western
• Année : 1956
• Réalisation : Delmer Daves
• Casting : Glenn Ford, Ernest Borgnine, Rod Steiger, Valerie French, Felicia Farr, Basil Ruysdael
• Durée : 1 h 41 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,55/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 stéréo anglais - DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : présentation du film par Patrick Brion (14 mn 04), Bertrand Tavernier (37 mn 35), François Guérif (12 mn 05), galerie de photographies (0 mn 26) - bande annonce (1 mn 56)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Le cinéaste de L’Homme de nulle part n’est autre que Delmer Daves qui avait dirigé en 1950 La Flèche brisée, un western ouvertement favorable à la cause indienne, et qui réalisera en 1957 son chef-d’œuvre 3h10 pour Yuma. Le scénario s’inspire d’un roman de Paul I. Wellman dont plusieurs récits sur l’Ouest et sur les indiens ont été adaptés au cinéma, notamment Bronco Apache (1954) et Les Comancheros (1961). Bénéficiant d’une photographie splendide par la talentueux Charles Lawton Jr. dans les vastitudes du Wyoming, ce puissant récit aux accents shakespeariens, où l’on a voulu reconnaître une certaine analogie avec les personnages d’Othello, est un western psychologique où, plus que les armes, les tempéraments s’affrontent, entre amitié, jalousie et infidélité. Il est surtout question de grands sentiments, de noblesse ou de bassesse humaine, de romance et de protagonistes aux tempéraments bien trempés. Toute la densité de la tragédie racontée par cette histoire repose sur le jeu très inspiré de son excellent casting. Glenn Ford démontre toute l’étendue et la subtilité de son jeu, sachant être aussi crédible en ami indéfectible qu’en homme troublé par la tentation et en proie au doute mais qui ne faillit pas. Ernest Borgnine réussit à contrebalancer l’emprise dramatique du héros en composant un personnage empathique doté d’une grande générosité. Le troisième homme, le « bad guy » manipulateur, c’est Rod Steiger qui parvient à appliquer la méthode introspective de l’Actor’s Studio afin de livrer une prestation d’une grande justesse. Le film est aussi mémorable pour ses deux personnages féminins très antithétiques. La séduisante Valerie French est tout simplement remarquable dans le rôle difficile de la femme frustrée et tentatrice dont la complexité psychologique est admirablement incarnée. Pour son premier rôle important au cinéma, Felicia Farr apporte tout le charme et la douceur indispensables à l’interprétation de son personnage réservé et salutaire. Dans un registre secondaire, Charles Bronson hérite néanmoins d’un rôle-clé puisqu’il sera le défenseur du héros et lui permettra d’accomplir sa destinée ! Aussi dense qu’un film noir qui aurait adoptés les codes du western, L’Homme de nulle part est une totale réussite qui arrive, presque sans aucun coup de feu, à faire ressentir toute la violence des sentiments et les tourments de l’âme. Oui, finalement, il y a bien un peu de Shakespeare dans ce western palpitant qu’il faut revoir incessamment.

Commentaire technique

Copie HD au format respecté du Cinémascope 55 (2,55/1), belle définition, léger grain, colorimétrie chatoyante, couleurs chaudes, tons saturés ; mixage 2.0 anglais aux dialogues clairs et à la stéréophonie ouverte et frontale, belle mise en valeur de la musique, spectre un peu limité, pas de distorsion, VF honorable

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3/5)