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Actualités Blu-ray « L’Amour violé » : un film militant toujours efficace…

Blu ray LAmour viole

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Dans les années 70, dans la région de Grenoble, Nicole, infirmière est violée un soir par quatre hommes. Traumatisée et humiliée, elle se tait et pense ne jamais pouvoir se remettre de ce choc. Sur les conseils de son amie Catherine, elle finit tout de même par porter plainte afin que cette affaire puisse avoir une suite judiciaire…

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• Titre original : L’Amour violé
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1978
• Réalisation : Yannick Bellon
• Casting : Nathalie Nell, Alain Fourès, Michèle Simonnet, Pierre Arditi, Daniel Auteuil, Bernard Granger, Alain Marcel, Gilles Tamiz, Tatiana Moukhine, Lucienne Hamon, Guylène Péan, Marianne Epin, François Lalande
• Durée : 1 h 55 mn
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : PCM 2.0 monophonique français
• Bonus : bande annonce (1 mn 54) - interviews de Yannick Bellon (2005, 20 mn 04), de Pierre Arditi (2005, 18 mn 54), de Nathalie Neil (2001, 4 mn 43) et de Marin Karmitz (2005, 17 mn 52) - livret « Souvenirs 40 ans après… » (8 pages) conçu par Eric Le Roy
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique

Offert dans une très belle copie HD restaurée, le film militant de Yannick Bellon n’a rien perdu de sa force en dépit de la loi votée en 1980, après la sortie du film, qui, enfin, reconnaissait le viol comme un crime passible de la réclusion criminelle. Le scénario de la réalisatrice était à l’époque destiné à choquer l’opinion publique en ne cachant rien de la violence physique extrême de l’agression et de ses conséquences psychologiques néfastes sur la victime. L’intrigue est habilement construite pour dénoncer les noirceurs d’une société des années 70 à dominante masculine rabaissant le corps féminin au rang d’objet et le viol à un jeu de consentement. Tout l’entourage de l’héroïne est convaincu qu’il ne faut rien faire, que c’est dans l’ordre des choses et que porter plainte est contreproductif : la victime est, en quelque sorte, cataloguée comme accusée de trouble à l’ordre établi ! Avec une telle mentalité banalisée et généralisée dans la société d’alors, toute victime de viol subissait une incroyable pression sociale visant à l’empêcher d’agir : dans le film, la mère de Nicole ou la juge en charge de son dossier ne sont pas loin de penser que la plaignante est la fautive, ce que relaieront, sans surprise, les quatre coupables. En pionnière convaincue, Yannick Bellon désirait que son film soit un électrochoc interdisant toute banalisation de cet acte grave qui, à l’époque du tournage, était généralement caché (victime enfermée dans un mutisme psychologiquement dangereux) ou mésestimé (pas de jugement en assise). Véritable réquisitoire filmé, L’Amour violé envisage tous les aspects et toutes les conséquences de ce traumatisme indélébile en décrivant l’humiliation de la victime, la honte de son entourage, la complicité des auteurs et la lâcheté de leurs proches, un engrenage infernal presque sans issu. La banalisation des protagonistes, victime, violeurs et entourage, tout comme celle des décors, la campagne paisible et montagneuse des environs de Grenoble, est délibérément choisie pour bien convaincre qu'au-delà du fait divers, le viol est un crime. L’Amour violé est un film engagé, construit comme un plaidoyer qui n’hésite pas à accumuler les témoignages à charge et les digressions spéculatives, ce qui n’ôte rien à la pertinence du propos. Commencé dans des conditions difficiles (cf. bonus), presque sans moyen financier, le film a bénéficié de l’enthousiasme des acteurs et de quelques soutiens (Claude Lelouch, Denis Manuel) jusqu’à ce que Marin Karmitz accepte de le coproduire. Toute la crédibilité du film repose sur l’interprétation de Nathalie Nell qui a dû affronter l’éprouvant tournage de la scène-clé et qui a su parfaitement nous faire partager l’horreur de la situation, puis les angoisses au quotidien de son héroïne jusqu’à sa prise de décision. Son seul appui est son amie Catherine incarnée avec justesse par Michèle Simmonet. Parmi les autres interprètes, on reconnaîtra Pierre Arditi, dans son premier rôle au cinéma (cf. bonus), et Daniel Auteuil en macho détestable. À sa sortie, le film obtint un vrai succès à la mesure de son contenu salutaire ; aujourd’hui, malgré la loi de 1980 et l’évolution des mœurs, son message n’a rien perdu de sa perspicacité.

Commentaire technique

Restauration et remastérisation 2K chez Hiventy en 2016.

Copie HD très bien définie, grain modéré, étalonnage chaud, colorimétrie et teintes naturalistes, tons saturés ; mixage français monophonique clair, dynamique, équilibré, sans défaut ni bruit de fond

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0074141/

 



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