Actualités DVD « German Angst » : anthologie du cinéma transgressif germanique…

Note artistique : (2,5/5)

Synopsis

Trois intrigues, trois réalisateurs, un fil rouge : Berlin, ses habitants et leurs angoisses. 1. Final Girl : une jeune fille séquestre des hommes responsables de violences envers les femmes. 2. Make a Wish : une amulette magique ayant sauvé une petite fille polonaise pendant la guerre retrouve ses pouvoirs lorsqu'un couple d'aujourd'hui est victime de néo-nazis. 3. Alraune : un homme accepte de suivre une jeune femme dans un club privé, dont l'adhésion est définitive. Trois contes horrifiques qui ont secoué les spectateurs de plusieurs festivals consacrés à l'horreur et au fantastique.

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• Titre original : German Angst
• Support testé : DVD
• Genre : horreur, fantastique
• Année : 2015
• Réalisation : Jörg Buttgereit, Michal Kosakowski, Andreas Marschall
• Casting : (1) Lola Gave, Axel Holst (2) Andreas Pape, Matthan Harris, Denis Lyons, Daniel Faust, Lola Gave, Annika Strauss, Martina Shöne-Radunski (3) Kristina Kostiv, Désirée Giorgetti, Rüdiger Kuhlbrodt
• Durée : 1 h 46 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 couleur, noir et blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 5.1 allemand
• Bonus : aucun
• Éditeur : Rimini Editions

Commentaire artistique

Sous la forme d’un film à sketch, un genre très prisé dans les années 60 et 70 et qui revient à la mode, German Angst est une anthologie de l’horreur à coloration germanique. Elle associe trois conceptions du film d’horreur oscillant entre gore (segments 1 et 2) et fantastique (3), sorte de mini panorama du cinéma transgressif teuton. Chaque segment possède sa propre identité cinématographique avec un réalisateur différent, issu du milieu underground, un style distinctif et aucune des trois histoires n’a de rapport entre elles, excepté le lieu où elles se déroulent, la ville de Berlin. Cette trilogie, à déconseiller aux personnes sensibles, débute avec la réalisation de Jörg Buttgereit, auteur du très controversé Nekromantik (1987), qui avec deux acteurs et un cochon d’inde, enfermés dans le décor poisseux d’un appartement ordinaire, réussit à choquer en alternant la description d’une jeune fille paisible et de brèves séquences insoutenables de sa vengeance. Une vision horrifique et banale commentée par une docte voix off. L’histoire suivante, située dans un abattoir désaffecté, a été dirigée par Michal Kosakowski, qui fort de son enfance polonaise et de sa scolarité autrichienne, imagine un échange de personnalité, le bourreau remplaçant la victime, et aborde un thème sensible, l’antagonisme germano-polonais. Son sketch très sanglant réunit tous les poncifs sur la barbarie nazie en décrivant la sauvagerie d’un groupuscule néo-nazi et, dans un flash-back d’une extrême cruauté inspirée de faits réels, celle des nazis en Pologne. Ce récit traduit une fascination assumée pour la violence qui montrée frontalement détruit son éventuel message antiraciste : un segment dérangeant qui révulse plus qu’il ne captive avec une actrice hystérique Martina Shöne-Radunski franchement irritante. La dernière histoire, qui se déroule dans un club berlinois techno du centre de Berlin et qui a été réalisée par Andreas Marschall, auteur de Masks (2013) hommage au giallo italien, est plus dans l’esprit de ce cinéma fantastique des années 70 mêlant la violence, l’érotisme et une atmosphère colorée psychédélique. Ce segment, qui est le moins gore des trois, est esthétiquement le plus réussi et le mieux écrit, avec un réel enjeu dramatique à la clé fondé sur le mythe de la mandragore. Moins ouvertement brutal, il constitue l’élément le plus « classique » du film et satisfera à coup sûr les amateurs de fantastique « rétro » sans doute décontenancés par cette trilogie dont on ne parvient pas à saisir l’intérêt. Très inégal, ce triptyque sur la peur et l’angoisse, ne saurait être conseillé qu’à un public très averti.

Commentaire technique

Copie SD bien définie, précision variant suivant les segments, excellents contrastes et étalonnages, colorimétrie variable allant du naturalisme au suggestif avec des teintes allant du réalisme à des couleurs chaudes ; mixage allemand 5.1 très dynamique, dialogues centrés, spatialisation discrète, ambiances modérées plus énergique pour le dernier segment avec un usage ample des surrounds et des LFE

Notre avis

Image : (4/5)
Mixage sonore : (4/5)
Bonus : (0/5)
Packaging : (2,5/5)