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Blu-ray/DVD Coffret Barbet Schroeder Un regard sur le monde

Blu ray Coffret Schroeder

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Cinéaste à part dans le paysage cinématographique français, Barbet Schroeder est un véritable « explorateur du cinéma » : ses films cosmopolites, tournés en Afrique, en Amérique et en Europe, n'ont de cesse d'explorer la nature humaine dans ce qu'elle a de plus paradoxal, et constituent un formidable témoignage sur le monde contemporain.

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Général, Idi Amin dada, autoportrait : tour à tour naïf ou lucide, drôle ou inquiétant, illuminé ou sûr de sa force physique et de la mission qu'il doit accomplir, Amin Dada n'en finissait pas d'intriguer, sinon d'inquiéter. Il était celui qui acclamait Hitler et faisait disparaître des milliers de personnes…

Maîtresse : jeune provincial, Olivier arrivé à Paris rejoint Mario. Ensemble, ils font la connaissance d'Ariane. Alors qu'ils viennent pour cambrioler un appartement inoccupé dans l'immeuble d'Ariane, ils la découvrent vêtue d'une tenue de cuir. Elle les libère, moyennant un petit « service » de la part d'Olivier…

Koko, le gorille qui parle : Koko est un gorille femelle de sept ans à qui des psychologues de l’Université de Stanford ont appris le langage des signes. Elle est le sujet d’une expérience sur l’éducation des animaux, menée entre autres par la scientifique Penny Patterson. À travers cette étude, c’est l’un des plus vieux rêves de l’humanité qui se réalise : un animal parle avec l’homme…

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Tricheurs : à Madère, Elric hante les casinos. À Madère, il fait la connaissance de Suzie, une femme au blouson marqué par le chiffre 7 : elle lui portera chance. Durant son séjour, Elric est abordé par Jorg, un tricheur professionnel qui a besoin de lui pour parfaire ses coups. Lorsque Suzie découvre leur association, Elric se retrouve seul avec Jorg. Ils parcourent les casinos du monde entier et gagnent, jusqu’au jour où leur chemin croise à nouveau celui de Suzie…

La Vierge des tueurs : après trente ans d’absence, l’écrivain Fernando Vallejo revient à Medellín pour y mourir. Dans un bordel de garçons, il rencontre Alexis, un adolescent des quartiers pauvres. Alexis est tueur à gages, et il y a un contrat sur lui. Entre lui et Fernando, une relation d’amour s’établit immédiatement. Ils s’installent ensemble, passant leurs journées à déambuler dans la ville gangrenée par la violence. Malgré les protestations de Fernando, Alexis tue plusieurs fois pour le défendre, s’attirant davantage d’ennuis…

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• Titre français : Général, Idi Amin dada, autoportrait - Maîtresse - Koko, le gorille qui parle - Tricheurs - La Vierge des tueurs (VO : La Virgen de los sicarios)
• Support testé : blu-ray
• Genre : documentaire, drame
• Année : 1974, 1975, 1978, 1984, 1999
• Réalisation : Barbet Schroeder
• Casting : (1) Idi Amin Dada (2) Gérard Depardieu, Bulle Ogier, André Rouyer, Nathalie Keryan, Roland Bertin, Tony Taffin (3) Koko, Penny Patterson, Saul Kitchener, Carl Pribram, Roger Fouts (4) Jacques Dutronc, Bulle Ogier, Leandro Vale, Roger Serbib, Steve Baës, Virgilio Teixeira (5) German Jaramillo, Anderson Ballesteros, Juan David Restrepo, Manuel Busquets, Ernesto Samper
• Durée : 1 h 30 mn 28 - 1 h 52 mn 11 - 1 h 20 mn 44 - 1 h 35 mn 19 - 1 h 40 mn 49
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1) 1,33/ 1 (2) 1,66/1 (3) 1,33/1 (4) 1,66/1 (5) 1,78/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 français (2-4) anglais (1) - DTS-HD MA 5.1 et 2.0 espagnol ou français (5)
• Bonus (2006 sauf mention contraire) : (1) L’Ouganda au temps de Dada (5 mn 32) - entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (21 mn 04) - Idi Amin Dada, général ubuesque (15 mn 56) (2) entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (18 mn 05) - Maîtresse sans dessus dessous entretien avec Jean Streff (16 mn 36) - Une femme et son double entretien avec Jeanne De Berg/ Catherine Robbe-Grillet (13 mn 19) bande annonce (2 mn 42) (3) entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (18 mn 53) - Koko Qui ? Que ? Quoi ? entretien avec Frédéric Joulian (15 mn 45) - bande annonce (2 mn 01) (4) entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (19 mn 37) - Jouer n’est pas tricher par Serge Minet (16 mn 10) - bande annonce (2 mn 16) (5) entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (2017, 30 mn 40) - Making of (40 mn 53) - bande annonce (1 mn 42) - 5 DVD avec sur le DVD de Tricheurs le film Some More : Barbet Schroeder (2015, 56 mn, réalisation Victoria Clay Mendoza)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Général, Idi Amin dada, autoportrait Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Conçu comme le pilote d’une série de portraits télévisés de chefs d’état, ce documentaire fut exploité comme un long métrage en salle. Outre son sujet extraordinaire, le despote sanguinaire d’Ouganda alors au faite de sa gloire, sa forme est aussi insolite : c’est Amin Dada qui décide de tout et se substitue au réalisateur qui se contente de filmer ce personnage terrifiant dont la posture et le verbiage font froid dans le dos. Ce dirigeant à la bonhomie calculée aura été l’assassin de centaine de milliers de personnes mais à vouloir contrôler « son » portrait documentaire il révèle par ses outrances le réel tyran qu’il était. Caricature en apparence d’un dirigeant, Amin Dada fut un dictateur de la pire espèce et, si certaines séquences prêtent à rire comme la prétendue campagne pour envahir le Golan, le film de Barbet Schroeder parvient à explorer les zones d’ombres de ce sinistre personnage loin du pitre qu’il semble interpréter. Amin Dada est mort en exil en 2003 mais ce portrait mêlant intimement la trivialité du despote et l’interprétation théâtralisée de son propre personnage n’a rien perdu de son intensité.

Maîtresse Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

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En dépit de son sujet « sulfureux », Maîtresse est surtout une belle romance qui surpasse l’exploration des pratiques sadomasochistes que supposent le titre et la « profession » de l’héroïne Ariane. Si Barbet Schröder ne se prive pas de détailler certains aspects des rites de domination pratiqués par ces amateurs de sensations extrêmes, son film insiste davantage sur la passion qui unit Arina, cette fragile blonde délicieusement composée par Bulle Ogier, et Olivier, ce rustre amoureux campé avec force par Gérard Depardieu. Très méthodiquement découpé, le film est spatialement structuré en deux niveaux reliés par un escalier mécanique, un dispositif théâtral efficace séparant l’espace de la vie quotidienne et celui des fantasmes. Malgré la marginalité, la transgression et le voyeurisme de son thème, le film est en définitive une reconnaissance de l’amour physique fou qui transcende les pires déviances et offre une belle analyse des pulsions humaines. Splendidement cadré par Nestor Almendros et bien documenté, Maîtresse qui n’évite pas les clichés et possède quelques séquences qui peuvent choquer (abattoir) s’achève par une audacieuse séquence que n’aurait pas reniée Cronenberg.

Koko, le gorille qui parle Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Ce documentaire s’attache au travail d’une scientifique américaine Penny Patterson qui tenta dans les années 70 d’enseigner le langage des signes à Koko, un gorille femelle né en captivité, afin de communiquer avec l’animal. Prévu à l’origine pour documenter le projet d’un film de fiction, le film se concentre sur le couple chercheuse et gorille complété d’allusions au travail d’autre universitaires dans le domaine. On comprend vite que ce sont les rapports curieux liant « l’enseignante et son élève » qui passionnent le cinéaste et que l’expérience semble biaisée par les conditions mêmes de son application. Très vite le comportement étonnant de l’animal traduit l’orientation particulière de son apprentissage (animal de captivité, intervention de la caméra) même si sa connaissance d’une centaine de mots, y compris au figuré, attestent la réussite de l’expérience. Le film de Barbet Schroeder donne au spectateur l’opportunité de pressentir que Koko pourrait imiter plus que communiquer. Cette question de la pertinence de l’expérience des « singes parlants » est assez controversée même si aujourd’hui Koko, âgée de 40 ans, est capable de vocaliser certains sons.

Tricheurs Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Six ans après Koko, le Gorille qui parle, Barbet Schroeder revient au cinéma et adapte le roman autobiographique d’un joueur invétéré, Steve Baës. Comme souvent chez le cinéaste, c’est la description d’une passion sans limite qui est l’objet de Tricheurs dont le héros est subtilement interprété par Jacques Dutronc. Si l’évocation du milieu des casinos est très bien documentée, héritage de son savoir-faire de documentariste, Barbet Schroeder ne peut éviter la faiblesse d’une romance déplacée que le héros va entretenir avec Suzie jouée par Bulle Ogier séduisante mais franchement sous-employée. Les nombreuses séquences de jeu répétitives et un manque flagrant d’enjeu dramatique pénalisent ce film qui aurait pu donner lieu à une belle enquête sur le drame de l’addiction (cf., bonus). Difficile d’être passionné par le destin de ce joueur compulsif dans une intrigue bien trop théâtralisée pour captiver. Le meilleur atout de Tricheurs reste encore le Casino da Madeira qu’Oscar Niemeyer édifia en 1976 à Funchal !

La Vierge des tueurs Note artistique :etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

De retour au pays natal, la Colombie, Barbet Schroeder adapte à sa manière un roman de Fernando Vallejo sur un mode complètement différent de ses dernières réalisations commerciales. Le tournage est réalisé avec une caméra HD (une des première) dans les conditions proche du documentaire : dans la rue en décors réels à Medellin et avec des acteurs non professionnels. Dans cette cité où le crime est une banalité impunie, il s’attache à décrire le quotidien de Fernando (Vallejo) revenu en ville et de ses amours homosexuelles avec de jeunes hommes sans éthique tuant pour un rien. Cette violence est décrite comme inhérente à la vie de la cité fondée sur le principe de la vengeance réciproque et devient, en fin de compte, le sujet principal de ce tableau excessivement brutal à déconseiller aux spectateurs sensibles. Si le récit aborde les aspects les plus sordides de la société, Barbet Schroeder les expose froidement sans essayer ni d’apitoyer, ni de justifier : le choc est d’autant plus intense que toutes les barrières morales semblent abolies et que la furie destructrice qui s’empare des individus ne connaît pas de borne. Un film fort qui laisse une impression durable et le sentiment que l’enfer s’est incarné à Medellin, une ville soigneusement filmée par le cinéaste.

The Charles Bukowski Tapes Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Ne pas manquer chez le même éditeur The Charles Bukowski Tapes (1984, 3 h 29 mn 42, 1,33/1, Dolby Digital 2.0, incluant un livret de 12 pages exclusif).
En 1984 Barbet Schroeder film et monte une série d’entretiens avec Charles Bukowski (Contes de la folie ordinaire), génie de la littérature américaine du XXe siècle, qui évoque ses obsessions sur la vie, la mort, la littérature, les femmes ou l’alcool. L’intégralité de ces cinquante entretiens devenus cultes est enfin consultable. Au montage, le cinéaste indiquera avoir « rapidement pris conscience que ce n’était qu’une suite de monologues… l’équivalent filmique d’une collection d’aphorismes. Le DVD n’existait pas à l’époque, mais c’est ce qui manquait à ce projet : que le spectateur bénéficie de la même liberté qu’un lecteur, naviguant aisément d’un chapitre à l’autre, même de façon aléatoire ». Effectivement chaque segment ne dépassant par les trois minutes, il ne faut pas s’attendre à un discours suivi mais quel spectacle de voir l’écrivain, cigare et verre d’alcool à l’appui, nous dire ses vérités dans un langage qui ne connaît pas la langue de bois ! Inutile d'indiquer que certains propos risquent de choquer mais le témoignage, inégal selon les segments, est d’une force indiscutable. On pardonnera la piètre qualité technique d’un tournage en vidéo imprécis, avec une colorimétrie baveuse et artificielle et un mixage sonore fortement perturbé.

Commentaire technique

Restauration en 4K (Lumière Numériques et Hiventy), excepté pour le film La Vierge des tueurs restauré en 2K, supervisée par Barbet Schroeder

Général, Idi Amin dada, autoportrait : copie HD bien définie, grain modéré, bon contraste, colorimétrie vive et chaude, tons saturés, défauts gommés ; mixage monophonique franco-anglais clair, équilibré, sans défaut
Maîtresse : copie HD très bien définie, excellent contraste, colorimétrie naturaliste, teintes nuancées, défauts gommé, étalonnage réaliste ; mixage français monophonique clair et dynamique sans défaut ni bruit de fond
Koko, le gorille qui parle : copie HD précise, bien restauré malgré son tournage en 16 mm, grain modéré, excellent contraste, colorimétrie chaude, tons saturés, défauts nettoyés ; mixage monophonique clair avec un souffle discret dû aux conditions d’enregistrement
Tricheurs : copie HD bien définie, léger grain, bon contraste, colorimétrie chaude, teintes vives et nuancées, pas de défaut ; mixage monophonique français équilibré, sans souffle ni distorsion
La Vierge des tueurs : copie HD très bien définie (tournage numérique), excellent contraste, colorimétrie naturaliste, tons chauds et réalistes ; mixage espagnol 5.1 ouvert, dynamique, bien spatialisé avec une répartition naturaliste sur les surrounds, LFE très efficaces (nombreux tirs au pistolet), VF sans relief

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb :
Général, Idi Amin dada, autoportrait : http://www.imdb.com/title/tt0071544/
Maîtresse : http://www.imdb.com/title/tt0074883/
Koko, le gorille qui parle : http://www.imdb.com/title/tt0076097/
Tricheurs : http://www.imdb.com/title/tt0086479/
La Vierge des tueurs : http://www.imdb.com/title/tt0250809/

The Charles Bukowski Tapes : http://www.imdb.com/title/tt1019894/

 

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