Orpheline : un récit à quatre temps (en Blu-ray, DVD et VOD)

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Note artistique : (3/5)

Synopsis

Portrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. Femme accomplie enfin, qui se croyait à l'abri de son passé. Quatre actrices différentes incarnent une seule et même héroïne.

• Titre original : Orpheline
• Support testé : blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2016
• Réalisation : Arnaud des Pallières
• Casting : Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Vega Cuzytek, Jalil Lespert, Gemma Arterton, Nicolas Duvauchelle, Sergi López
• Durée : 1 h 51 mn 22
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec Arnaud Des Pallières et Christelle Berthevas (41 mn 41) - bande annonce (1 mn 47)
• Éditeur : Le Pacte

Commentaire artistique

Pour son nouveau long métrage Arnaud des Pallières souhaitait évoquer le portrait d’une femme ayant chèrement luttée pour sa liberté et que l’on percevrait à quatre étapes fondamentales de son existence. C’est sa coscénariste de Michael Kohlhaas (2013), Christelle Berthevas qui a bien voulu partager ses souvenirs fragmentaires (cf., entretien en supplément) afin d’étayer le récit d’éléments puisés dans la réalité. Devant l’impossibilité qu’une seule interprète puisse incarner les divers âges retenus (27, 20 13, et 6 ans), le choix d’actrices différentes s’est vite imposé, une décision qui a été payante. Le récit fonctionne à rebrousse-temps, de l’âge adulte vers l’enfance, avec l’inévitable clé psychanalytique qui garantit la crédibilité des quatre temps de la vie de la jeune femme pourtant apparemment si indépendants. Le cinéaste a néanmoins obtenu une cohérence générale en s’imposant des règles techniques : même objectif, tournage toujours du point de vue du personnage, pas de transition entre les âges et rythme énergique. Kiki, Karine, Sandra et Renée, autant de physiques différents que la magie de l’ellipse finit par confondre une seule personnalité, la continuité étant assurée par des personnages secondaires incarnés par d’excellents acteurs comme Gemma Arterton ou Sergi Lopez. Les différents âges de l’héroïne, son combat pour s’assumer, son opiniâtreté à manier son seul atout, son corps, pour une « sexualité négociée » et sa sensualité bénéficient d’un casting féminin remarquable qui a su s’accommoder de la dureté des situations. Solène Rigot, malgré la difficulté d’accepter qu’elle joue une fille de 13 ans, est exemplaire et incarne assurément la plus émouvante des facettes de l’héroïne. Les deux Adèle, en jeune femme et en jeune mère, sont irréprochables, chacune conférant une singularité étonnante au personnage, spontanéité d’une part et gravité de l’autre, qui n’aurait pas eu le même impact avec une seule comédienne. Même si le cinéaste n’a lésiné sur le mélange des genres et malgré son insistance à dévoiler l’intimité physique de ses interprètes, Orpheline est avant tout un film d’actrices qui se regarde pour son interprétation admirable et s’apprécie, accessoirement, pour sa structure originale pas toujours évidente.

Commentaire technique

Image : copie HD très bien définie, image très détaillée, contraste excellent, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste, teintes neutres nuancées

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Son : mixage 5.1 français, excellente dynamique, dialogues clairs, pas d’esbroufe mais une spatialisation naturaliste sans effets tape-à-l’œil, surrounds et LFE efficaces