Marlon Brando dans les années 60 : la star dans trois rôles mineurs… (en Blu-ray et DVD)
Note artistique globale : 
(3,5/5)
Synopsis
L’Homme de la Sierra : chasseur, Matt Fletcher possède pour seule richesse un magnifique pur-sang Appaloosa. Dans la ville frontière d'Ajo Prieto où il vient confesser l'exécution de l'assassin de sa femme, Fletcher se heurte à Chuy Medina, un chef de bande qui lui offre d'acheter à bon prix son cheval. En refusant, il attise la convoitise du desperado. Au pied du mur, Fletcher relève le défi d'un bras-de-fer encadré par deux scorpions venimeux. Vaincu mais sauf après s'être purgé du poison, dépossédé de sa monture, Fletcher accomplit sa vengeance…
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La Comtesse de Hong Kong : lors d'une croisière, un riche diplomate américain, Ogden Mears fait escale à Hong-Kong. Il loue alors pour la soirée les services d'une taxi-girl, jeune femme sublime, Natascha, qui est une authentique comtesse russe. De retour sur le paquebot, il la trouve dans sa cabine… Passagère clandestine, il décide de la cacher et tombe inéluctablement sous son charme ensorcelant. Mais sa femme l'attend à son arrivée à Hawaï, et un divorce ruinerait toutes ses chances d'être réélu…
La Nuit du lendemain : quatre professionnels enlèvent une jeune femme à l'aéroport d'Orly afin d'extorquer une rançon colossale à son père, un homme extrêmement riche. Le moindre détail a été minutieusement planifié… Jusqu'à ce que le hasard et les démons personnels des kidnappeurs ne commencent à menacer leur plan…
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• Titre français : L’Homme de la Sierra - La Comtesse de Hong Kong - La Nuit du lendemain
• Titre original : The Appaloosa - A Countess from Hong Kong - The Night of the Following Day
• Support testé : blu-ray
• Genre : western, comédie, policier
• Année : 1966, 1967, 1968
• Réalisation : Sidney J. Furie - Charles Chaplin - Hubert Cornfield
• Casting : Marlon Brando (1) Anjanette Comer, John Saxon, Emilio Fernández, Alex Montoya, Miriam Colon (2) Sophia Loren, Sydney Chaplin, Tippi Hedren, Patrick Cargill, Michael Medwin (3) Richard Boone, Rita Moreno, Pamela Franklin, Jess Hahn, Gérard Buhr
• Durée : 1 h 33 mn 37 - 1 h 47 mn 57 - 1 h 33 mn 19 mn
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (1) - 1,85/1 (2, 3)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : le film par Jean-Pierre Dionnet (8 mn 16, 12 mn 29, 8 mn 13) - Marlon Brando, l'homme divisé par Jean-Pierre Dionnet (14 mn 59 sur blu-ray 2 et 3) - galerie de photographies (6 mn 20, 2 mn 21, 2 mn 32) - bandes annonces (3 mn 07, 1 mn 39, 3 mn 28) - jaquette réversible avec affiche originale - DVD du film
• Éditeur : Elephant Films
Commentaire artistique
L’Homme de la Sierra Note artistique : (3,5/5)
Durant la décennie 1960-1970, Marlon Brando n’est plus le grand acteur qui tourna des chefs-d’œuvre avec Elia Kazan. Son fichu caractère et une série de bides vont ternir sa réputation. Après avoir réalisé en 1961 un western singulier La Vengeance au deux visages et joué dans plusieurs films d’aventures, il démontre cependant l’étendue de son talent dans le remarquable film d’Arthur Penn La Poursuite impitoyable en 1966. Cette même année il incarne Matt Fletcher pour Sidney J. Furie dans L’Homme de la Sierra, un western mexicain centré sur un cheval de race Appaloosa (titre original du film). Le scénario développe un récit sans complication qui effectivement tourne autour de la monture d’un personnage de retour au bercail qui va être brutalement confronté à un très vilain bandit. Avec son jeu rentré inimitable, Marlon Brando compose subtilement cet homme désabusé qui n’aspire qu’à la paix et dont l’humanité devient palpable. Son brutal adversaire est admirablement incarné par John Saxon qui parvient à limiter au maximum la caricature que la cruauté de son rôle pouvait suggérer. Le duo masculin est entouré d’excellents interprètes, que ce soit la séduisante Anjanette Comer ou la touchante Míriam Colón, ainsi que, dans un second rôle émouvant, Rafael Campos. Mal aimé car jugé trop baroque à sa sortie, ce film est cependant, avec le recul, fascinant par l’emploi d’éléments propres au western spaghetti (gros plans en scope sur les visages splendidement photographiés par Russell Metty, étirement des actions, pittoresque typé d’un environnement mexicain) qui a visiblement influencé le cinéaste mais qui n’était pas en « odeur de sainteté » chez les spectateurs d’alors (américains… et français). Dans sa belle copie restaurée, il est grand temps de réévaluer ce western et d’apprécier son esthétisme sidérant même si Marlon Brando n’est pas au top de son talent.
La Comtesse de Hong Kong Note artistique : (3/5)
Avec l’illustre Charles Chaplin au scénario et à la mise en scène et la présence de deux monstres sacrés, Sophia Loren et Marlon Brando, on pouvait s’attendre à une comédie classieuse mais le résultat est plutôt décevant. Les désaccords entre Marlon Brandon et son réalisateur, la mésentente des deux stars et une projection désastreuse pour la première à Londres en 1967 ont cruellement pesés sur la réception, à sa sortie, de l’ultime film de Charles Chaplin, son unique film en écran large et en couleur, dont seule la chanson This is My Song écrite par le cinéaste sera un succès au box-office. Imaginé bien des années auparavant pour Gary Cooper et Paulette Goddard, cette comédie fut réalisée par Charles Chaplin dix années après son précédent film Un Roi à New York (1957) : outre de petits rôles accordés à Tippi Hedren et Margaret Rutherford, il employa son fils Sydney, ses trois filles Geraldine, Josephine et Victoria et s’accorda un caméo. Véritable huis-clos sur un navire où la cabine du milliardaire et les entrées-sorties avec portes qui claquent empruntent beaucoup à l’univers du théâtre, le film est pourtant bien conforme au burlesque cher à l’auteur. Mais ce qui était génial dans les aventures muettes de Charlot est ici plus contraint par le poids des dialogues et une certain manque de rythme (pourtant le blu-ray donne la version raccourcie de 15 minutes, une amputation que regrettait Charlie Chaplin). C’est toute l’ambiguïté de ce film d’avoir tenté de concilier, par le biais d’une comédie romantique, deux styles opposés de cinéma, ce qui constitue un vrai tour de force du cinéaste. Si Marlon Brando peut paraître empesé et pas très à l’aise, Sophia Loren, toujours en beauté, rayonne et exécute les gags à la manière clownesque de Charlot !
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La Nuit du lendemain Note artistique : (3,5/5)
Le roman policier de Lionel White « Rapt » (« The Snatchers ») a été adapté par Hubert Cornfield pour son film La Nuit du lendemain : l’histoire est celle d’un kidnapping banal avec attente d’une rançon. Son principal attrait réside dans la tension qui anime les divers protagonistes réfugiés dans une maison isolée près d’une plage, ce que le film réussit bien à évoquer en privilégiant l’inaction et un manque assumé d’explications. Malgré quelques séquences d’action, dont un final assez éblouissant et crépusculaire, le film s’attarde essentiellement à composer une atmosphère vaguement inquiétante et mystérieuse fondée sur un étirement de la narration et admirablement servi par la photographie alambiquée de Willy Kurant. Le suspense est étroitement lié à l’attente hypertrophiée de sa conclusion et, comme dans le roman, le dénouement scellera le destin de tous ces personnages voués à l’échec. La réalisation du méconnu Hubert Cornfield est singulière et n’entraina pas l’adhésion du public. Pourtant le rythme atypique qu’il donne à son film installe parfaitement la tension : son sens des détails fait mouche et révèle ainsi la psychologie fragile des divers protagonistes. Le film épouse d’ailleurs le point de vue de quatre d’entre eux, les kidnappeurs : Marlon Brando incarne sans forcer son jeu, l’homme de main Bud décidé à se ranger coûte que coûte après ce coup accompli par amitié et reconnaissance, Richard Boone compose parfaitement Leer, truand aux pulsions sadiques, Jess Hahn joue les gangsters désabusés dont la sœur, Vi, la seule femme du gang, sévèrement affectée par son addiction à la drogue et amante de Bud, a tout le charme de Rita Moreno. Tourné en France mais avec des acteurs parlant anglais, comme Christian Marin, La Nuit du lendemain mérite plus d’être apprécié pour son étonnante mise en scène, sa conclusion insolite et sa volonté de se démarquer du film noir américain que pour la prestation relativement mesurée de Marlon Brando.
Commentaire technique
Master numérique haute définition
L’Homme de la Sierra
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Image : copie HD, excellente définition surtout sur les nombreux gros plans de visage, léger grain, bon contraste, colorimétrie chaude, teintes vives, tons saturés, pas de défaut
Son : mixage monophonique anglais clair sans défaut, VF plus ancienne avec la voix du doubleur de Charlton Heston !
La Comtesse de Hong Kong
Image : copie HD, définition variable, certains plans sont précis, d’autres manquent de netteté, excellent contraste, étalonnage lumineux, colorimétrie chaude, teintes franches et tons saturés
Son : mixage monophonique anglais dynamique, claire et sans défaut ; VF honorable
La Nuit du lendemain
Image : copie HD, définition correcte mais pas à la hauteur d’un blu-ray, bon contraste, étalonnage et colorimétrie naturaliste, teintes nuancées, pas de défaut
Son : mixage monophonique anglais clair et dynamique, sans distorsion ; VF plus sourde
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb :
L’Homme de la Sierra : http://www.imdb.com/title/tt0060120/
La Comtesse de Hong Kong : http://www.imdb.com/title/tt0061523/
La Nuit du lendemain : http://www.imdb.com/title/tt0064728/