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J’accuse (1938) : un chef-d’œuvre pacifiste et prophétique… (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Jaccuse 1938 01

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

En 1918, dans les tranchées, un soldat fait promettre à Jean Diaz de s'occuper de sa femme s'il ne revient pas. Au lendemain de la Grande Guerre, l'ancien poilu tient parole. Mais, peu à peu, il délaisse l'épouse de son ancien camarade afin de se consacrer à la création d'un verre indestructible. L'imminence d'une nouvelle guerre le hante, dès lors il va consacrer sa vie à tenter de l'éviter.

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• Titre original : J’accuse
• Support testé : blu-ray
• Genre : guerre
• Année : 1938
• Réalisation : Abel Gance
• Casting : Victor Francen, Line Noro, Marie Lou, Sylvie Gance, Jean-Max, Renée Devillers, Marcel Delaître, Georges Saillard
• Durée : 1 h 59 mn 03
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 noir et blanc
• Sous-titrage : français, anglais, allemand
• Piste sonore : DTS-HD MA monophonique 2.0 français
• Bonus HD : La Paix à tout prix ! interview inédite de Laurent Véray, historien du cinéma (21 mn 32) - J'accuse restauré (1 mn 58) - bande annonce sonore (2 mn) et muette (3 mn 49)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

En 1919, en plein conflit, Abel Gance réalise une première version muette de J’accuse (que les plus fortunés retrouveront dans un coffret en édition limitée et numérotée aux suppléments exclusifs), vaste fresque conjuguant le réalisme des tranchées au mélodrame édifiant. Au cœur du scénario, deux hommes s’affrontent pour une belle, François, le mari jaloux interprété par Séverin-mars et le poète généreux Jean Diaz joué par Romuald Joubé qui, halluciné, rêve des poilus ressuscités sur le champ de bataille pour demander des comptes aux vivants. Bien que porté sur l'emphase, le film est un appel à la paix et satisfait le public et les critiques de l’époque. Dans les années 30, en pleine montée des tensions dans le monde, en Mandchourie, en Éthiopie et surtout en Europe avec l’avènement du National-Socialisme d’Hitler, l’activisme pacifique cher au cinéaste conduit Abel Gance à imaginer un second J’accuse qui affirmerait la primauté idéaliste sur les menaces encourue par la civilisation. Co-écrit avec Steve Passeur, la nouvelle intrigue se garde de décalquer l’histoire originale et préfère la prolonger : après un prologue dans les tranchées de 1919, le récit se déroule à l’époque du tournage avec toujours le dénommé Jean Diaz, incarné cette-fois ci par Victor Francen, partagé entre serment et passion. Filmé en quelques mois durant l’été 1937, le film sort sur les écrans en 1938 avec le soutien des anciens combattants et le message explicite d’un engagement pour la paix refusant la fatalité des conflits. Si une fois encore Gance convoque les poilus décédés à la fin de son film, c’est désormais, car les temps ont changés, non plus pour qu’ils constatent le bienfondé de leur sacrifice mais pour alerter les vivants et leur faire prendre conscience de l’horreur potentielle d’une guerre d’extermination. Toute la dernière partie du film est donc intimement liée aux cimetières et aux monuments de Verdun, à Douaumont, reléguant à l’arrière-plan le mélodrame initial qui se déroulait entre Jean, Édith et Hélène, la fille d’Édith. Culpabilité et terreur semblent habiter le héros sombrant dans la folie et s’érigeant en porte-parole de tous ces cadavres qui sortent de terre pour crier leurs menaces ! La mise en scène et le montage savant d’Abel Gance, en combinant la fiction et les archives, le documentaire et les nombreux trucages, les mouvements de caméra et les éclairages suggestifs, est proprement saisissante. Culminant, sur la musique grandiose d’Henry Verdun, avec la mémorable levée des morts, J’accuse de 1938 n’est pas exactement le film souhaité, l’auteur ayant dû céder aux exigences de la production et raccourcir son œuvre. Néanmoins, malgré l’emphase de certaines séquences et le jeu appuyé des acteurs, le film constitue un réquisitoire poignant contre toutes les guerres. Le film sera projeté à nouveau en 1947, hélas de manière confidentielle, puis, fort de son procédé de Polyvision (testé avec son Napoléon), le cinéaste et Nelly Kaplan fondent la société Magirama pour projeter, entre autres, une version inédite en triptyque de J’accuse en 1958. Certes l’idéalisme d’Abel Gance (qui avait même imaginé de projeter son film à Hitler !) a depuis été battu en brèche par les innombrables conflits qui ont secoués la planète jusqu’à nos jours mais le message prémonitoire livré dans son J’accuse de 1938 affirme toujours, haut et fort, l’universalisme de son pacifisme. Exceptionnel.

 

Blu ray Jaccuse 1938

Commentaire technique

Image : copie HD, nouveau master restauré HD, assez bonne définition globalement, moins piquée sur les inserts de films d’archives à plus forte granulation, excellent contraste, noirs profonds, échelle de gris sans heurt, défauts gommés en grande partie sauf sur certaines images d’archives

Son : mixage monophonique français, clair et dynamique, souffle constant mais bruit de fond sans conséquence, spectre sonore limité, aigus datés

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0031503/

 

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