La Planète des vampires : le film restauré en 4K qui a servi de modèle à Alien (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Deux vaisseaux Argos et Galyot reçoivent des signaux de détresse venant d’une planète nommée Aura. Une force invisible les oblige à se poser sur celle-ci. Dès qu'ils atterrissent, une ennemi inconnu les agresse et tente de prendre possession des corps de l’équipage. Les deux vaisseaux étant hors d’usage, les survivants se retrouvent donc coincés sur cette étrange planète, désormais convaincus qu’il s’y tapit une force invisible vouée à les mener à leur perte…
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• Titre original : Terrore nello spazio
• Support testé : blu-ray
• Genre : science-fiction
• Année : 1965
• Réalisation : Mario Bava
• Casting : Barry Sullivan, Norma Bengell, Ángel Aranda, Evi Marandi, Stelio Candelli, Franco Andrei, Fernando Villena
• Durée : 1 h 29 mn 28
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique italien, français
• Bonus : Planet Bava, documentaire de Yves Montmayeur avec Nicolas Winding Refn, Christophe Gans, Lamberto Bava, Fulvio Lucisano, Sergio Stivaletti, Gabriele Mayer, Luigi Cozzi (37 mn 11) - La Planète des vampires en super 8 (version allemande, 16 mn 36) - bandes annonces d’époque : allemande (2 mn 10), américaine (2 mn 10) et de la version restaurée 2016 (0 mn 54) - DVD du film - livret sur le film (40 pages)
• Éditeur : La Rabbia et M6 SND
Commentaire artistique
Cure de jeunesse pour La Planète des vampires longtemps disponibles dans des éditions DVD confidentielles. La restauration miraculeuse invite à redécouvrir ce film de Mario Bava dont le scénario, adaptant une nouvelle « Una Notte di 21 ore » (1960) de Renato Pestriniero, préfigure manifestement celui du fameux Alien de Ridley Scott ! Le titre français est trompeur (en italien, il faut comprendre « Terreur dans l’espace ») pour le seul film de science-fiction dans la carrière de Mario Bava : il ne faudra pas attendre le moindre suceur de sang en dépit de cette tentative peu discrète de surfer sur la notoriété du cinéaste, auteur d’un chef d’œuvre du genre, Le Masque du démon (1960), et de quelques autres petits bijoux tels que Les Trois visages de la peur (1963), Le Corps et le fouet (1963) et 6 Femmes pour l’assassin (1964). En 2017 la vision de La Planète des vampires relève de la pure cinéphilie qui saura apprécier la nostalgie cinématographique dégagée par des costumes et des décors pop’art, un summum du kitsch ! Difficile, en effet, d’être convaincu par des trucages rudimentaires, reprenant le procédé d’Eugen Schüfftan utilisé par Fritz Lang pour Metropolis, conjuguant acteurs, maquettes et transparences. Cette production AIP (J. H. Nicholson et S. Z. Arkoff), peu crédible, dispose en outre d’un casting suranné. Le rôle du capitaine Mark Markary incomba à Barry Sullivan, interprète méconnu de séries B et de feuilletons télévisés mais, surtout, acteur américain !, tandis que celui de Sanya revint, après que Susan Hart ait été écartée pour cause matrimoniale, à la chanteuse brésilienne Norma Bengell, actrice fameuse pour une apparition dénudée dans un film brésilien de 1960. Lorsqu’on revoit cette œuvre secondaire de Mario Brava, on est surtout impressionné par son esthétique singulière : malgré un budget limité, son film se modèle sur le style de l’art pop des années 60 avec ses couleurs vives et franches, ses costumes aux cols montés stupéfiants, ses décors ahurissants (quelques consoles munies d’ampoules colorées) et ses ambiances sonores typées. Le film semble avoir bénéficié d’une collaboration familiale non créditée au générique avec l’aide du papa Eugenio Bava pour les effets spéciaux et du fils Lamberto Bava comme assistant réalisateur. Le budget est si mince (vingt mille dollars !) que l'évocation de la planète hostile se résuma à remployer « deux rochers en plastique, vestiges d’un quelconque film mythologique », dixit Mario Bava, enveloppés de fumigènes et déplacés au gré du tournage. Avec son modèle réduit de vaisseau spatial extrêmement simplifié, digne d'un jouet d’enfant, son ciel étoilé hyper régulier, ses fumigènes suggestifs et ses rochers en plexiglas fluorescents La Planète des vampires ne peut plus convaincre le moindre spectateur, ce qui ne retire rien à son caractère précurseur d’avant Alien et à son esthétique ahurissante, véritable catalogue « kitschissime » dont se revendiquent Tim Burton, Roger Corman ou Quentin Tarentino. Pour une petite bouffée nostalgique, cette copie pimpante comme jamais, restaurée en 4K, de La Planète des vampires constitue un spectacle alléchant et assurément fascinant.
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Commentaire technique
Restauration présentée par Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn, Csc Cineteca Nazionale.
Le film a été restauré en numérique à partir du négatif original 35 mm Eastman par Italian International Film. L’étalonnage, sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava, a été corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale. Le scan, la restauration numérique, l’intermédiaire numérique 4K sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et le tirage des copies 35 mm ont été effectués par Fotocinema Rome en 2015.
Image : copie HD, très belle image sans défaut, bonne définition générale hormis quelques imprécisions sur les détails, excellent contraste, étalonnage chatoyant, colorimétrie vive et chaude, tons saturés
Son : mixage monophonique italien (post-synchro) clair et dynamique, pas de souffle, pas de distorsion, VF honorable
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0059792/
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